Le Sénateur Michel Kanyimbu, l’architecte d’un tournant historique pour le cobalt congolais (Tribune)

Kinshasa, 23 mars 2025 (ACP). Dans un contexte où la RDC cherche à reprendre le contrôle de ses ressources stratégiques, le Sénateur Michel Kanyimbu s’est imposé comme l’un des principaux artisans d’une politique minière plus souveraine. Porté par une vision audacieuse, il a plaidé pour une régulation stricte du marché du cobalt, qui limite les pertes colossales engendrées par une exportation massive à bas prix.

Son combat a récemment abouti à une mesure inédite : la suspension temporaire des exportations pour provoquer une remontée des prix.

« Nous avons trop longtemps bradé nos richesses sans jamais en tirer les bénéfices qu’elles méritent », a déclaré le sénateur Kanyimbu lors de son intervention au Sénat il y a quelques mois. À lui d’ajouter : « Avec près de 70 % de la production mondiale de cobalt, la RDC aurait pu imposer ses conditions sur le marché international, mais une politique d’exportation effrénée a maintenu les prix à des niveaux dérisoires ».

Le Sénateur avait dénoncé un système où le cobalt est expédié sous forme d’oxyde brut, privant le pays des revenus issus de la transformation.

« Nous ne pouvons pas continuer à être de simples fournisseurs de matières premières pendant que d’autres en tirent des milliards. Il est temps d’inverser la tendance », avait expliqué l’élu des élus.

Conscient de la nécessité d’une action concrète, Michel Kanyimbu propose une approche pragmatique : réduire volontairement les exportations afin d’influencer les prix. Selon lui, un plafonnement du volume exporté à 70 000 tonnes par an permettrait de tripler le prix du cobalt sur le marché mondial, générant ainsi des recettes fiscales bien plus importantes pour l’État congolais.

« Si nous savons exploiter notre position dominante, nous pourrons imposer nos conditions au lieu de subir celles des acheteurs étrangers », avait-il martelé.

Son plaidoyer a été entendu. Le lundi 24 février 2025, l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS) a annoncé une suspension des exportations de cobalt pour une durée de quatre mois.

Cette mesure, qui concerne aussi bien les exploitations industrielles qu’artisanales, vise à freiner l’afflux de cobalt sur le marché international et à stimuler une hausse des prix.

Des plaintes en cours de traitement

Parallèlement, la sous-commission gestion des plaintes a présenté son rapport. Sur 33 plaintes recensées, 7 ont déjà été résolues, 3 ont été rejetées, tandis que les autres sont encore en cours de traitement.

Une stratégie au bénéfice de la population

Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait générer des revenus supplémentaires qui bénéficieront directement à la population. Le Sénateur Michel Kanyimbu a insisté sur l’importance d’investir ces fonds dans des projets de développement essentiels.

« Nous avons un retard criant en infrastructures. Ces ressources doivent servir à moderniser nos routes, à renforcer notre agriculture et à financer des services publics de qualité»

Parmi les projets prioritaires évoqués figurent la réhabilitation du pont Lualaba, un axe vital pour le commerce, ainsi que le développement des routes reliant la province à l’Angola, un partenaire économique clé de la République Démocratique du Congo.

Vers une industrialisation du secteur minier

Au-delà de la simple régulation des exportations, Michel Kanyimbu plaide pour une industrialisation accrue du secteur minier congolais.

« Nous devons aller plus loin et encourager la transformation locale de notre cobalt. Produire des batteries ici, en RDC, créerait des milliers d’emplois et nous placerait au centre de la transition énergétique mondiale »

Cette vision ambitieuse s’inscrit dans une dynamique plus large de reconquête économique et de valorisation des ressources naturelles au profit du peuple congolais.

Le combat du Sénateur Michel Kanyimbu dépasse les clivages politiques et trouve un écho favorable au sein de la population. En défendant avec fermeté les intérêts du Lualaba et du pays tout entier, il a démontré qu’une gestion stratégique des ressources peut transformer l’avenir de la RDC.

« Cette suspension n’est qu’un premier pas. Nous devons nous assurer que ces mesures sont appliquées efficacement et qu’elles profitent réellement aux Congolais. C’est une bataille de longue haleine, mais nous sommes sur la bonne voie», a-t-il conclu.

ACP/Top Info.cd

Fil d'actualités

Sur le même sujet