Kinshasa, 7 fév. 2025 (ACP).- La digitalisation du secteur minier de la République démocratique du Congo(RDC) a été préconisée mercredi par le ministre des Mines au forum African Mining Indaba en afrique du sud pour garantir la traçabilité des minerais afin d’accroître la transparence, créer un environnement des affaires attractif, selon un communiqué du ministère des Mines consulté jeudi par l’ACP. « Dans une assemblée de grands investisseurs internationaux, le ministre des Mines a souligné l’importance d’un environnement des affaires attractif et sécurisé. L’accent a également été mis sur la digitalisation du secteur, un levier clé pour garantir la traçabilité des minerais et assurer une transparence accrue », a-t-on lu.
Pour le ministre Kizito Pakabomba, cette démarche vise à renforcer la confiance des investisseurs et à sécuriser la chaîne d’approvisionnement. Il a, à cet effet, mis en avant les cinq axes stratégiques du gouvernement congolais en matière minière, notamment la diversification des partenaires internationaux, afin d’attirer des investisseurs du monde entier ; l’exploration accrue dans les provinces à fort potentiel minier, pour une exploitation équilibrée sur l’ensemble du territoire ; l’élargissement de la gamme des ressources exploitées, au-delà des minerais traditionnels ; la création de valeur ajoutée en favorisant la transformation locale et la production de produits finis et une approche plus responsable, notamment à travers la traçabilité et la certification des minerais. Il a, en outre, souligné l’importance de la création de zones d’exploitation artisanale, visant à mieux structurer le secteur et à offrir des opportunités économiques plus rentables aux Congolais. Le ministre national des mines de la RDC a également évoqué les zones d’exploitation des rejets, parfois attribuées de manière peu avantageuse aux nationaux lesquels nécessitent une meilleure régulation. M. Kizito Pakabomba, fermement engagé pour la transformation du secteur minier, a insisté sur la nécessité d’assainir l’environnement des affaires et de faire de l’industrie minière un levier majeur du développement national. Le secteur minier, a-t-il souligné, est l’un des principaux contributeurs au budget de l’État et que son bon fonctionnement est essentiel à la croissance économique du pays.
Les disparités dans le système de traçabilité des minerais dénoncées
Par ailleurs, le ministre des Mines a, par la même occasion, dénoncé les disparités dans les systèmes de traçabilité régionaux, soulignant que certains pays, comme le Rwanda, appliquent une traçabilité qui ne commence qu’au traitement des minerais, et non à leur extraction contrairement à la RDC, qui veille à la provenance exacte des ressources. Le Rwanda ne se soucie pas de leur origine. Cette approche ouvre la porte à des pratiques de blanchiment et de pillage des minerais congolais.
Le Ministre a, en outre, révélé une augmentation quasi dupliquée de la production minière rwandaise depuis l’occupation du M23 dans certaines zones de la partie Est du territoire congolais, démontrant le rôle actif du Rwanda dans le pillage des ressources congolaises. M. Kizito Pakabomba a, à cet effet, alerté sur la situation à Rubaya, où des enfants sont soumis à des travaux forcés dans les mines. Il a dénoncé aussi l’existence d’une logistique bien organisée qui favorise cette exploitation inacceptable, appelant à une prise de conscience internationale et à des actions concrètes pour éradiquer ce fléau.
« Malgré ces défis, des progrès significatifs sont à signaler. Je salue le partenariat entre la société Kamoto Copper Company (KCC) et Tesla, une avancée qui renforce l’image de la RDC sur la scène internationale et prouve que le pays est un acteur minier stratégique et crédible », a-t-il ajouté.
Il a aussi évoqué ses récentes discussions en Europe avec la Commission de l’Union européenne (U E) des Grands Lacs, au sujet de son accord avec le Rwanda, le mettant ainsi en garde contre les risques de légitimation du pillage des minerais congolais. « En ces temps difficiles pour la RDC, restons unis, forts et résilients. Nous sommes convaincus que ce secteur peut devenir un véritable moteur pour le développement du pays et de l’Afrique. », a-t-il précisé.
Appels aux investisseurs nationaux et internationaux
Le ministre des Mines a, par ailleurs, renouvelé son engagement en faveur d’un partenariat gagnant-gagnant. En outre, la RDC ouvre ses portes aux investisseurs du monde entier en leur offrant des opportunités uniques dans un secteur en pleine transformation.
Il a souligné l’impact positif de cette rencontre sur l’avenir du secteur minier congolais. Malgré les défis sécuritaires liés aux ressources naturelles, la RDC affirme sa détermination à instaurer la paix et la stabilité grâce à une exploitation responsable et transparente. « Notre pays est prêt à accueillir les investisseurs miniers et à bâtir ensemble un avenir prospère. Cet événement n’est pas une fin, mais le début de nouveaux projets et collaborations stratégiques. Faisons de l’industrie minière un moteur de paix et de développement. », a souligné le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba,
Le panel de discussion a réuni plusieurs figures et entreprises influentes du secteur minier, notamment Charles Tshibanda (Mining Engineering Services), expert du secteur évoluant dans le Haut-Katanga, et a mis en avant les initiatives pour une transition vers une économie verte; Mark Bristow, CEO de Barrick Gold, a cité le projet Kibali comme un modèle à suivre pour bâtir une industrie minière solide en RDC, tout en renforçant les infrastructures locales; ou encore Marie Chantal Kanyinda de Glencore, ainsi que des représentants de Rawbank, TMB, MMG, Eurasian Resources Group et de l’ANAPI, représentée par sa Directrice Générale, Madame Rachel Mpungu, qui ont tous partagé leurs perspectives et initiatives pour le développement.ACP/