RDC : finalisation de la feuille de route d’accélération des Objectifs de développement durable

Kinshasa, 20 août 2024(ACP).-  Un deuxième Forum pour la finalisation de la feuille de route d’accélération des Objectifs de développement durable devant conduire à la rencontre dudit Programme à échéance 2030, a été lancé mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo lors d’une cérémonie présidée par le ministère du Plan.

« Comme vous le savez, le ministère du Plan et de la Coordination de l’aide au développement s’emploie à élaborer la feuille de route devant conduire à la rencontre des objectifs développement durable arrivant à échéance en 2030, dont l’annonce du sommet des ODD a été faite depuis 2023», a fait savoir le vice-Premier ministre, en charge du Plan Guylain Nyembo, à l’ouverture de l’atelier.

Ces travaux qui se tiennent du 20 au 22 août à Kinshasa auxquels a pris part Guylain Nyembo,  sont organisés en prévision du prochain « Sommet de l’Avenir des Nations-Unies » prévu à New-York au mois de septembre prochain.

Guylain Nyembo a relevé que ce processus a tout d’abord débuté par des échanges entre le ministère, notamment à travers son organe technique, à savoir : l’Observatoire Congolais du développement durable (OCDD), et les partenaires techniques et financiers autour d’un atelier réunissant différents experts nationaux ainsi que ceux issus des structures et des organismes internationaux. 

Il a fait savoir que cet atelier a débouché par la production d’une première ébauche de feuille de route qui s’est intéressée aux défis majeurs et autres goulots d’étranglement entravant la réalisation des ODD en RDC.  Il a également proposé une série de politiques ainsi que des actions susceptibles d’inverser la donne.

« Bien qu’ayant fait l’objet d’améliorations, cette première ébauche est loin d’être parfaite et appelle à des réajustements en vue d’une possible mise en œuvre. C’est justement dans cette optique que nous nous réunissons ici, c’est-à-dire, pour l’étoffer et ainsi la parachever complètement », a indiqué le ministre.

Selon lui, les défis auxquels la RDC se voit confronté n’attendent guère. Il y a urgence et il nous est interdit de le perdre de vue. D’où, il sera question dans ce Forum, premièrement de finaliser les coûts afférents à chaque réforme, intervention et action accélératrice prédéfinies, elles-mêmes étant susceptibles d’être amendées; de concevoir un cadre des résultats pour un meilleur suivi et examen et enfin, de définir les responsabilités qui incombent à chaque entité et partie prenante.

Les attentes du forum

Par ailleurs, le vice-Premier ministre en charge du Plan a indiqué qu’il attend du Forum, des échanges qui prévaudront, un document véritablement pertinent, calibré en fonction des besoins du pays ; le tout, avec un chronogramme et un coching clairs. Plus qu’une conviction.

Il s’agit, a-t-il poursuivi, une obligation au vu notamment des impératifs qu’il lui reviendra d’adresser dans les meilleurs délais ce, dans le cadre de ses prérogatives, et dans le but de permettre la mise en œuvre effective de ladite feuille de route.

Celle-ci devant être présentée au Conseil des ministres pour adoption, avant qu’intervienne l’installation du Comité national de Coordination et du Comité technique de Pilotage de suivi et évaluation, tels qu’exigés par la feuille de route.

Evoquant le sommet de septembre 2023, il a dit avoir dressé un constat sombre, selon lequel seuls 15 % des indicateurs de suivi des ODD demeuraient en bonne voie pour une pleine réalisation tandis que 48% d’entre eux présentaient un retard modéré ou grave ; et enfin, que 37 % enregistraient une stagnation, voire un recul par rapport à la situation qui prévalait en 2015. 

« Ainsi, la RDC, a indiqué Guylain Nyembo, ne s’écarte nullement de cette tendance. En témoigne, le rapport national d’examen volontaire présenté, en septembre 2023, à New York, ou encore la récente prise de parole, à l’occasion du Segment ministériel du Forum Politique de Haut-Niveau des Nations-Unies, dans laquelle « je soutenais que seuls les ODD 12 et 13 pouvaient encore être pleinement réalisés d’ici à 2030 ».

Les défis auxquels la RDC est confrontée

La République démocratique du Congo a enregistré la somme des défis auxquels elle est confrontée pour arriver à un développement durable. Il s’agit, entre autres, de l’absence d’un système statistique national fiable, les difficultés rencontrées dans le suivi et l’évaluation des politiques publiques ou encore le faible recours aux données inclusives qui entravent l’État dans sa capacité à répondre aux besoins sociaux de base et d’allouer avec efficience les ressources attendues. 

L’absence de paix observée dans certaines zones du territoire national, particulièrement celles de l’Est de la République, qui sont en proie à l’activisme de groupes armés et terroristes autant que de troupes étrangères non invitées, accroissant jour après jour l’incidence de l’urgence humanitaire et son lot de corolaire, en raison du flux de déplacés qu’elle draine est également citée parmi les défis.

