Le FMI autorise un décaissement d’environ 203 millions  pour la RDC

Kinshasa, 21 décembre 2022 (ACP). –Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a autorisé le décaissement d’un montant de 152,3 millions de DTS, soit environ 203 millions de dollars américains en faveur de la République démocratique du Congo.

« Cette autorisation a été faite en vue de répondre aux besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 609,2 millions de DTS (environ 812,4 millions de dollars) », a révélé le ministère des Finances dans un communiqué parvenu mercredi à l’ACP.

Selon la source, le décaissement total à ce jour est évalué à 609,2 millions de DTS (environ 812,4 millions de dollars) dans le cadre du troisième examen de l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC).

Le décaissement autorisé est une preuve de l’environnement macroéconomique de la RDC qui a fait preuve de résilience malgré les retombées de la guerre en Ukraine et la détérioration de l’environnement économique mondial.

« Le PIB réel a fait preuve de résilience, avec une croissance prévue à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu.  L’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et du carburant, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement », a noté la source.

Le communiqué soutient également que le compte courant a atteint un excédent au premier semestre de l’année grâce à de fortes exportations et à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif au début de l’accord FEC.

Le solde budgétaire intérieur (base caisse) de 2022 est projeté à 1,1 % du PIB, conformément aux engagements du programme, malgré les pressions imprévues sur les dépenses résultant de l’escalade du conflit à l’Est, l’augmentation des dépenses des ministères et des institutions publiques et le remboursement des arriérés aux distributeurs de carburant, financée par une hausse des recettes fiscales inattendues principalement due à des développements miniers favorables.

Les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants

Le communiqué a révélé ausssi que les progrès réalisés dans le cadre du programme sont restés satisfaisants.  Tous les critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2022 ont été atteints, ainsi que tous les objectifs indicatifs à l’exception de deux dont  celui lié aux dépenses de santé en raison de retards dans la passation des marchés ;  et celui lié aux garanties de la Banque centrale pour les prêts intérieurs de l’administration centrale en raison de lacunes dans le contrôle et malgré le fait qu’aucune nouvelle garantie n’a été émise.

Les performances macroéconomiques en 2022 sont solides

La source a, par ailleurs, fait savoir qu’à l’issue de la discussion du Conseil d’administration, le directeur général adjoint et président, M. Okamura, a déclaré que les performances macroéconomiques en 2022 sont solides, malgré des chocs récurrents, ajoutant que la croissance est demeurée robuste et les amortisseurs externes se sont renforcés, malgré la hausse des prix mondiaux de l’énergie  ainsi que des denrées alimentaires.

La performance au titre de l’accord de la facilité élargie de crédit (FEC) est restée satisfaisante, précise le même communiqué, alors que les perspectives de croissance sont restées favorables en 2023, les risques à la baisse émanant des chocs défavorables sur les termes de l’échange et du conflit dans l’Est.

« Le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Une mobilisation soutenue des recettes et des dépenses courantes contenues dans les biens, les services et les subventions devraient fournir un espace pour les dépenses sociales, les infrastructures et les investissements en capital humain, ainsi que l’apurement des arriérés », a-t-il dit.

M. Okamura a fait remarquer qu’économiser la surperformance des recettes soutiendrait les efforts visant à constituer des réserves, ajoutant que la suppression progressive des subventions aux carburants et la mise en place de transferts sociaux ciblés sont des mesures importantes pour renforcer les filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes vulnérables.

Selon lui, le renforcement de la crédibilité du budget devrait aider le budget à servir de point d’ancrage budgétaire dans le cadre du programme, tout en soulignant que la refonte du cadre budgétaire pour gérer la richesse en ressources, le renforcement du cadre d’investissement public et l’accélération des réformes de la gestion des finances publiques sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses.

M. Okamura a également fait savoir que la volonté de resserrer l’orientation monétaire pour ramener l’inflation à l’objectif de 7 %, ainsi que les efforts visant à renforcer le cadre de la politique monétaire soutiendront la stabilité des prix.

« La poursuite de l’accumulation de réserves, tout en renforçant le rôle du taux de change en tant qu’amortisseur, est essentielle à la résilience extérieure, signifiant que l’adoption récente de la nouvelle loi bancaire est cruciale pour renforcer la réglementation et la supervision du secteur financier », a-t-il affirmé.

Il a expliqué que les efforts soutenus pour améliorer la gouvernance, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption et améliorer l’environnement des affaires soutiendraient le développement et la compétitivité du secteur privé.  M. Okamura a aussi laissé entendre que s’engager dans des réformes spécifiques liées au climat est également important pour catalyser le financement des investissements verts.

ACP/KKP/CDN

 

Fil d'actualités

Sur le même sujet