RDC : l’enclavement de Mbuji-Mayi parmi  les causes du retard de réalisation d’infrastructures 

Kinshasa, 08 janvier 2023 (ACP)-. L’enclavement de la ville de Mbuji-Mayi est identifié parmi les causes majeures du retard de réalisation des projets de construction et de réhabilitation de l’école Kalenda Mudishi, de la station photovoltaïque de Tshipuka et la construction de la route Mbuji-Mayi–Kananga financés sur le Fonds de promotion de l’Industrie (FPI) en République démocratique du Congo, a révélé un communiqué de cet établissement public reçu dimanche à l’ACP.

La source a cité également le retard occasionné par la Société nationale des chemins de fer dans l’acheminement des matériels et des matériaux de construction comme frein à l’évolution desdits travaux

« Le retard dans la réalisation des travaux de réhabilitation, de construction et de modernisation de l’école Kalenda Mudishi, la construction de la station photovoltaïque de Tshipuka et la construction de la route Mbuji-Mayi-Kananga financés par le Fonds de promotion de l’Industrie (FPI) est consécutif aux causes endogènes notamment, l’enclavement de la province du Kasaï-Oriental qui n’a que la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) pour acheminer les matériels et matériaux de Lubumbashi (point d’entrée au corridor frontalier) vers la ville de Mbuji-Mayi (lieu d’exécution des travaux) », a souligné un communiqué de FPI.

Il a, à cet effet, exclu toute thèse de détournement des fonds alloués pour l’exécution desdits projets en martelant sur le fait que c’est sur autofinancement que le FPI arrive à honorer ses engagements pris dans le cadre de l’exécution du programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités, lancé le 16 octobre 2019 en vue de sortir de la pauvreté, 20 millions des Congolais vivant en milieu rural et périurbain dans les 145 territoires de la République démocratique du Congo.

 Station photovoltaïque de Tshipuka : seul le terrain de 80 ha visible

La construction de la station photovoltaïque est prévue à Tshipuka à une vingtaine des kilomètres de la ville de Mbuji-Mayi pour la production de 10 mégawatts pour alimenter la population de Mbuji-Mayi en énergie électrique la journée avec une possibilité de produire 5 mégawatts la nuit.

La source a noté que seul le terrain d’une superficie de 80 ha déjà aménagé à Tshipuka et des bornes posées ainsi quelques matériaux stockés sont visibles. Le FPI a précisé que 52 conteneurs des équipements de la construction de cette station photovoltaïque sont arrivés à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga depuis fin août. Lesdits containers sont bloqués dans les installations de la SNCC pour acheminement à Mbuji-Mayi via Mwene-Ditu.

A en croire le responsable du FPI, seuls 9 containers des structures métalliques ont été acheminés récemment sur le site de Tshipuka et trois autres sont en route vers Mwene-Ditu. A cause des déraillements et par manque des wagons disponibles, pour l’instant, 40 containers trainent encore à Lubumbashi. C’est ce qui explique le grand retard connu pour achever ce projet alors que la SNCC a déjà perçu son dû pour le transport.

Le groupement « Hassan Allan Construction et Power Generation Engineering and Services Company (HAC/PGESCo JV » qui a gagné ce marché de 17 millions USD financés par le FPI, devait commencer les travaux au mois de janvier 2021 pour une exécution de 12 mois. Mais seulement les travaux se sont enlisés et le livrable n’est toujours pas disponible jusque dimanche 1er janvier 2023 date à laquelle le Président Tshisekedi s’est rendu sur le site.

Les mêmes raisons évoquées prévalent également pour les travaux de construction de la route Mbuji-Mayi-Kananga qui devait à ce jour être asphaltée.

La source a renchéri que 9 grands engins qui sont arrivés à Lubumbashi fin septembre, sont aussi bloqués. Il s’agit notamment d’une niveleuse SEM 919, d’une chargeuse SEM 655D, d’une pelle excavatrice SY 365 H, d’un compacteur SEM 510 et d’un marteau piqué. « Faute de leur acheminement et celui de bitume à Mbuji-Mayi par la SNCC, les travaux de la construction du tronçon de cette route nationale n° 1 souffrent d’exécution », a expliqué le FPI.

La construction et la modernisation de l’école Kalenda Mudishi où le président de la République Félix Tshisekedi avait effectué une partie de ses études secondaires, le haut responsable du FPI a exclu toute thèse de détournement de fonds comme insinué.  Cette école avec au départ 21 salles de classe, devait en avoir à la fin de travaux 45, auxquelles il faudra ajouter 2 salles polyvalentes et 3 ateliers d’application pour les différentes sections organisées. L’un des bâtiments construits à l’école Kalenda Mudishi est à l’étape de finissage. Ce projet de 3,7 millions USD contrairement à 4 millions communiqués, a comme composantes : les travaux de génie civil (construction et réhabilitation des bâtiments); les équipements; le forage; la station photovoltaïque pour l’autonomie en énergie électrique ; le suivi et supervision par le diocèse qui est l’Agence locale d’exécution (ALE), rémunéré pour ce travail. Actuellement, ces travaux se trouvent à l’étape de finissage.

FPI : Les perspectives s’anoncent bonnes pour 2023

Bras séculier du gouvernement, le FPI est un maillon essentiel dans la mise en œuvre du programme de développement économique de la République démocratique du Congo. Il est associé à la réalisation du Plan directeur d’industrialisation (PDI) et à celle du Programme Présidentiel de Lutte Contre la pauvreté et les inégalités (PPLCPI).  C’est dans ce cadre que le FPI s’est engagé à accélérer la réalisation de tous les projets et structures à caractère socio-économique, notamment ceux du Grand Kasaï, assignés au FPI afin que leurs retombées influent positivement sur la vie des populations concernées.

S’agissant de l’appui au développement industriel, sous l’impulsion du ministre de l’Industrie, la Direction générale compte renforcer les interventions du FPI dans les secteurs prioritaires définis dans le PDI. A cet effet, une attention particulière sera portée sur la sélection rigoureuse des projets à financer, l’implication effective des entités provinciales dans le processus d’analyse, l’accélération du traitement des dossiers et l’impact socio-économique des interventions.

Pour cela, les projets financés par le FPI devront générer de la valeur ajoutée, des emplois, des devises et la réduction des importations. Ainsi, le message aux promoteurs et autres partenaires au développement est de marcher ensemble dans un esprit de franche collaboration pour offrir à l’économie et à l’industrie congolaise de nouvelles perspectives.

Le FPI doit, à cet effet, mobiliser des ressources financières importantes grâce à la Taxe de promotion de l’industrie (TPI) accroître sa mobilisation tout en l’affectant prioritairement au financement des projets.  ACP/KHM

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