Kinshasa, 21 octobre 2024 (ACP).- Des projets financés dans le cadre des contrats de désendettement et de développement entre la France et la République démocratique du Congo ont été examinés par le ministre congolais des Finances et l’ambassadeur de France en République Démocratique du Congo, selon un communiqué consulté lundi par l’ACP.
« M. Doudou Fwamba, ministre des Finances de la RDC et M. Rémi Maréchaux, ambassadeur de France en RDC, ont coprésidé le comité d’orientation et de suivi (COS) des projets financés dans le cadre du Comité d’orientation et de suivi des projets financés par les contrats de désendettement et de développement (C2D) signés entre les deux pays », a –t-on lu dans le communiqué de l’ambassade de France en RDC.
Selon la source, le C2D est un mécanisme de financement par lequel la RDC rembourse la dette qu’elle doit aux institutions françaises et la France reverse via l’Agence française de développement (AFD) ; les échéances remboursées sous forme de subventions pour financer de nouveaux projets de développement. Le premier C2D, d’un montant de 106,35 M€ a été signé en 2014 et un deuxième d’un montant de 64.9 M€ en 2019.
Cette réunion a été l’occasion de faire un point sur l’avancement des projets en présence de M. Jean-Pierre Lihau Ebua, vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Mme Raïssa Malu Dinanga, ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenneté, M. Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice, et Mme Safia Ibrahim, directrice de l’AFD, l’administration concernée ainsi que les représentants de la société civile.
M. Félicien Mulenda, coordonnateur du Comité Technique de Suivi des Réformes Économiques (CTR) a présenté l’état d’exécution des projets financés et instruits par l’AFD en lien avec les ministères sectoriels bénéficiaires.
Le C2D 1 a joué un rôle essentiel dans l’accompagnement des stratégies sectorielles visant à lutter contre la pauvreté et à favoriser la croissance. Les membres du comité ont constaté des résultats tangibles en matière d’accès à l’éducation, de développement de la formation professionnelle, d’accès à l’eau potable à Kinshasa, ainsi que d’augmentation des recettes de l’Etat dans les secteurs de l’éducation : 700 salles de classe construites, refinancement des salaires de 28 650 enseignants, et formation de 26 000 enseignants et directeurs dans les provinces de Kinshasa, Bandundu et Kongo-Central .
S’agissant de la formation professionnelle, il était question des centres INPP construits, réhabilités et équipés (Goma, Mbandaka, Bagira, Boma et à Kisangani en RDC), le renforcement des parcours de formation, création d’un Fonds d’innovation et d’une commission nationale de certification professionnelle.
Dans le secteur de l’eau : 23 mini-réseaux de production et de distribution d’eau potable créés dans 24 quartiers périphériques de Kinshasa, bénéficiant à plus de 400 000 personnes. Tandis que dans le secteur de la gouvernance financière , il s’est agi de l’informatisation de la chaîne de recettes via la mise en place d’un réseau de fibre optique reliant les régies, la Banque centrale et le ministère des Finances (REDOFIE), la mise en place d’un entrepôt de données financières de l’Etat, la création d’une procédure informatisée d’encaissement et de recouvrement des impôts et taxes perçues par les banques, et développement de logiciels de gestion des droits et des impôts.
Les ministres, ainsi que l’ambassadeur de France ont insisté sur l’accélération de la mise œuvre des projets et souligné l’importance d’une bonne coordination pour plus d’efficience.
M. Rémi Maréchaux a également indiqué que les engagements de la France ont significativement augmenté depuis la signature, le 7 décembre 2021, du Protocole 2022-2025 entre la France et la RDC pour un partenariat stratégique en matière de croissance durable et inclusive en présence du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
500 millions d’Euros d’engagement du groupe AFD
Selon ce même communiqué, le groupe AFD s’était engagé à hauteur de 500 millions d’euros sur quatre ans en mobilisant les différents instruments financiers, y compris le Comité d’orientation et de suivi des projets financés par les contrats de désendettement et de développement (C2D). Cet objectif est largement dépassé puisque près de 530 millions d’euros ont été octroyés, témoignant ainsi du renforcement des relations entre la France et la RDC.
Le partenariat entre la RDC et la France via le groupe l’Agence Française de Développement (AFD) est encadré par un protocole d’entente fixant un objectif de 500 millions d’euros d’engagements sur la période 2022-2025 pour une croissance inclusive et durable. Ainsi, le groupe AFD déploie toute sa palette d’outils au service des acteurs du développement économique et social (État, secteur privé, société civile…) pour soutenir le pays dans cette ambition.
Il intervient aussi à travers ses filiales : PROPARCO, filiale dédiée au secteur privé et Expertise France pour la mise à disposition d’expertise. Depuis 2012, l’AFD a mis en œuvre 97 projets couvrant notamment les secteurs de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle, de l’accès à l’eau et à l’assainissement ou encore à la protection de la biodiversité.
Comité de suivi des réformes
« Le Comité technique de suivi des réformes économiques (CTR) assure le secrétariat technique du COS. Le CTR, créé par un arrêté interministériel (Finances – Budget – Plan) du 20 juillet 2004 est une structure du ministère des Finances congolais. Il est placé sous l’autorité du ministre des Finances et assiste la commission interministérielle chargée du suivi des programmes conclus avec les institutions financières internationales », a renchéri le communiqué.
Le CTR est également responsable du suivi et de l’évaluation des réformes et programmes économiques et financiers du gouvernement, ainsi que de la mise en œuvre des accords signés avec les bailleurs de fonds.
ACP/JF