L’Angola annonce une contribution de huit millions de dollars à l’OMS

Kinshasa, 20 mai 2025 (ACP).- Le président de la République d’Angola a annoncé mardi la contribution de son pays de huit millions de dollars à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour continuer à garantir son opérationnalité, a rapporté les médias internationaux.

«L’Angola est honoré de rejoindre les 14 pays africains qui ont déjà promis des contributions au cycle d’investissement de l’Organisation mondiale de la santé. Investir dans l’OMS n’est pas un acte inutile», a déclaré João Lourenço, président angolais.

S’adressant à la 78ème Assemblée mondiale de la santé en tant que président de l’Union africaine, il a appelé les États membres de l’OMS à renforcer leurs contributions dans un geste de soutien mondial afin que l’organisation puisse continuer à protéger la santé des peuples.

Dans le même ordre d’idées, il a appelé les pays membres de l’Organisation à renforcer leurs contributions dans un geste responsable de solidarité mondiale afin de compenser le soutien qui leur a été retiré et de garantir que l’OMS continue de remplir son rôle vital dans la protection de la santé des peuples.

En tant que président pro-tempor de l’Union africaine, il a souligné que chacun a le devoir de protéger et de renforcer l’OMS, une organisation qui continue d’être un partenaire essentiel pour la plupart des pays, en particulier en période de besoin et de détresse, en raison de la grande utilité et de l’opportunité de ses programmes techniques, de ses systèmes d’alerte précoce et de ses opérations sur le terrain, qui ne peuvent être mis en péril par des incertitudes de nature financière, et encore moins politique.

Il a donc salué l’esprit de résilience de cette organisation, qui a dû faire face à une situation difficile de baisse des investissements, de contributions inférieures aux engagements et de critiques injustes sur sa supposée inefficacité ou, pire encore, sa prétendue inutilité.

João Lourenço a souligné que le monde a besoin d’une Organisation mondiale de la santé plus forte, dotée d’un financement durable et prévisible pour assurer sa pleine opérationnalité.

Il a rappelé aux personnes présentes, dont plusieurs chefs d’État et de gouvernement, que l’OMS demeure la seule institution dotée d’un mandat universel pour protéger la santé mondiale et promouvoir l’équité, ainsi que la seule plateforme de coopération multilatérale en matière de santé publique mondiale.

Malgré cette réalité, il a affirmé qu’il fonctionne actuellement avec un modèle de financement dans lequel seulement 18 % de son budget programmatique est couvert par des contributions fixes et prévisibles.

Dans ce sens, il a exprimé l’unité de l’Afrique en faveur de la proposition d’augmentation des contributions fixes, car «», mais plutôt un investissement stratégique dans l’avenir de l’humanité, ainsi qu’un engagement en faveur de la sécurité mondiale, de la prospérité mutuelle et d’un monde moins vulnérable.

«Outre la préservation de l’existant, le moment est venu de prendre des mesures concrètes en faveur de la couverture sanitaire universelle, un idéal que nous devons poursuivre sans relâche jusqu’à ce qu’il devienne réalité. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans un monde où les chances de survie d’un enfant dépendent de son lieu de naissance, ou où une mère doit choisir entre acheter des médicaments ou nourrir ses enfants», a souligné le Président lors de la 78e Assemblée mondiale de la Santé.

Pour faire avancer cet objectif commun, João Lourenço a exhorté toutes les parties prenantes à considérer les systèmes de santé comme des gains importants et non comme des dépenses inutiles, ce qui implique de valoriser les soins de santé primaires, d’investir dans les professionnels du domaine et de veiller à ce qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte, qu’elle soit urbaine, rurale, riche ou pauvre.

Le président de l’Union africaine, invité d’honneur du directeur général de l’OMS à cette Assemblée, s’est dit pleinement conscient que parler de santé pour tous n’implique pas seulement la nécessité de construire davantage d’infrastructures hospitalières, de former davantage de professionnels de la santé, de produire ou d’acquérir davantage de médicaments et de vaccins, mais aussi d’investir dans l’éducation des citoyens, dans l’assainissement de base, dans l’accès à l’eau potable, à une alimentation saine, au logement et à la pratique d’activités sportives.

Affaiblissement du continent

Selon le chef de l’État, le premier quart du XXIe siècle sera achevé d’ici la fin de cette année et les défis rencontrés durant cette période, parmi lesquels il a souligné la pandémie de Covid-19 comme le cas le plus illustratif, mettent en évidence les faiblesses des pays, nous obligeant aujourd’hui à penser en dehors du cadre habituel pour identifier et mettre en œuvre les opportunités qui découlent des crises.

Il s’est dit préoccupé par le fait que la perspective de concrétiser l’Agenda mondial de la santé et l’Agenda 2063 de l’Union africaine s’éloigne au rythme de l’affaiblissement continu des systèmes de santé respectifs, qui sont surchargés et affectés par des crises économiques persistantes, sous la pression récurrente des conflits armés et gravement impactés par les épidémies, les pandémies et le changement climatique.

«Même dans ce contexte difficile, nous ne devons jamais perdre espoir. Au contraire, nous devons renforcer la conviction que c’est dans les situations de crise que nous avons l’opportunité et le devoir de redéfinir nos paradigmes pour construire un avenir plus équitable et résilient, forgé dans l’adversité et renforcé par la solidarité, non seulement pour notre continent, mais pour le monde entier», a-t-il souligné.

João Lourenço a averti que, comme c’est le cas pour les questions environnementales, les pays africains représentent rarement le point de départ des crises, bien qu’ils soient presque toujours en première ligne du groupe des victimes de ces crises qui transcendent les frontières.

En matière de santé, a-t-il poursuivi, on observe la même dynamique, dans laquelle chaque revers dans le soutien mondial a un impact résolument négatif sur les systèmes de santé africains, avec des conséquences directes sur la vie des citoyens et en particulier des enfants, ce qui met clairement en danger la durabilité du développement socio-économique du continent africain.

L’objectif principal de l’Assemblée est l’adoption de l’Accord sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies visant à protéger l’humanité contre de futures crises sanitaires similaires au Covid-19, un fait qui s’est produit à l’unanimité ce mardi.

L’Accord est le fruit d’un long processus de négociation mené pendant trois ans par l’Organe intergouvernemental de négociation (OIN), créé en décembre 2021, en pleine pandémie de Covid-19.

L’objectif est de créer un traité international contraignant qui puisse aider le monde à faire face aux futures urgences sanitaires, en s’appuyant sur les leçons tirées de la pandémie de Covid-19.

Face à l’inévitabilité d’une nouvelle crise sanitaire, le nouvel instrument juridique défend la garantie d’un accès universel et égal aux vaccins, aux médicaments et aux diagnostics.

ACP/ODM

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