Goma, 30 juillet 2023(ACP).- Les travaux de la deuxième conférence nationale de micro-finance organisée au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, sous le thème « Accroître l’impact de la micro finance par le numérique et les produits innovants », a permisde sensibiliser les acteurs du secteur financier.
« Cette deuxième édition a été une autre occasion de réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour consolider ce cadre de digitalisation numérique en impliquant et en sensibilisant tous les acteurs du secteur financier en RDC, tout en insistant sur le rôle que joue l’institution financière pour le développement de notre pays », a déclaré le directeur à la surveillance des intermédiaires financiers à la Banque centrale du Congo Ramazani Mwabo.
Il a fait savoir qu’à ce jour, le secteur de la micro-finance en RDC compte 98 institutions financières viables où 2 millions de clients sont servis et offre plus de 3000 emplois directs.
« La micro finance étant le plus grand levier de développement d’un pays, en tant que régulateur, la Banque Centrale du Congo (BCC) a le devoir de suivre les évolutions liées au système bancaire, de faire le rapport entre l’innovation et la réglementation afin de protéger les déposants et ainsi trouver un équilibre réglementaire entre le public, les institutions financières et la monnaie » a précisé Ramazani Mwabo.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’association professionnelle des coopératives d’épargne et des crédits (APROSEC) en RDC, André Nkusu, a dit que les institutions financières sont appelées à faire face aux enjeux technologiques, car l’insertion du numérique sert surtout à protéger les déposants des Coopératives d’épargnes (COOPEC) et ainsi rassurer le système financier.
Il a assuré que des mécanismes sont en études par toutes les Coopec de la RDC afin que soient mises sur pied des techniques de communication pour faciliter les transactions financières même dans les zones rurales et inaccessibles du pays.
« Depuis 2010, au regard de la loi, la BCC a permis d’intégrer dans le secteur financier congolais les entreprises numériques à travers les réseaux mobiles, et la RDC enregistre à ce jour près de 10 millions de comptes mobiles et 50 millions de congolais pouvant utiliser leurs téléphones comme outils de transaction financière », a révélé André Nkusu.
Les assises de Goma, preuve de la bonne collaboration entre acteurs
Pour sa part, le point focal des Coopec au Nord-Kivu et un des panelistes, Henry Muzaliwa, ont déclaré que le fait de voir la ville de Goma recevoir la deuxième édition de cette conférence nationale, est plus que salutaire et une preuve de la bonne et progressive collaboration entre les acteurs de la micro finance en province, car en dépit de l’environnement difficile de guerre, le système financier de la RDC progresse par un dynamisme et une réelle modernisation grâce à l’appui de la BCC et tous ses partenaires, en offrant de nouveaux produits financiers.
Il a émis le vœu de voir toutes les « IMF » et les Coopec avoir la possibilité d’intégrer des plateformes mutualisées en vue d’atteindre toutes les couches de la population».
Clôturant ces travaux, le gouverneur de province du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima Kongba, a recommandé à toutes les parties prenantes la prise en compte de toutes les recommandations assorties de ce forum qui, selon lui, « constitue le jalon du secteur de micro finance sur l’ensemble du pays et dans sa juridiction en particulier ». La tenue de la 3e Conférence nationale sur la micro finance est annoncée à Kinshasa à une date à déterminer. ACP/