Kinshasa, 3 avril 2025 (ACP).- Le directeur de cabinet du Premier ministre hongrois, Gergely Gulyas, a annoncé jeudi le retrait de son pays de la Cour pénale internationale(CPI), en accord avec le cadre international légal, ont rapporté les médias internationaux.
«La Hongrie quitte la CPI, et le gouvernement va entamer la procédure de retrait, en accord avec le cadre international légal. Cette décision est conforme aux obligations constitutionnelles et juridiques internationales du pays», a déclaré Gergely Gulyas, directeur de cabinet du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.
Budapest a dénoncé à plusieurs reprises une institution jugée «politiquement biaisée» et a décidé de franchir le pas dans le sillage de Donald Trump, qui a imposé en février dernier des sanctions à la Cour pour ce qu’il a qualifié d’actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël».
Le porte-parole de la Cour pénale internationale (CPI) a de son côté déclaré que la Hongrie restait tenue de coopérer. «La cour rappelle que la Hongrie reste tenue de coopérer avec la CPI», a affirmé son porte-parole Fadi El Abdallah.
Netanyahou salue la décision «courageuse» de quitter une CPI «corrompue»
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, en visite à Budapest, a salué jeudi la décision de la Hongrie de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI) et de «tenir tête à cette organisation corrompue».
«Vous avez pris une position courageuse et de principe et je vous remercie, Viktor», a salué Benyamin Netanyahou
«Merci, et merci à la Hongrie pour sa position morale claire et forte aux côtés d’Israël et des principes de justice et de souveraineté!», a déclaré Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères
Seuls deux États ont quitté la cour
Le retrait d’un État ne prend effet qu’un an après le dépôt officiel du dossier auprès du secrétariat général de l’ONU. Cette annonce intervient alors que Viktor Orban reçoit son homologue israélien, malgré le mandat d’arrêt émis en novembre 2024 par la CPI contre ce dernier.
Arrivé dans la nuit, Benyamin Netanyahou a été reçu jeudi avec les honneurs militaires. La Hongrie l’avait invité dès la nouvelle de la CPI connue, se disant «choqué par une décision honteuse».
La Hongrie a bien signé en 1999 le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour internationale. À ce jour, seuls deux États ont claqué la porte : le Burundi et les Philippines.
Fondée en 2002, la Cour pénale internationale a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. Vladimir Poutine est pour sa part visé depuis mars 2023 par un mandat pour le crime de guerre présumé de déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie. Sur les 60 mandats d’arrêt délivrés depuis 2002, seuls 21 avaient été exécutés, avant la récente arrestation de l’ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte. ACP/JF