Kinshasa, 14 novembre 2024 (ACP).- L’Organisation des Nations Unies (ONU) a qualifié jeudi les méthodes de guerre d’Israël de génocide, dans un rapport qui doit être présenté lundi à l’Assemblée générale, à New York, a appris l’ACP de cette organisation citée par les médias internationaux.
«Les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza correspondent aux caractéristiques d’un génocide», a affirmé un Comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes.
«Le Comité met en exergue les pertes civiles massives et les conditions imposées aux Palestiniens sur place mettant leur vie en danger intentionnellement», a rapporté la source.
Le rapport montre comment la vaste campagne de bombardements menée par Israël à Gaza a décimé les services essentiels et déclenché une catastrophe environnementale avec des effets durables sur la santé.
«Jusqu’en février, les forces israéliennes avaient utilisé plus de 25 000 tonnes d’explosifs dans la bande de Gaza, « l’équivalant de deux bombes nucléaires », soit environ près de deux fois la bombe larguée sur Hiroshima», a souligné le rapport.
«En détruisant les systèmes vitaux d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’alimentation, et en contaminant l’environnement, Israël a créé un mélange mortel de crises qui infligeront de graves préjudices aux générations à venir », a dénoncé le comité.
Human Rights Watch accuse Israël de «crime de guerre»
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a affirmé que les ordres d’évacuation à répétition de l’armée israélienne dans la bande de Gaza mènent à des déplacements forcés de population, ce qui relève du « crime de guerre».
L’ONG évoque également un « nettoyage ethnique », en se basant sur un ensemble de témoignages de gazaouis, d’images satellites et de données publiques.
« Human Rights Watch a rassemblé des preuves selon lesquelles des responsables israéliens font de transfert forcé de civils ».
« Bien sûr, l’armée israélienne prétend qu’elle évacue tous ces gens pour leur bien et pour leur sécurité, et qu’elle le fait d’une manière légale et avec des justifications juridiquement acceptables, s’insurge le porte-parole de HRW pour le Moyen-Orient, Ahmed Benchemsi. Sauf qu’Israël a fait quatre choses.
Premièrement, Israël a mis en place un système d’évacuation des civils incohérent. Deuxièmement, Israël a dit aux civils déplacés d’emprunter des voies d’évacuation soi-disant sûres pour se rendre dans des zones soi-disant sûres. Et puis, ils ont bombardé les deux.
Troisièmement, Israël non seulement n’a pas fourni de nourriture, d’eau et d’abris aux civils palestiniens déplacés, mais Israël a même bloqué les aides humanitaires et a instrumentalisé la famine comme arme de guerre. Et enfin, quatre, Israël a systématiquement détruit des parties de Gaza pour les rendre inhabitables dans le cadre d’une politique délibérée visant à empêcher le retour des Palestiniens. » Autant d’entorses au droit de la guerre qui, selon l’ONG, sont constitutifs du « nettoyage ethnique en cours »
Vaste « zone tampon » vidée de sa population
La publication du rapport, qui couvre la situation à Gaza jusqu’à fin août 2024, intervient alors que des ordres d’évacuation ont récemment été émis dans l’extrême Nord de l’enclave. Plus de 400 000 personnes ont été sommées de fuir, une fois de plus, vers le sud.
Depuis, l’armée a stoppé tout acheminement de nourriture et d’aide dans les zones frontalières d’Israël au nord, affirmant cibler des combattants du Hamas qui s’y seraient retranchés. Un rapport soutenu par les Nations unies avertit que les dizaines de milliers de civils piégés risquent d’être confrontés à une famine imminente.
Si le délai de 30 jours accordé par les États-Unis à Israël pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire a pris fin cette semaine, l’administration sortante de Joe Biden a précisé qu’elle ne suspendrait pas son soutien militaire au gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Les habitants disent redouter que les récents ordres d’évacuation et les opérations militaires israéliennes à Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun, dans le Nord de Gaza, ne constituent que la première étape de la construction d’une vaste « zone tampon » vidée de sa population palestinienne.
ACP/