Assemblées Banque mondiale-FMI : appel à une architecture financière mondiale équitable pour l’Afrique (De l’envoyé spécial Jean-Jacques Lukusa)

Marrakech, 13 octobre 2023 (ACP)-.Un appel à une architecture financière mondiale équitable pour l’Afrique a été lancé, à l’issue de la réunion ministérielle de haut niveau tenue jeudi à Marrakech,  en marge des Assemblées annuelles Banque mondiale/Fonds monétaire international, sur l’accélération du financement de l’émergence africaine, selon un communiqué final.

« La déclaration de Marrakech sur l’accélération du financement de l’émergence africaine a été adoptée lors des assises Banque mondiale-Fonds monétaire international. Elle appelle à une architecture financière mondiale plus équitable et plus propice au développement de l’Afrique », a indiqué un communiqué final des ministres de l’économie et des Finances de 48 pays signataires de la déclaration.

Les participants à cette réunion organisée à l’initiative du Royaume de Maroc, ont appelé à la réalisation des priorités de croissance du continent.

Cette dernière doit respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale des Etats africains et contribuer à l’épanouissement de ses populations, au renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale pour appuyer les pays africains dans la résorption de déficit.

Les pays africains qui s’adressaient aux bailleurs de fonds, partenaires et pays, d’Afrique amis, ont préconisé l’appui de l’émergence d’un secteur privé dynamique et créateur des richesses, à même d’accompagner le développement d’infrastructures structurant et pour combler le déficit de financement des infrastructures.

S’adressant au gouvernement marocain, ils ont invité la ministre des Finances à œuvrer pour le suivi de la mise en œuvre de cette déclaration et à la création d’une Task-force interafricaine.

Celle-ci sera mise à la disposition des pays du continent pour la mise en commun des bonnes pratiques et des expériences dans les métiers de développement et du financement des projets d’infrastructures structurantes et bancables ainsi que l’appui au partage des projets d’infrastructures africains lors de « roadshows » pour la levée de fonds auprès des investisseurs potentiels.

Ils se sont prononcés pour un appui à la mise en place et à l’opérationnalisation de la Task-force. 

Engagement des participants

Les participants ont, par ailleurs, réaffirmé leur engagement à œuvrer pour une co-émergence durable africaine dans laquelle l’investissement dans les infrastructures jouerait un rôle de locomotive de développement, et ce, dans le cadre d’initiatives conjointes régionale et continentale, à tirer parti des initiatives internationales en matière  d’infrastructures au profit de l’émergence du continent africain et intensifier leurs efforts communs pour renforcer le climat des affaires à travers l’amélioration des conditions structurelles de l’investissement, la mobilisation de financement pour stimuler la relance économique et la création d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat et l’innovation.

Il s’agit également d’encourager la mise en place d’un modèle de gouvernance climatique distinct grâce à l’esprit de partenariat et d’appropriation africaine et  d’œuvrer à la mobilisation de diverses sources de financement, particulièrement privées, afin de relever plus efficacement le défi lié aux infrastructures en Afrique et réduire la pression sur les ressources publiques.

Les ministres africains ont reconnu qu’en dépit des efforts déployés, leurs pays restent confrontés à des défis de taille, en matière d’infrastructures qui jouent un rôle crucial pour le développement de leurs industries, leurs chaînes de valeurs, la création d’emplois, l’amélioration du niveau de vie de leurs populations et la contribution à l’atteinte des objectifs des agendas 2030 et 2063.

La déclaration de Marrakech a affirmé que la question du financement demeure un enjeu crucial à adresser pour le développement de programmes d’infrastructures dont souffrent les pays africains.

Cet effort ne peut être assuré uniquement que par des ressources publiques.

L’absence d’une solidarité internationale agissante et pérenne ralentit considérablement l’élan de l’action climatique en Afrique qui n’a réussi jusqu’en 2020, que 12% des flux annuels de financement climatique dont elle a besoin, a-t-on précisé.

Ils ont estimé que les progrès réalisés par le continent à différents niveaux, se sont traduits par la concrétisation de projets d’envergure, et témoignent de la volonté politique des pays à résorber le déficit pour un développement durable et croissance solide.

Selon cette même déclaration, les pays africains ont relevé la consolidation des relations économiques intracontinentales, en alignant avec les objectifs et engagements des pays africains à développer la coopération sud-sud qui constitue une condition clé pour le développement futur du continent.

Ils ont, par ailleurs, remercié le Roi Mohammed 6 pour son leadership et son attachement au renforcement de la coopération interafricaine ainsi que le peuple Marocain pour avoir accueilli les Assemblées annuelles Banque mondiale et de FMI.

L’objectif de la nouvelle architecture du système financier international est de maîtriser l’instabilité financière internationale en améliorant la transparence et la surveillance des marchés, et en suscitant une plus grande responsabilité des acteurs, tant privés que publics, dans la prévention et la gestion. ACP/Kayu

Fil d'actualités

Sur le même sujet