Agriculture : la culture hors sol du manioc, de nouvelles opportunités d’affaires (expert)

Kinshasa, 14 décembre 2023 (ACP).- La culture hors sol du manioc (hydroponique) et capable d’élaborer sa substance à partir des minéraux  sa substance à partir des minéraux (semi-autotrophe) offre de nouvelles opportunités d’affaires dans le secteur agricole en République démocratique du Congo (RDC), a appris jeudi l’ACP de source administrative.

 « La culture hors sol du manioc (hydroponique) et capable d’élaborer sa substance à partir des minéraux (semi-autotrophe) (SAH), offre des opportunités d’affaires dans le secteur agricole en République démocratique du Congo. Ce secteur est encore vierge et plein d’avenir », a déclaré M. Giresse Kutika, chef de division cultures vivrières et fourragères au secrétariat général de l’Agriculture lors d’un entretien avec l’ACP.  

Selon lui, la culture de manioc comme celle de la patate douce se font partout en RDC, la technique de propagation massive (SAH) se veut résoudre l’épineux problème de manque des semences, soulignant que cette approche est pertinente en ce qu’elle vient résoudre les problèmes liés à l’acquisition des semences. 

« Dans plusieurs localités, l’accès aux nouvelles semences améliorées a toujours été difficile et ne sont pas souvent en quantités pouvant permettre d’emblaver des vastes étendues comparativement aux autres  cultures  comme le maïs par exemple, dont un épis peut vous procurer jusqu’à 500 graines en 4 mois. S’agissant du manioc, une bouture de 20 centimètres donne seulement 1 mètre de bouture en 9 mois, d’où un sérieux problème en termes d’accès aux semences en qualité et en quantité en un temps record », a expliqué Giresse Kutika.

Il a souligné que ce faible rendement en boutures a conduit beaucoup d’agriculteurs à recourir aux tout venant, aux variétés non homologuées et certifiées avec comme conséquences, l’utilisation des variétés non saines infectées des virus et un problème d’homogénéité se crée.

Bénéfices du pays en technique culturale SAH

A en croire M. Kutika, les bénéfices de la RDC en ce qui concerne la technique culturale SAH sont immenses et auront des effets positifs dans chaque maillon de la chaîne de valeur du manioc, mais aussi d’autres amylacées comme la patate douce.

« La technique culturale SAH permettra au pays d’organiser et d’avoir une maîtrise parfaite de la filière semencière manioc et patate douce », a-t-il dit, ajoutant qu’avec cette technique on peut avoir des entreprises semencières dans chaque province, voire dans chaque territoire.

Pour l’Etat congolais, a-t-il martelé, les bénéfices sont plus qu’énormes en ce sens que cette technique va aider le pays à répondre à son devoir régalien, lequel consiste à nourrir suffisamment sa population ; à renflouer les caisses de l’Etat à travers l’impôt sur le revenu étant donné que le manioc offre une gamme assez large des produits issus de sa transformation. 

L’élaboration d’une stratégie nationale des cultures à racines et tubercules recommandée

Par ailleurs, le spécialiste en cultures vivrières et fourragères a formulé quelques recommandations à l’autorité publique quant à la promotion de SAH. Il a cité, à cet effet, l’élaboration d’une stratégie nationale des cultures à racines et tubercules dans laquelle le pays va ressortir au premier plan la technologie (SAH) comme une technique identifiée pour la mise en œuvre de la stratégie. Il a également recommandé la formation et le renforcement des services de production, de protection et de transformation  de développement de l’entreprenariat agricole.

Pour rappel, la RDC détient le record mondial de consommation moyenne du manioc par habitant, soit 353 kg par an, ce qui équivaut à 145 kg sous forme de farine. Avec ce taux élevé de consommation du manioc et d’autres amylacées notamment la patate douce, la pomme de terre, l’igname. La promotion de la technique culturale SAH va permettre d’améliorer considérablement la production pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays. ACP/C.L

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