L’augmentation du prix d’achat du café non décortiqué motive les producteurs à Boma

Boma, 12 avril 2023 (ACP).- L’augmentation du prix d’achat du café non décortiqué, passé de 300 FC à 2.200 FC le kilogramme depuis fin 2020, a motivé les producteurs à augmenter le nombre d’hectares de plantations et favoriser l’exportation des produits agricoles par le port de Boma.

« Le coût actuel du café motive aussi la population cultivatrice à agrandir et entretenir leurs plantations, afin d’obtenir une grande production qui favorisera l’exportation de ce produit agricole », a indiqué l’Ir Daniel Kuika Tsoni, inspecteur urbain de l’agriculture lors d’un entretien mardi avec l’ACP.

Hormis le café, a-t-il noté, le cacao qui constitue un deuxième produit d’exportation prend des allures importantes et pourra, d’ici juillet, remplir le marché local jusqu’à inciter son exportation par le port de Boma.

La même tendance sera observée pour la banane qui, ayant connu une rupture d’exportation dans le Kongo Central, va exciter l’exportation par le port de Boma, en cette période où la population se donne à la préparation de ces plantations, parce que motivée par le coût du café, a-t-il ajouté.

« Nous sollicitons du gouvernorat de la province de mener des démarches pour gagner une licence d’exportation des bananes dans différents continents. Ceci aidera les navires passant par le port de Boma de repartir avec la marchandise à exporter », a conclu l’inspecteur urbain de l’agriculture de la ville de Boma.

La RDC produit 20 % d’arabica pour 80 % de robusta

Autrefois, produit prospère d’exportation, le café a connu une baisse constante de production de 1980 à 1990. Actuellement, la République Démocratique du Congo a l’occasion de retrouver son prestige d’antan et sa position de producteur de premier plan.

En effet, dans les années 60, la République démocratique du Congo exportait environ 40.000 tonnes d’arabica et 50.000 tonnes de robusta. L’effondrement de l’économie congolaise a largement touché la production du pays. Pour l’année caféière 2022-2023, celle-ci devrait avoisiner les 250.000 sacs de 60 kg.

Selon d’autres archives consultées, Il existe en RDC plusieurs variétés de café d’arabica : Blue Mountain, Local Bronze, Rumangabo, Kabare, Maragogype, Bourbon, Jackson 2, Caturra, Typica, Amarela, Mibilizi, Mysore.

Dans la Province Orientale, l’on y cultive plusieurs variétés robusta (L-36, L48, L93, L147, L215, L251), et du « Petit Kwilu ». (La 93, La158, S9, S19, S23). Ses graines sont plus petites, son goût plus doux et moins amer que les robustas traditionnels.

Au niveau du goût, l’arabica de la RDC est bien corsé, fruité et développe une acidité moyenne. Son robusta délivre des notes chocolatées et de noix. Son arôme est souvent décrit comme gras et terreux. Comme il contient beaucoup de caféine, il est souvent combiné avec des grains moins forts dans les mélanges.

À l’inverse d’autres terroirs, le robusta du Congo ne donne pas la sensation « brûlée ». Il laisse une impression générale harmonieuse.

La plupart des anciennes plantations du pays produisent du Bourbon, du Bourbon Mayaguez et dérivés.

Ses plantations de café les plus renommées se situent sur les hautes terres volcaniques des bords des lacs Kivu et Edouard, dans l’Est du pays. Cultivés entre 1500 m et 2000 m d’altitude, ces arabicas bénéficient d’une situation exceptionnelle en Afrique.

À travers « Robusta » et « Petit Kwilu », ce sont manifestement des croisements entre les deux variétés congolaises qui sont exploitées en République démocratique du Congo.

Même si le robusta est de nature plus résistante, il a pratiquement disparu, explique le Pr. Baudouin Michel, en raison des ravages d’une maladie spécifique de la

variété, la trachéomycose.

Cette maladie qui sévit dans les plantations de café, les conflits armés, la faiblesse des mécanismes de financement agricole, la baisse des cours mondiaux, le mauvais entretien des plantations ont provoqué l’effondrement du secteur.

L’abandon des plantations de café, le manque d’entretien, les pillages de 1991 et 1993, les rébellions et guerres expliquent cet effondrement. Aujourd’hui, le café représente moins de 1 % du PIB en RDC. ACP/KKP

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