Kinshasa, 17 novembre 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo (RDC) dépense chaqueannée plus de 4, 800 milliards de dollars pour le charbon de bois, « makala », a fait savoir le ministre des Ressources hydrauliques et électricité lors de son intervention vendredi à la 10ème édition du Forum-Makutano.
« La domination du « makala » dans le paysage énergétique cache une opportunité inédite. Avec une demande énergétique annuelle de 6 milliards de dollars, dont seulement 1,2 milliard consacrés à l’électricité, la RDC possède un marché que la SNEL et d’autres acteurs du secteur peuvent encore conquérir », a déclaré Fabrice Lusinde, directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL).
M. Fabrice Lusinde a fait cette révélation lors de son intervention au Forum-Makutano organisée du 13 au 15 novembre à Kinshasa, en République démocratique du Congo sur le thème : « Déficit énergétique : et si les miniers apportaient la lumière ? ».
Selon lui, les charbons de bois « makala » dominent le paysage énergétique national, représentant à lui seul 67 % du marché.
En RDC, où le bois-énergie représente jusqu’à 94 % du mix énergétique selon certaines études, le « makala » est bien plus qu’une source d’énergie : il est un pilier économique, mais aussi un catalyseur de désastres environnementaux. Cette dépendance alimente une déforestation galopante, accélérant le réchauffement climatique et menaçant des écosystèmes uniques.
A cet effet, Fabrice Lusinde a fait savoir que sa société a les défis de réduire la dépendance des ménagères à cette denrée.
« Nous avons le devoir de réduire cette dépendance. » Selon lui, même un faible transfert vers l’électricité pourrait amorcer une transition. Les expériences pilotes menées par la SNEL dans des zones électrifiées montrent des résultats prometteurs : lorsque les ménages accèdent à des solutions énergétiques abordables et fiables, leur consommation de « makala » diminue significativement », a-t-il soutenu.
Une opportunité pour l’électrification
La domination du makala dans le paysage énergétique cache une opportunité inédite. Avec une demande énergétique annuelle de 6 milliards de dollars, dont seulement 1,2 milliard consacrés à l’électricité, la RDC possède un marché que la SNEL et d’autres acteurs du secteur peuvent encore conquérir.
Les miniers, évoqués lors du panel, pourraient jouer un rôle clé en investissant dans des infrastructures durables, notamment pour électrifier les zones rurales et réduire la pression sur les forêts.
Cependant, cette transition n’est pas sans défis. Le faible taux d’accès à l’électricité, les infrastructures vétustes et l’absence de politiques incitatives freinent l’adoption des énergies modernes. Mais une chose est sûre : le « makala » ne peut continuer à être la colonne vertébrale énergétique d’un pays aux ambitions climatiques et économiques élevées.
La RDC est à un tournant : poursuivre sur la voie du charbon de bois et ses impacts dévastateurs ou embrasser une transition énergétique durable. La réponse pourrait bien définir l’avenir énergétique et écologique du géant africain, endormi à ce jour par la dictature de Makala, comme le nuance souvent l’économiste en chef au sein de Al& Legacy, Al Kitenge.
ACP/C.L.