Kinshasa, 14 janvier 2024 (ACP).- Des partenaires internationaux ont été invités, par un mouvement féministe, à apporter une assistance nécessaire aux communautés riveraines et aux peuples autochtones victimes de la montée des eaux (crue) du fleuve Congo et ses affluents, a-t-on appris samedi, dans un communiqué.
« Dans le cadre de la justice climatique, nous invitons les partenaires internationaux à apporter une assistance nécessaire aux communautés riveraines et aux peuples autochtones situés le long du fleuve Congo », a déclaré Mme Becky Mbwase, coordinatrice nationale du mouvement féministe « Solidarité des femmes sur le fleuve Congo (SOFFLECO) ».
Elle a, par ailleurs, demandé aux autorités publiques, particulièrement au gouvernement central, aux partenaires nationaux et internationaux de prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin de protéger la population riveraine et leurs biens, particulièrement les femmes et les enfants qui sont pour la plupart les premières victimes des inondations et des catastrophes liées aux effets du changement climatique.
« Il y a nécessité que le gouvernement mette en place un système d’alerte précoce pour protéger les populations les plus vulnérables le long du fleuve et ses affluents », a ajouté la source.
Celle-ci a relevé que les conséquences qu’engendrent des inondations sont déjà à la base de destruction des champs le long du fleuve et la pénurie alimentaire ne fait que s’accentuer.
Paraphrasant la Régie des voies fluviales, cette ASBL a indiqué que presque toute la rade portuaire de Kinshasa est sous eaux et que le phénomène touche tout le pays.
Des conséquences sur le plan économique et sanitaire
Selon la SOFFLECO, les populations riveraines en milieu rural et péri-urbain vivent dans une précarité totale, gérant ainsi des conséquences innombrables sur le plan de l’économie et de la santé publique.
« Il faut rappeler l’effroyable bilan de la fin d’année 2023, les pluies diluviennes et la montée des eaux du fleuve Congo à Kinshasa avaient fait au moins 120 morts. Si les précipitations sont plus courtes, elles deviennent néanmoins plus intenses », a-t-elle fait savoir.
La coordonnatrice de cette structure a soutenu que le réchauffement climatique a rendu les sols plus durs et imperméables, ce qui empêche l’absorption de l’eau par la terre et accentue le ruissellement. À cela s’ajoutent les effets négatifs de la déforestation qui favorisent les inondations et freinent également l’infiltration de l’eau dans le sol.
Aux dires de Mme Mbwase, ses descentes sur terrain à l’Équateur et à Kinshasa, ainsi que des informations recueillies auprès de ses points focaux provinciaux, ont relevé que la population se trouve dans un état de désolation.
C’est le cas notamment à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur où les inondations, résultant des pluies incessantes, ont plongé les quartiers d’Ekundé, Basoko, Bongodjo et le territoire de Bikoro dans une situation critique.
« Les conséquences désastreuses de ces inondations sont particulièrement visibles avec plus de 100 familles sans abri, leurs maisons ayant été emportées par les eaux déchaînées », a-t-elle renchéri.
Pour cette féministe, l’évolution inaccoutumée du niveau d’eau du fleuve Congo appelle à l’alerte maximale. Il s’agit de la crue la plus importante en soixante ans, selon la Régie des voies fluviales (RVF) depuis 1961, au niveau du port de Kinshasa où le fleuve Congo était monté à 6,26m au-dessus du niveau moyen de la mer, comparativement au niveau actuel qui a atteint déjà 6,20 m.
La SOFFLECO est un mouvement féministe engagé pour la promotion de la justice climatique, socio-économique et la sécurité alimentaire. ACP/KHM