Kinshasa, 10 novembre 2024 (ACP).- Le président Vladimir Poutine a promis dimanche, à l’occasion d’une conférence ministérielle Russie-Afrique à Sotchi, dans le sud-ouest du pays, un soutien total et continu aux pays africains, a appris l’ACP de source officielle, citée par les medias internationaux.
«Notre pays va continuer d’apporter son soutien total et continu à nos amis africains dans différents domaines», a déclaré Vladimir Poutine, président russe.
La Russie a réuni, ce week-end du 9 et 10 novembre, de hauts responsables d’une cinquantaine de pays du continent africain pour une conférence ministérielle Russie-Afrique.
«Il s’agit du développement durable, de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, les maladies épidémiques, du règlement des problèmes alimentaires ou des conséquences des catastrophes naturelles », a-t-il ajouté.
Le président russe a dit espérer un renforcement de l’ensemble des liens russo-africains.
Selon le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, la Russie et les pays africains voient du progrès dans tous les axes de leur coopération, malgré des obstacles artificiels opposés par l’Occident collectif.
Cette conférence intervient après le sommet des Brics en octobre à Kazan (Russie), où Vladimir Poutine avait voulu démontrer l’échec de la politique d’isolement et de sanctions engagée par l’Occident. Dans sa stratégie d’influence informationnelle, notamment sur les réseaux sociaux, le pouvoir russe dénonce en Afrique « le néocolonialisme » et se prononce pour « un ordre mondial plus juste », une rhétorique qui trouve un écho auprès d’une partie des responsables africains.
Selon le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, «la Russie n’est pas une puissance coloniale et n’a jamais été une puissance coloniale ».
« Bien au contraire, elle a été aux côtés de peuples africains et d’autres peuples dans le monde pour les aider à sortir du système colonial », a précisé le chef de la diplomatie malienne.
Un besoin de soutien économique
En Afrique, des groupes de mercenaires russes comme Wagner, ou son successeur Africa Corps, soutiennent des pouvoirs locaux, et des « conseillers », selon Moscou, officient auprès de responsables. C’est notamment le cas en Centrafrique et au Sahel où l’influence croissante de la Russie s’est accompagnée du déclin fulgurant de celle de la France.
En 2023, Moscou a aussi livré pour plus de 5 milliards de dollars d’armement sur le continent africain (4,7 milliards d’euros), selon l’entreprise publique russe Rosoboronexport.
Mais, pour les responsables réunis à Sotchi, le soutien doit aller au-delà des questions sécuritaires. « Il faut développer le numérique, le digital en Afrique centrale , avec un accompagnement de la Russie dans ces domaines », a déclaré Marie Thérèse Chantal Ngakono, commissaire à l’aménagement du territoire et aux infrastructures à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
De grands groupes russes s’intéressent aussi de près aux matières premières de l’Afrique : Alrosa en Angola et au Zimbabwe (diamants) ; Loukoïl au Nigeria, au Ghana, au Cameroun et en République du Congo (pétrole) ; Rusal en Guinée (bauxite)… « Nous avons plus de 75 minéraux en Afrique. Et ils ne sont pas bien utilisés », a indiqué Young Piero Omatsaye, fondateur de l’organisation Jet Age Nation builders visant à promouvoir l’avancée du continent africain. « Grâce à un partenariat avec la Russie », l’un des plus grands exportateurs de gaz, de pétrole et de diamants, « nous allons pouvoir bien utiliser ces ressources », a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine signe l’accord de défense mutuelle avec Corée du Nord
Le président russe Vladimir Poutine a signé dimanche l’accord de défense mutuelle avec Pyongyang, conclu lors de sa visite à Corée du Nord en juin dernier.
«C’est officiel, le président russe Vladimir Poutine a signé le traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord», a rapporté le Kremlin.
Cet accord prévoit notamment « une aide militaire immédiate » réciproque en cas d’attaque contre l’un des deux pays.
La chambre haute du Parlement russe avait ratifié le 8 novembre ce traité qui devait encore être signé par le président russe pour entrer en vigueur.
Un accord pour coopérer au niveau international
L’accord engage également les deux pays à coopérer au niveau international pour s’opposer aux sanctions occidentales et coordonner leurs positions aux Nations unies. Le président Poutine a qualifié en juin cet accord de « document révolutionnaire ».
L’accord officialise des mois d’approfondissement de la coopération en matière de sécurité entre les deux pays, alliés communistes tout au long de la Guerre froide.
La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis le début de l’attaque russe de l’Ukraine en 2022.
ACP/C.L.