Kinshasa, 21 mai 2025(ACP).- La restitution et l’harmonisation concernant la mesure de restriction de circulation de camions dans la ville de Kinshasa, en (République démocratique du Congo), a été au centre des échanges mardi, par les opérateurs économiques concernés par la future mesure de régulation, a appris l’ACP d’un communiqué.
« À la suite de la réunion, du 19 mai 2025, présidée par le vice-Premier ministre en charge des Transports, en présence du gouverneur de la ville de Kinshasa, une réunion de restitution et d’harmonisation, il s’est tenue ce mardi 20 mai de 11h00 à 15h00 au siège de la Fédération, une réunion de restitution et d’harmonisation concernant la mesure de restriction de circulation de camions à Kinshasa », a-t-on lu dans le communiqué de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC).
Selon ce communiqué, cette réunion a permis de faire le point sur les contours de la mesure annoncée par le gouverneur de la Ville, à savoir la restriction de la circulation et des livraisons des camions aux horaires nocturnes (22h00 – 5h00). En effet, pour l’autorité urbaine, cette mesure vise à fluidifier le trafic, conscient que cela implique une reconfiguration profonde de l’activité économique, avec un basculement structurel vers un fonctionnement logistique nocturne.
À l’issue de la restitution, de nombreuses préoccupations ont été exprimées par les membres présents à la réunion. Tous ont souligné qu’un tel changement ne saurait produire les effets escomptés sans la mise en œuvre préalable d’un ensemble de conditions indispensables, tant sur le plan réglementaire, que logistique, organisationnel et sécuritaire. « Il s’agit en effet d’un changement de paradigme, qui ne concerne pas uniquement les transporteurs, mais un pan entier de l’économie nationale et urbaine : tissu industriel, tissu commercial, entrepôts, services de l’État, stations-service, banques & assurances, services financiers, ports, personnel de manutention, prestataires auxiliaires, consommateurs », renseigne le communiqué.
Selon ce communiqué, la généralisation du travail de nuit pour certains secteurs représente un basculement complet de leur mode de fonctionnement habituel, ce qui suppose l’adaptation de certains cadres juridiques (travail de nuit, travail des femmes, sécurité du déchargement, etc.), à savoir la redéfinition des horaires et obligations des services publics impliqués ;l’organisation sécuritaire des points de passage et de déchargement ; la mobilisation de services annexes et connexes nécessaires au bon déroulement des opérations nocturnes (carburant, paiements, maintenance, etc.).
Le même communiqué a relevé que le passage à une économie nocturne dans des secteurs aussi sensibles que le transport, la distribution et les services de soutien ne peuvent s’improviser sans une structuration préalable, claire et cohérente du cadre juridique, logistique et opérationnel, cette mesure ne saurait atteindre les objectifs affichés. Il ne s’agit pas d’exprimer une opposition de principe, mais de souligner avec fermeté que la réussite de cette réforme dépend exclusivement de la mise en place effective de ces préalables. Faute de quoi, les risques de perturbation, de rupture de chaîne logistique, voire de paralysie de certaines activités, ne peuvent être écartés.
Un délai de 72 heures accordé pour les ajustement et propositions
A cet effet, bien que plusieurs membres aient déjà formulé des observations concrètes, il est apparu indispensable, au regard de l’ampleur sectorielle des impacts, de permettre à chaque membre concerné d’effectuer un retour structuré. Il a donc été convenu que chaque membre transmette, dans un délai de 72 heures, ses avis, préoccupations spécifiques, suggestions d’ajustement et propositions de mesures d’accompagnement, en lien direct avec son secteur d’activité. À l’issue de cette phase de consultation interne, qui se doit de recueillir les avis de l’ensemble des secteurs économiques, une réunion se tiendra le mardi 27 mai 2025 à 11h00 au siège de la FEC, avec pour objectif de structurer un document consolidé qui sera présenté à l’autorité urbaine comme cadre de référence avant l’application effective de ladite mesure. ACP/