Kinshasa, 11 septembre 2024 (ACP).- Nada Al-Nashif, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a dénoncé des violations graves du droit international affichées par les parties en conflit au Soudan, a appris mercredi l’ACP des médias internationaux.
«Nous dénonçons des violations graves du droit international affichées par les parties en conflit au Soudan. Notre bureau est particulièrement alarmé par l’utilisation, depuis le début du conflit, de la violence sexuelle comme arme de guerre», a déclaré Al-Nashif Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme.
«Nous avons documenté 97 incidents impliquant 172 victimes, principalement des femmes et des filles. Ce qui représente une sous-estimation grossière de la réalité avec un mépris total pour le droit international», a-t-il ajouté.
La semaine dernière, les enquêteurs des droits de l’homme, soutenus par l’ONU, ont appelé à la création d’une «force indépendante et impartiale» pour protéger les civils dans la guerre au Soudan. Ils ont accusé les deux camps de crimes de guerre, y compris le meurtre, la mutilation et la torture, et ont averti que les gouvernements étrangers qui fournissent des armes et financent ces groupes pourraient être complices.
L’équipe d’enquête, dans son premier rapport depuis sa création par le principal organe des droits de l’homme de l’ONU en octobre, a également accusé les Forces de soutien rapide paramilitaires, qui combattent l’armée soudanaise, et leurs alliés de crimes contre l’humanité, notamment le viol, l’esclavage sexuel et la persécution pour des raisons ethniques ou de genre.
Ces remarques ont été faites lors de la 57ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, qui traite de divers problèmes mondiaux, y compris les troubles politiques, le recul des droits des femmes et la liberté de presse et d’expression.
Les experts ont appelé à l’élargissement de l’embargo sur les armes, actuellement limité à la région troublée du Darfour, à l’ensemble du pays.
Les conclusions de l’équipe mandatée par le Conseil des droits de l’homme de 47 pays, interviennent alors que plus de 10 millions de personnes ont été déplacées, dont plus de deux millions se sont réfugiées dans les pays voisins, et que la famine a éclaté dans un grand camp de déplacés au Darfour.
Le conflit, qui a éclaté en avril 2023, a fait des milliers de morts, et les organisations humanitaires peinent à accéder aux personnes dans le besoin.
En décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté pour mettre fin à la mission politique mondiale dans le pays sous la pression de la direction militaire.
ACP/ODM