Mali: la Transition suspend jusqu’à nouvel ordre les activités à caractère politique

Kinshasa, 07 mai 2025 (ACP).- Le Président de la transition malienne Assimi Goïta a suspendu, mercredi, jusqu’à nouvel ordre, pour raison d’ordre public, les activités des partis et des associations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national, ont rapporté les medias internationaux.

« Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour raison d’ordre public les activités des partis politiques sur toute l’étendue du territoire national. La mesure s’applique aux activités des associations à caractère politique et aux activités de toute autre organisation se réclamant d’un caractère politique », a déclaré Assimi Goïta président de la transition malienne.

Selon les mêmes sources, cette décision revient à une interdiction de fait du rassemblement, au cours duquel les partis politiques appelaient les Maliens à s’opposer au projet de dissolution des partis et, plus généralement, au maintien des militaires au pouvoir depuis cinq ans sans élections, au non-respect de la Constitution ou encore aux « taxes injustes » et aux coupures de courant.

Les partis politiques s’y attendaient et confiaient leurs craintes depuis plusieurs jours. C’est désormais chose faite.

Moins d’une semaine après le début d’un mouvement de contestation inédit, et à deux jours d’un rassemblement prévu vendredi 9 mai sur la place de l’Indépendance de Bamako, les autorités de transition du Mali suspendent les activités politiques dans tout le pays.

Certains meneurs de la contestation en attendant une décision collective, réagissent en leur nom propre.

« C’était prévisible, ils ne nous laissent plus d’autre choix que d’avancer », aestimé un important chef de parti.

« Nous allons adapter notre stratégie », promet un ancien ministre, qui voit dans cette suspension un signe de « fébrilité » et de « panique ».

Les organisateurs avaient déjà décidé qu’en cas d’interdiction, le rassemblement serait annulé  pour ne pas tomber dans le piège de la violence » et promettaient des « plans B et C », avec la perspective d’étendre le mouvement à l’intérieur du pays et de rallier d’autres acteurs, de la société civile notamment.

Mais au-delà de l’événement de vendredi, c’est désormais la moindre réunion de toute organisation à caractère politique qui est désormais interdite.

L’année dernière, les autorités de transition avaient déjà suspendu pendant trois mois les activités politiques dans le pays. Onze dirigeants politiques, qui avaient osé se réunir dans un domicile privé, avaient été emprisonnés durant plus de cinq mois.

ACP/UKB

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