RDC : la stabilité financière, tributaire des effets nuisibles de la Covid-19  

Kinshasa, 12 avril 2023 (ACP).-. La stabilité financière a été tributaire des effets nuisibles de la Covid-19, lesquels ont été transmis à l’économie par les canaux du commerce extérieur, des investissements directs étrangers et des donations extérieures.

« La stabilité financière à l’échelle internationale, a été marquée en 2019 par la persistance des risques à moyen terme au vu des inquiétudes sur des difficultés pour maintenir des fonds propres du système financier international à des niveaux adéquats. Il est à noter qu’au niveau national la stabilité financière a été tributaire des effets nuisibles de la Covid-19, lesquels ont été transmis à l’économie par les canaux du commerce extérieur, des investissements directs étrangers et des donations extérieures », a souligné la note de conjoncture économique de la Banque Centrale du Congo.

En 2020, la situation s’est davantage aggravée avec l’apparition de la pandémie de COVID-19, entrainant des répercussions négatives sur l’économie mondiale.

Toutefois, la note de conjoncture économique a relevé que la RDC a échappé à la récession, réalisant un taux de croissance de 1,7 % en 2020 contre 4,4 % en 2019. Sur le marché des biens et services, il a été noté l’accélération du rythme de formation des prix, traduite par un taux d’inflation de 15,8 % en 2020, face à un objectif de moyen terme de 7,0 % contre une réalisation de 4,6 % en 2019.

Le secteur bancaire

En dépit de cette situation économique inquiétante, le secteur bancaire, plus prépondérant dans l’ensemble du système financier national, est resté parmi ceux qui n’ont pas enregistré d’interruptions d’exploitation.

Il a pu résister aux chocs, demeurant résilient et dynamique, au vu notamment de l’accroissement de 23,0 % du total du bilan, bien qu’au ralenti comparativement à la progression de 27,3 % observée en 2019.

Cette situation a été favorisée par la mise en place de la politique macro-prudentielle ayant conduit la Banque Centrale du Congo à s’aligner aux standards internationaux, dans le cadre d’un vaste programme de renforcement de la réglementation financière, pour asseoir cette politique sur des bases solides, tout en tenant compte de la réalité de l’environnement financier et économique.

Elle est stipulée comme suit : « la Banque Centrale du Congo a pour objectif principal d’assurer la stabilité du niveau général des prix. Sans préjudice de cet objectif principal, la Banque soutient la politique économique générale du Gouvernement ». L’article 10 met en exergue l’ordre financier. En effet, en son point 5, cet article relève que la Banque Centrale du Congo a pour mission de contribuer à la stabilité du système financier. La conduite de la politique monétaire en 2021 par la Banque Centrale du Congo s’est inscrite dans un contexte marqué par la reprise de l’économie mondiale, après la récession économique quasi généralisée l’ayant caractérisée en 2020. Cette évolution favorable s’est fixée et précisée malgré la persistance de la pandémie et les incertitudes quant à sa trajectoire.

Les actions menées par l’Institut d’émission ont donné des résultats satisfaisants en ce qui concerne la réalisation de l’objectif principal lui confié par la Loi, à savoir: « le maintien de la stabilité du niveau général des prix ». En effet, le processus de désinflation s’est cristallisé.

L’inflation réalisée en 2021 a été contenue en deçà de l’objectif de moyen terme, alors que l’année précédente, cet objectif avait été largement dépassé. En sus, la stabilité du taux de change s’est consolidée et le mouvement de reconstitution des réserves internationales s’est enclenché.

Dans ce contexte et compte tenu des perspectives globalement favorables, la BCC est allée dans le sens de l’assouplissement des conditions monétaires, à travers la révision à la baisse du taux directeur.  Les interventions sur le marché des changes ont été prudentes tant au niveau des ventes que des achats des devises.

Par ailleurs, la mise en œuvre de la politique monétaire et de change était réalisée dans le cadre de la coordination avec la politique budgétaire du Gouvernement afin de prévenir les conflits d’objectifs, d’anticiper et de gérer, de commun accord, tout choc éventuel sur la demande. La Banque Centrale du Congo entend poursuivre avec ses efforts pour rendre sa politique monétaire et de change plus efficace.

Il s’agit principalement des mesures visant la lutte contre la dollarisation de l’économie à travers le développement du marché financier ainsi que la réforme du cadre analytique de la politique monétaire. Relever ces principaux défis devrait permettre l’amélioration de la transmission des impulsions monétaires sur l’économie réelle.

Les nouveaux facteurs de risques

La survenance de nouveaux facteurs de risques sur les perspectives économiques mondiales, régionales et nationales, notamment, le conflit russo-ukrainien, devrait amener la Banque Centrale du Congo à maintenir un dispositif efficace de veille. C’est de cette façon que pourra être anticipée et prise en charge toute évolution susceptible de perturber le cadre macroéconomique afin d’y apporter, de manière proactive, une riposte conséquente. ACP/KKP

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