Journée internationale des migrants: le nombre de décès enregistrés augmenté durant l’année 2024

Kinshasa, 18 décembre 2024(ACP).-La directrice générale de l’Organisation internationale de migration (OIM) a affirmé mercredi que le nombre de décès enregistrés parmi les migrants en transit a augmenté durant l’année qui vient de s’écouler en raison des crises nouvelles, a appris l’ACP des médias internationaux.

«Durant l’année qui vient de s’écouler, les déplacements internes ont atteint un niveau record, les besoins humanitaires ont augmenté en raison des crises nouvelles ou en cours et, malheureusement, le nombre de décès enregistrés parmi les migrants en transit a été plus élevé que jamais », a déclaré Amy Pope, directrice générale de l’OIM à l’occasion de la journée internationale des migrants.

« Pourtant, parallèlement à ces difficultés, des histoires de résilience, de progrès et d’espoir se font jour. Des histoires qui montrent que les migrations sûres et bien gérées recèlent un potentiel extraordinaire », a-t-elle souligné.

Selon Amy Pope, les migrants jouent un rôle essentiel sur les marchés du travail, car ils comblent les pénuries de compétences, contribuent à l’innovation et à l’esprit d’entreprise et permettent de remédier aux difficultés démographiques dans les sociétés vieillissantes. Les migrants stimulent la croissance économique et apportent un soutien vital à leur famille et leur communauté restées au pays, ce qui favorise le développement. 

« Cette journée nous donne une occasion particulière de mettre en lumière les contributions inestimables de millions de migrants partout dans le monde. C’est aussi l’occasion d’attirer l’attention sur le contexte de plus en plus complexe dans lequel s’inscrivent les migrations. Les conflits, les catastrophes climatiques et les pressions économiques continuent de pousser des millions de personnes à quitter leur foyer en quête de sécurité ou, tout simplement, de perspectives », a soutenu la directrice générale de l’OIM.

Les gouvernements invités à concrétiser leurs priorités grâce à la migration

Par ailleurs, Amy Pope a relevé que l’OIM aidera les gouvernements à concrétiser leurs priorités en matière de développement grâce à la migration, qu’il s’agisse d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités ou de façonner des villes et des sociétés durables. Pour ne laisser personne de côté, l’OIM devra promouvoir la prise en compte des migrants et de la migration dans la planification du développement sous tous ses aspects.

L’organisation œuvrera avec ses partenaires pour faire en sorte que les voies régulières existantes et nouvelles soient accessibles et inclusives de façon à ce qu’un plus grand nombre de personnes puissent bénéficier de possibilités de développement et de protection. Davantage de personnes, notamment des jeunes et des personnes présentant un handicap, pourront accéder à des possibilités d’éducation et d’emploi en dehors de leur pays de naissance et retrouver leur famille. L’Organisation préparera les migrants à une migration sûre, légale et réussie avant qu’ils quittent leur pays d’origine.

« Grâce à des services améliorés, l’OIM sera à même de fournir protection et assistance aux migrants vulnérables à la violence, à l’exploitation et aux mauvais traitements et développera sa capacité institutionnelle pour garantir la durabilité de ses programmes globaux visant à prévenir et à combattre le trafic illicite de migrants et la traite d’êtres humains », a renchérit Amy Pope.

Célébrer les contributions et les opportunités de la migration

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, pour sa part, indiqué que la Journée internationale des migrants, célébrée chaque année le 18 décembre, donne l’occasion de mettre en lumière les contributions inestimables de millions de migrants dans le monde.

« Cette journée nous permet également de mettre l’accent sur l’environnement de plus en plus complexe dans lequel s’inscrivent les migrations. Les conflits, les catastrophes climatiques et les pressions économiques continuent en effet de pousser des millions de personnes à quitter leur foyer en quête de sécurité ou simplement d’opportunités », a-t-il évoqué.

« En 2023, nous avons enregistré un nombre record de déplacements internes, une augmentation des besoins humanitaires dans le cadre des crises actuelles et nouvelles et, tragiquement, le nombre le plus élevé jamais enregistré de décès de migrants en transit. Pourtant, ces défis sont accompagnés d’histoires de résilience, de progrès et d’espoir. Une migration sûre, ordonnée et régulière représente un potentiel extraordinaire », a renchéri Guterres.