Ces défis, a-t-il fait savoir, ne font que renforcer la détermination du gouvernement ainsi que sa volonté de satisfaire les besoins de  la population. Ils renforcent également la volonté du gouvernement de mettre en œuvre les interventions de même que les réformes accélératrices, notamment celles devant permettre de revenir sur la trajectoire du plus grand nombre d’objectifs de développement durable, d’ici à 2030.

Guylain a rappelé, par ailleurs, que les réformes sont  articulées autour de six axes dont la gouvernance, de paix et sur les institutions; le développement des infrastructures énergétiques, hydrauliques, de transport et du numérique ; le développement de l’agriculture et des industries de transformation ; le renforcement du capital humain ; la lutte contre les changements climatiques et la restauration des écosystèmes naturels ; et enfin, la mobilisation des ressources et des partenariats.  

Renouvellement et accompagnement du système des Nations-Unies

Le vice-Premier ministre en charge du Plan a, par ailleurs annoncé la disponibilité du système des Nations-Unies à accompagner le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de cette feuille de route et dans la formulation et l’opérationnalisation des réformes qui en découleront.

« Je renouvelle donc ici la volonté et la disponibilité du système des Nations Unies en RDC à accompagner le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de cette feuille de route et dans la formulation et l’opérationnalisation des réformes qui en découleront« , a déclaré le coordinateur résident a.i du système des Nations Unies.

En effet, la présence aujourd’hui de l’ensemble des Partenaires au développement à cet atelier de travail, illustre la nature inclusive et participative du processus, sous le leadership des autorités congolaises.

Pour le coordinateur résident a.i des Nations-Unies, les engagements pris par les dirigeants mondiaux en 2015 sont plus que jamais contrariés, tant par des défis structurels et conjoncturels que par de crises diverses 

et des conflits multiples et interconnectés, sur fonds d’urgences climatiques.

A cet effet, ils se sont penchés sur l’examen des Objectifs de développement mondial qui s’est tenu le 18 et 19 septembre 2023 à New York, soulignant que le Secrétaire général de l’ONU avait encouragé les Etats membres à transformer leur soutien à la relance des ODD en actes et investissements réels, faisant appel à une augmentation massive du financement pour la réalisation de ces 

objectifs.

Selon le dernier rapport mondial de suivi des progrès des ODD : «  seules 12% des 140 cibles mondiales des ODD sont sur la bonne voie, près de la moitié d’entre elles sont modérément ou gravement en retard, et environ 30% n’ont pas évolué ou sont tombées en dessous de la ligne de référence de 2015 ».

Pour lui, le sommet des ODD de 2023 était donc une opportunité pour les dirigeants mondiaux d’adopter un plan de sauvetage des ODD et de prendre des engagements politiques fermes en faveur d’un nouvel élan mondial de progrès vers l’atteinte des ODD à l’horizon fixé.

« Je suis heureuse de constater que l’occasion offerte par ce Sommet des ODD a été saisie par le gouvernement de la RDC, qui a lancé un processus de larges consultations impliquant de multiples parties prenantes », a-t-il fait remarquer.

Cependant, l’atelier de finalisation que « Nous lançons aujourd’hui est donc une étape cruciale : la feuille de route qui est attendue de cet atelier sera le résultat et l’aboutissement de ces nombreuses consultations. Cette feuille de route constituera la réponse et l’engagement du gouvernement de la RDC pour lancer « une dynamique de passage à l’action pour l’atteinte des ODD « , a-t-il souligné.

Par ailleurs, elle posera aussi les bases des trajectoires que la RDC entend suivre. Dont, le travail qui sera accompli durant les trois prochains jours servira aussi de base pour la préparation du « Sommet de l’avenir : Solutions multilatérales pour des lendemains meilleurs » qui aura lieu en Septembre à New York et où la RDC aura un très haut niveau de représentation.

Engagement de le RDC en faveur de l’action climatique salué

L’engagement de la RDC, pays solution, en faveur de l’action climatique est aussi à saluer, de même que les mesures préconisées pour renforcer les systèmes de protection sociale, améliorer les services publics et investir dans les énergies propres, qui vont permettre au pays de s’attaquer aux causes de l’accroissement des inégalités et de la pauvreté.

« Au nom du système des Nations-Unies en RDC, qui a eu l’honneur d’accompagner ce processus, « Je voudrais féliciter vivement le Président de la République démocratique du Congo et le Vice-premier 

Ministre en charge du Plan et de la Coordination de l’aide au développement pour leur volonté politique et engagement à faire de la prochaine décennie un moment 

d’accélération et de résultats tangibles pour les ODD en RDC », a-t-il fait savoir.

Ainsi, c’est aussi l’occasion de saluer le travail endurant du Coordonnateur national de l’Observatoire Congolais des ODD et de son équipe qui ont permis qu’aujourd’hui 

nous nous réunissions pour finaliser des mois de réflexion et de travail. Les partenaires de la RDC, au rang desquels le système des Nations Unies, s’attacheront à accompagner cette dynamique et à appuyer l’opérationnalisation des  réformes et politiques publiques réellement transformatrices.

Ces politiques publiques devront s’attaquer aux causes profondes des retards de développement enregistrés et des conflits qui accentuent ces retards, afin d’avoir un impact réel et durable sur les populations et le pays. A-t-il conclu. ACP /

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