Kinshasa, 6 décembre 2023 (ACP).- Le monde entier célèbre le 7 décembre de chaque année la Journée de l’aviation civile internationale afin de sensibiliser l’opinion sur son importance dans le développement socioéconomique des pays membres, a appris, mercredi, l’ACP de cette organisation.
« La célébration le 7 décembre vise à sensibiliser l’opinion mondiale sur l’importance de l’aviation civile internationale sur le développement socioéconomique des pays », a-t-on lu dans un document de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Selon ce document, l’OACI vise aussi à mieux faire connaître son rôle unique qui soutient la coopération des États et leur prête assistance en vue d’établir un réseau de transport rapide et véritablement mondial, au service de toute l’humanité.
Cette journée de l’aviation civile internationale a été instaurée en 1994, dans le cadre des activités menées pour le 50ème anniversaire de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). En 1996, faisant écho à une initiative de l’OACI appuyée par le gouvernement du Canada, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 7 décembre « Journée de l’aviation civile internationale du système des Nations Unies ».
Comme l’ONU et les nations du monde ont adopté le Programme 2030 et qu’elles ont inauguré une nouvelle ère de développement durable mondial, l’aviation, en tant que moteur de la connectivité planétaire, sert plus que jamais les objectifs de la Convention de Chicago, lesquels font des vols internationaux des catalyseurs fondamentaux de la paix et de la prospérité dans le monde.
Le thème de la Journée de l’aviation civile internationale est proposé tous les cinq ans, à l’occasion des anniversaires de l’OACI (2014, 2019, 2024, 2029, etc.), le Conseil de l’Organisation fixe un thème spécial pour cette Journée.
En outre, les représentants au Conseil déterminent un thème original pour la période de quatre ans qui s’ensuit. Pour le 75ème anniversaire de l’OACI, le Conseil a décidé d’organiser les festivités de 2019 sur le thème « 75 ans à connecter le monde ».
Pour cette année 2023, le thème pourrait être «L’innovation au service du développement de l’aviation dans le monde ».
La RDC sous le signe de l’amélioration des conditions de navigation aérienne
En République démocratique du Congo, cette journée est célébrée sous le signe de l’amélioration des conditions de navigation sur l’ensemble des infrastructures aéroportuaires.
« Plus rien ne justifie le maintien des avions immatriculés en République démocratique du Congo sur la liste noire de l’Union européenne (UE) parce que le pays a réalisé les scores requis pour voler dans le ciel européen, selon la documentation consultée mercredi par l’ACP ».
Des avancées significatives ont été enregistrées sur la supervision de la sûreté et de la sécurité aérienne grâce à la détermination de l’Autorité de l’aviation civile en RDC « AAC-RDC », un établissement public créé depuis 2011, avec pour mission de réguler le secteur du transport aérien.
Des audits successifs de l’Organisation de l’aviation civile (OACI) ont produit des résultats cumulés de 64,07% sur le taux de mise en œuvre des normes et pratiques recommandées. La norme en la matière est de totaliser le score de 60¨% pour obtenir le quitus de l’OACI, ce régulateur planétaire de l’aviation.
Les huit domaines audités et leurs scores respectifs sont la législation avec 90%, l’organisation de l’AAC avec 100%, les opérations avec 74%, les licences de personnels avec 76%, la navigabilité des aéronefs avec 83%, les enquêtes accidents avec 72%, les systèmes de navigation aérienne avec 44% et les infrastructures aéroportuaires avec 36%. La moyenne est ainsi de 64,07%.
Les deux domaines qui souffrent encore relèvent de la Régie des voies aériennes (RVA), c’est-à-dire les systèmes de navigation aérienne et les aéroports internationaux qui ne sont pas certifiés. En effet, expliquent des experts, la RVA ne couvre pas la totalité du territoire national et exploite un vieux système avec des antennes là où il est recommandé de faire recours à des satellites.
Les experts notent également que les instruments utilisés par la RVA sont vétustes, imposant son renouvellement rapide afin de se mettre au même niveau que les autres pays. Les mêmes experts s’étonnent du silence du directeur général de l’AAC-RDC face à cette évolution des scores de la RDC.
Le directeur général Jean Tshiumba Mpunga et son équipe devraient travailler pour faire bénéficier au pays de la réciprocité qui s’impose dans le domaine de l’aviation.
« Il n’est pas juste et normal que Brussels Airlines et Air-France desservent les lignes à destinations de la RDC et que de notre part, des avions immatriculés en RDC continuent à être bannis du ciel européen. Ces scores obligent l’AAC-RDC et donc le gouvernement à mettre la question sur la table », a plaidé un expert congolais qui n’a pas voulu être cité.
La RDC était réputée pour des accidents aériens régulièrement enregistrés à cause de la vétusté des avions, particulièrement des Antonov datant de l’époque de l’Union soviétiques, ce qui avait placé l’AAC-RDC sur la liste noire de l’UE. « Avec ces scores, il est temps de sortir le pays de cette liste », a plaidé un pilote de la société nationale Congo Airways, auditée également par l’OACI.
ACP/