France: ouverture de la période de négociations pour la formation du futur gouvernement

Kinshasa, 09 septembre 2024 (ACP).- Le premier ministre français a annoncé lundi l’ouverture de la période de négociations pour la formation du futur gouvernement, a appris l’ACP de source officielle française, citée par les médias internationaux.

«J’ouvre désormais une nouvelle période de négociations pour la formation du futur gouvernement. Ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite, il y aura des gens de gauche avec peut-être des sortants», a déclaré Michel Barnier, Premier ministre français.

«Le président va présider et le gouvernement gouverner», a assuré Michel Barnier, désireux de plus « d’indépendance », y compris sur la composition du gouvernement.

Michel Barnier, qui ne dispose pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, devra veiller aux équilibres de sa supposée coalition parlementaire, réunissant le bloc macroniste (Renaissance, Horizons, MoDem), la droite et Liot.

Il s’agit donc pour lui de renouveler une équipe sans doute élargie à la droite -il a lui-même promis des « ruptures »- tout en l’ouvrant à la gauche et sans braquer l’extrême droite.

Sur les postes régaliens, qui relèvent dans l’usage du domaine « réservé » du président de la République, sa marge de manœuvre pourrait être faible, en dépit du profil international du Premier ministre, deux fois commissaire européen, ancien négociateur du Brexit et ministre des Affaires étrangères.

Deux macronistes en lice

Au prestigieux Quai d’Orsay, deux macronistes sont en lice. L’actuel occupant Stéphane Séjourné aimerait rester et s’y prépare déjà.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, qui était aux côtés de Michel Barnier dimanche soir pour saluer l’engagement des forces de l’ordre et des volontaires pendant les Jeux olympiques, voudrait y poursuivre sa politique de fermeté sur l’immigration.

À moins que le match aboutisse à un troisième homme (ou femme) si le locataire de Matignon voulait marquer la « rupture » promise à sa passation et exprimée aux législatives.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, issu de la droite, qui attendait de voir la couleur politique du Premier ministre, pourrait envisager de rester. L’actuelle ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, qui fut comme Michel Barnier ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, rêve aussi d’un poste régalien.

L’éducation et la santé, étendues par Emmanuel Macron à son pré carré mais aussi érigées en « priorités » par Michel Barnier, sont convoitées par des figures de droite. De quoi signer un retour au gouvernement de LR, même si le patron Laurent Wauquiez l’avait exclu dans un premier temps ?

Philippe Juvin, médecin et patron des Républicains dans les Hauts-de-Seine, se verrait bien à la santé, comme Annie Genevard, numéro deux du parti Les Républicains, citée à celui de l’Education.

Autre défi de taille pour Michel Barnier

Autre défi de taille pour Michel Barnier: trouver des personnalités venues de la gauche, qui est déjà prête à le renverser, y compris au sein d’une partie de la macronie.

Le ministre démissionnaire de l’Industrie, Roland Lescure, a fait ainsi savoir qu’il n’accorderait pas « automatiquement » sa confiance à Michel Barnier.

Quant au Rassemblement national, accusé d’avoir été indirectement l’arbitre de la nomination de Michel Barnier, il ne le censurera pas d’emblée mais ses responsables écartent déjà certains noms.

«Ça n’aurait pas de sens que Michel Barnier (…) nomme un ministre qui nous a insultés», a affirmé dimanche le député RN Jean-Philippe Tanguy, citant le cas du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.

Il a évoqué en revanche des « personnes compétentes à gauche« , comme l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, sur les questions d’industrie ou de défense. ACP/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet