Mort de Jimmy Carter : deuil national décrété le 9 janvier aux États-Unis

Kinshasa 30 décembre 2024 (ACP).- Une journée de deuil national a été décrétée le 9 janvier 2025 aux Etats-Unis pour commémorer la mort du 39ème  président, prix Nobel de la Paix en 2002, Jimmy Carter, décédé à l’âge de 100 ans, a appris l’ACP de source officielle citée par des médias internationaux.

«J’appelle le peuple américain à se rassembler ce jour-là dans leurs lieux de culte respectifs, afin de rendre hommage à la mémoire du président James Earl Carter. J’invite ceux qui dans le monde partagent notre peine à se joindre à nous dans cette commémoration solennelle», a déclaré Joe Biden, président sortant des USA.

Selon la même source, Jimmy Carter a largement contribué aux accords de Camp David entre l’Égypte et Israël en 1979. Ancien planteur, natif de la Géorgie, il n’a jamais dévié de sa route difficile, celle d’un apôtre de la paix et d’un homme de bonne volonté. Jamais non plus il n’a tenté de s’enrichir, ou de terminer son existence en jouant au golf, comme l’ont fait nombre de ses successeurs. Courageux, au point d’affronter très régulièrement l’opinion de ses concitoyens, brocardé souvent pour sa «naïveté », voire sa «faiblesse », il aura, à la fin de sa vie, donné toute sa noblesse à son combat pour la bonne entente entre les peuples. 

À ce titre, il demeurera l’exact opposé d’un George W. Bush, dont il condamnera régulièrement la politique belliqueuse en Irak, les graves atteintes au droit international et aux Conventions de Genève, et le terrible laxisme en matière de tortures. Jimmy Carter était la bonne conscience de l’Amérique. Son ange blanc. 

Honnêteté intellectuelle

Médiateur inlassable entre la Somalie et l’Éthiopie, entre les Serbes et les Bosniaques, entre les factions rivales du Soudan du Sud, il a constamment promu la démocratie par des voies paisibles. Il a été observateur d’élections au Panama, au Nicaragua, au Paraguay, au Venezuela ou en Haïti. Mais son plus grand succès aura été, lorsqu’il était président, en mars 1979, d’avoir réussi, à force d’obstination, à sceller les accords de Camp David entre l’Égypte et Israël, en s’imposant comme le précurseur de la formule : «Des territoires contre la paix »

Navré de constater l’incapacité des Israéliens à avancer plus avant dans la voie de la coexistence pacifique avec leurs autres voisins ou les Palestiniens, il les jugera très sévèrement à la fin de sa vie, s’attirant les foudres des puissants lobbys juifs américains. Il n’en avait cure. Jamais son honnêteté intellectuelle n’a pu être prise en défaut. Cet homme croyait au pouvoir de la raison et de la négociation, même face à des dictateurs comme Kim Jong-il, en Corée du Nord, Slobodan Milosevic, en Serbie, ou Fidel Castro, à Cuba. Son innocence fut sa grandeur. Sa devise était : «Nos valeurs américaines ne sont pas le sel dans le pain, mais le pain lui-même. » 

ACP/C.L.

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