Marine Le Pen condamnée : une enquête ouverte après des menaces contre les juges

Kinshasa, 2 avril 2025(ACP).- Une nouvelle enquête a été ouverte après des menaces contre les magistrats du tribunal correctionnel de Paris ayant condamné, lundi, Marine Le Pen à une peine de cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, ont rapporté les médias internationaux.

 «C’est inadmissibles, les attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l’objet de poursuites pénales», a déclaré Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation.

Il s’est dit «choqué» que la présidente du tribunal qui a rendu la décision soit placée sous protection.

Par ailleurs, plusieurs syndicats de magistrats ont condamné dans des communiqués distincts les attaques contre les juges.

«Si l’individualisation de la peine s’impose aux juges, elle n’est jamais synonyme de traitement de faveur ou de défaveur : il en va de l’égalité de toutes et tous devant la loi et de la préservation de l’État de droit», souligne de son côté le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche).

«La désignation, la mise en cause personnelle ou les menaces visant les magistrats constituent une atteinte grave à l’indépendance de la justice, principe fondamental de l’État de droit», a, de son côté, estimé le Conseil national des barreaux, qui représente les 77 600 avocats de France.

L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), selon cette même source.

La juge placée sous protection

La magistrate bénéficie d’une protection, notamment des patrouilles renforcées et rondes régulières autour de son domicile, après avoir reçu des menaces.

Cette enquête, visant « les propos répréhensibles proférés à l’encontre des magistrats qui ont rendu collégialement la décision », est dirigée par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) et confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a précisé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

«La liberté de parole, y compris en ligne, a pour limite la mise en danger des personnes», a ajouté la magistrate, rappelant les peines encourues en cas de divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne dépositaire de l’autorité publique, comme un magistrat, de menaces de mort à leur encontre et de cyberharcèlement.

Selon elle, «il est fondamental dans toute société démocratique, que le débat judiciaire demeure encadré par la procédure pénale» et «l’appel est la voie légitime pour contester une décision de justice».

La cheffe de file de l’extrême droite a été condamnée lundi à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique et à une amende de 100 000 euros, ainsi qu’à une inéligibilité immédiate pour cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027.

Le premier président de la Cour de cassation, Christophe Soulard, a, de son côté, rappelé les menaces très importantes qui pèsent aujourd’hui, à titre personnel, sur un certain nombre de magistrats.   

«Et, il n’y a qu’un pas entre la menace verbale et l’agression physique», a estimé le premier juge de France.

Plusieurs syndicats de magistrats ont condamné mardi les attaques contre les juges, « indignes d’un État démocratique » selon l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). ACP/

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