Commerce extérieur: le prix du cobalt stable sur les marchés internationaux

Kinshasa, 06 août 2024 (ACP).- Le prix d’une tonne de cobalt, produit d’exportation de la République démocratique du Congo, est resté stable sur les marchés internationaux en se négociant à 25 930,00 USD au cours de la semaine du 05 au 10 août 2024, selon un communiqué reçu mardi à l’ACP. «Le prix d’une tonne de cobalt observe une stabilité sur les marchés internationaux, au cours de la période du 05 au 10 août 2024, en se négociant à 25 930,00 dollars américains par rapport à la semaine du 29 juillet au 3 août», a-t-on lu du communiqué du ministère du Commerce extérieur.  

Outre le cobalt, les restes  des autres produits miniers marchands sont en baisse sur les marchés internationaux. Il s’agit de cuivre, zinc, étain, or, argent et tantale. Ces produits se négocient respectivement à 9 150,40 dollars américains, 2 680,60 dollars américains, 31 890,00 dollars américains, 78,62 dollars américains, 0,97 dollars américains et 224,60 dollars américains la semaine du 29 juillet au 03 août 2024 contre respectivement 8 930,25 USD ; 2 609,30 USD ; 29 264,00 USD ; 77,25 USD ; 0,91 USD et 224,00 la semaine du 05 au 10 août 2024, soit une réduction de 2,41% ; 2,66% ; 8,23% ; et 1,74% et 6,19% le gramme et 0,27% le kilogramme.

La RDC au cœur des enjeux du marché de cobalt

Avec l’avènement des véhicules électriques et leur expansion à travers le monde, la demande de cobalt va exploser. Le premier producteur mondial de ce précieux métal, la RDC est au cœur de grands enjeux. Ce qui revient à dire que, dans l’hypothèse où la production minière de cobalt devrait se stabiliser à son niveau actuel, l’allemande, VW, absorberait à elle seule presque le tiers de la production mondiale.

La République démocratique du Congo devra  aussi prendre en compte le fait que : Volvo a envisagé de ne fabriquer plus que des véhicules électriques ou hybrides à partir de 2029, BMW, TESLA et bien d’autres (Peugeot, Renault, etc.) sont également dans cette course.

La demande en cobalt est donc appelée à exploser dans les tout prochains mois avec pour effet de tirer les prix vers la hausse. A ces jours, le pays avec ses réserves d’environ 8 millions des tonnes, assure plus de 80 % de la production mondiale de cobalt. Dans une telle situation de quasi-monopole, le Congo est bien placé pour prendre le contrôle du marché de ce métal de manière à être presque seul à en influencer les cours.

Les pays de l’Opep le font avec plus ou moins de bonheur pour le pétrole, et dans le passé, des regroupements internationaux comme Cipec et ITC ont réussi à contrôler les prix du cuivre et de l’étain rien que par la régulation des stocks sur le marché.

Dans les rangs de grands consommateurs mondiaux du cobalt, on pense déjà à la mise sur pied d’une cellule stratégique sur les mines devant les orienter notamment pour de telles matières. Alors que le monde s’organise pour garantir ses sources d’approvisionnement en cobalt. La RDC, qui compte les plus grandes réserves mondiales de ce métal, somnole face aux enjeux qui se jouent à ses portes.

Le boom du cobalt

A noter que les cours du cobalt ont atteint leur plus haut niveau depuis 2010. Un niveau qui reflète l’intérêt des investisseurs pour ce métal. Une matière première qui entre dans la composition des téléphones portables ou des voitures électriques. Certes, on est encore loin des records de 2008. Mais depuis septembre dernier, le prix du cobalt a augmenté, de plus de 50%. En 2016, la demande mondiale de cobalt a dépassé l’offre grâce aux spéculateurs, qui ont acheté, puis stocké près de 17% de la production mondiale de cobalt, l’an dernier. Une demi-douzaine de fonds d’investissement comme notamment le Suisse Pala Investments et le chinois Shanghai Chaos ont, en effet, acheté ces derniers mois près de 6 000 tonnes de cobalt.

Ces investisseurs parient sur une forte hausse de ce métal, particulièrement recherché pour fabriquer les piles et les batteries destinées aux téléphones portables, aux tablettes et aux voitures électriques.

Dans leur ligne de mire : le marché du mobile et surtout le boum de la voiture électrique. Les grandes qualités du cobalt le rendent, en effet, très difficile à remplacer, dans les produits de haute technologie. Cette ruée des investisseurs est rendue possible, car les réserves mondiales se concentrent dans des zones géographiques, où il y a très peu de règlements environnementaux et de régulations du droit du travail. C’est notamment le cas de la RDC qui aujourd’hui, le premier réservoir de cobalt. Soit près de 60% de la production mondiale.

La hausse de la production de cobalt en Indonésie et en RDC crée un excédent d’offre sur le marché mondial

Maintenue à des niveaux stables autour de 145 000 tonnes entre 2018 et 2020, la production minière annuelle de cobalt dans le monde s’est depuis envolée, augmentant de 58% en 2023 pour atteindre un volume de 230 000 tonnes selon les premières estimations de l’USGS. Deux pays sont à l’origine de cette hausse : la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Indonésie.

La RDC est le principal producteur de cobalt dans le monde depuis de nombreuses années. La production du minerai est liée à celle du cuivre, les deux substances étant présentes dans les mêmes gisements, situés dans les provinces de Lualaba et du Haut-Katanga. La demande en cuivre ne cessant d’augmenter, ces gisements sont donc doublement intéressants. ACP/

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