Les défis des migrants : discrimination, violences et exploitation

Il a par ailleurs expliqué que les migrants, qu’ils soient réfugiés, travailleurs ou membres de familles migrantes, font face à de nombreux obstacles. La discrimination raciale, les violences physiques et psychologiques, ainsi que la traitance sont des réalités souvent ignorées ou minimisées dans de nombreux pays. Ces défis sont encore plus exacerbés pour les migrants sans papiers, qui sont particulièrement vulnérables à l’exploitation.

Les violations des droits humains envers les migrants sont souvent alimentées par une désinformation généralisée et des discours de haine, qui cultivent la peur et la division. Ces discours erronés dressent une image déformée des migrants, les présentant à tort comme des menaces ou des fardeaux. Pourtant, loin d’être des obstacles, les migrants contribuent activement au développement économique et social de leurs pays d’accueil.

La désinformation et les discours de haine : un danger croissant

Les discours de haine et la désinformation ne sont pas seulement des phénomènes isolés ; ils sont utilisés par certains groupes pour alimenter la peur et créer des divisions. La désinformation mène à des malentendus massifs sur les migrants, renforçant ainsi les préjugés et la stigmatisation, a poursuivi le secrétaire général de l’ONU.

Ces tendances doivent être inversées, car elles déforment la réalité des contributions des migrants à la société. Ils jouent un rôle clé dans des secteurs comme la santé, l’éducation, l’agriculture, la construction et de nombreuses autres industries essentielles. Sans leur participation, de nombreuses économies seraient incapables de fonctionner correctement.

Le Pacte pour l’avenir : renforcer la coopération internationale

Récemment, dans le cadre du Pacte pour l’avenir, les nations du monde entier ont renouvelé leur engagement à renforcer la coopération mondiale pour garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières. Ce pacte met l’accent sur l’importance de renforcer les partenariats internationaux afin de trouver des solutions durables aux problèmes liés à la migration.

L’objectif est de construire un cadre migratoire global, qui ne laisse personne de côté et qui permet aux pays d’intégrer les migrants de manière inclusive et respectueuse des droits humains.

Agir maintenant : créer des systèmes migratoires sûrs et humains

 António Guterres a appelé à agir maintenant pour créer des systèmes migratoires sûrs, humains et inclusifs.

« Il est essentiel de défendre les droits de tous les migrants et d’œuvrer à la mise en place de politiques migratoires qui soient non seulement justes, mais aussi fondées sur la solidarité et l’égalité », a-t-il dit.

Dans cette optique, chaque citoyen, chaque gouvernement et chaque organisation doit être responsable de protéger les droits des migrants. Il ne s’agit pas seulement de prendre des décisions politiques, mais aussi de changer les mentalités et de faire comprendre que les migrants ne sont pas une menace, mais une richesse pour le monde.

Un appel à la solidarité mondiale

La Journée internationale des migrants est plus qu’une simple célébration, elle est un appel à la solidarité, à l’action et à la mise en place de solutions concrètes pour protéger et honorer les droits des migrants. En cette journée, nous devons tous renouveler notre engagement à œuvrer pour des systèmes migratoires qui soient respectueux des droits humains, sûrs, humains et inclusifs. Les migrants ne sont pas un fardeau, mais une opportunité pour l’humanité de construire un avenir commun meilleur.

Pour le chargé d’affaires de l’Union européen, Krystian SPODARYK, il est important que la capacité des institutions étatiques et des organisations de la société civile impliquées dans la gouvernance des migrations soient prêts à fournir des services adéquats aux migrants, mais aussi leurs communautés hôtes.

Selon lui, l’identification des victimes de la traite et des migrants faisant l’objet du trafic illicite devient de plus en plus difficile et le bon fonctionnement du mécanisme national d’orientation des victimes de la traite ainsi que la collaboration entre les agences deviennent encore plus essentielles.

« Cette année a été une année de résilience pour nous tous en termes de mobilité humaine et en particulier pour la population de Djibouti, un pays de transit majeur en termes de migration », a ajouté Krystian SPODARYK.

« Il devient de plus en plus évident que les crises économiques, environnementales et humanitaires affectent de manière disproportionnée les migrants et particulièrement les catégories vulnérables telles que les rapatriés, les victimes de traite, les mineurs non accompagnés et les victimes de violence domestique », a-t-il évoqué.

« Dans le cadre de son assistance, l’UE a contribué activement à la fourniture d’une assistance complète et holistique aux migrants vulnérables, incluant l’abri, la nourriture et l’eau, les services d’hygiène, les services médicaux, la prise en charge psychosociale et l’identification et la réponse aux besoins de protection », a conclu Krystian SPODARYK. ACP/UKB

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