Kenya: la procédure de destitution du vice-président au Sénat suspendu

Kinshasa, 17 octobre 2024 (ACP).- La procédure de destitution du vice-président kényan Rigathi Gachagua, a été suspendue par le Sénat à cause de son état de santé, a appris l’ACP des médias internationaux cités par Africanews.

«Nous allons suspendre cette séance. Nous nous attendons donc à ce que le vice-président se rende à la barre. Il s’agit d’un processus limité dans le temps, malheureusement », a déclaré Amason Kingi, président du Sénat.

La procédure de destitution du vice-président kényan Rigathi Gachagua a été bouleversée, quelques heures avant le vote prévu au Sénat, après que l’un de ses avocats ait déclaré qu’il était tombé malade et était hospitalisé.

« La triste réalité est que le vice-président de la République du Kenya est tombé malade, très malade, et (…) est à l’hôpital« , a déclaré l’avocat Paul Muite pour expliquer l’absence de M. Gachagua.

Il n’a donc pas pu apparaître devant les sénateurs pour exposer sa défense. La semaine passée, l’Assemblée nationale avait voté sa destitution pour violation de la Constitution, sédition, incitation à la division ethnique et corruption.

Et ce 16 octobre, une haute cour de justice a rejeté tous les recours présentés par le vice-président pour suspendre ce processus.

M. Gachagua, 59 ans, est notamment accusé de détournements de fonds, de trafics d’influence et d’acquisitions frauduleuses d’hôtels et d’appartements.

Arrivé au Sénat jeudi matin, il devait répondre à ces accusations qu’il a qualifiées de « pure propagande » et de « complot visant à (le) chasser du pouvoir en raison d’autres considérations politiques« .

Pour être adoptée définitivement, la motion doit réunir au moins deux tiers des sénateurs, soit 45 voix.

En cas d’adoption, Rigathi Gachagua serait automatiquement démis de ses fonctions, et deviendrait le premier vice-président écarté du pouvoir dans le cadre d’une telle procédure, prévue par la Constitution de 2010.

M. Ruto avait choisi M. Gachagua comme colistier pour la présidentielle de 2022, malgré sa réputation déjà sulfureuse, marquée par plusieurs accusations de corruption.

Doté d’un solide réseau d’influence notamment dans la région stratégique du Mont Kenya, cet ancien homme d’affaires de l’ethnie kikuyu – majoritaire dans le pays – a joué un rôle crucial dans la victoire de M. Ruto face à son rival Raila Odinga (50,49% contre 48,85%).

Mais les relations entre les deux hommes à la tête de l’Etat se sont détériorées notamment depuis un mouvement de contestation antigouvernementale qui a secoué le pays en juin et juillet.

ACP/C.L

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