Kinshasa, 17 juin 2025 (ACP).- Près de 5% des migrants représentant la population active mondiale ont contribué à l’économie de leurs pays, a indiqué le patronat congolais, lundi à Nairobi à la consultation continentale africaine pour l’élaboration d’un projet de loi type sur la migration de la main- d’œuvre, a appris l’ACP mardi de source administrative.
« Les travailleurs migrants représentent près de 5 % de la population active mondiale, contribuant significativement aux économies des pays d’origine, de transit et de destination », a déclaré Yvonne Kusuamina, présidente de la Commission nationale sociale et employabilité.
Selon elle, le contexte mondial, marqué par les inégalités économiques, les conflits, le changement climatique et les dynamiques démographiques, la migration pour des raisons professionnelles, devient une réalité incontournable.
Yvonne Kusuamina a fait savoir que la migration de travail peut générer des transferts de fonds importants, une circulation de compétences et de savoir-faire, une amélioration des conditions de vie des migrants et de leurs familles, un effet catalyseur pour le développement durable.
« L’absence de politiques adaptées ou fondées sur les droits humains, sensibles au genre et intégrées aux politiques de l’emploi peut exposer les migrants à des formes graves d’exploitation et limiter considérablement l’impact économique et social positif de la migration », a-t-elle ajouté.
L’objectif de la loi type sur la migration de la main- d’œuvre en Afrique est de renforcer les législations nationales et de favoriser une gouvernance plus juste et inclusive de la migration de la main d’œuvre.
« En tant que membre actif du dialogue tripartite, la FEC continuera de suivre de près l’évolution de ce projet de loi type, tout en encourageant la coordination des politiques nationales avec les standards internationaux et les bonnes pratiques continentales », a-t-elle dit.
Cette loi vise à soutenir les efforts de plaidoyer pour la ratification et l’application de principales conventions internationales en la matière; l’harmonisation des politiques migratoires avec les priorités du continent (emploi, éducation, protection sociale), et le respect des droits fondamentaux des travailleurs migrants et de leurs familles.
Les références clés intégrées à ce projet incluent les conventions n°97, 143, 181, 189 et 190 de l’OIT, le Protocole de 2014 à la Convention sur le travail forcé, ainsi que la Convention internationale de 1990 sur la protection des droits des travailleurs migrants (ICRMW).
La consultation continentale sur le projet de loi type sur la migration de la main-d’œuvre en Afrique a été organisée conjointement par le Parlement Panafricain (PAP) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Nairobi au Kenya.
Ce rendez-vous stratégique a réuni les parlementaires, partenaires sociaux, représentant la société civile et experts techniques autour d’un enjeu clé du développement du continent, notamment la gouvernance de la migration de la main-d’œuvre.
Ces travaux vont durer trois jours, et les parties prenantes examinent les principales dispositions du projet de loi type avec comme objectifs spécifiques à savoir, collecter les contributions des parlementaires, partenaires sociaux, agences régionales et nationales impliquées. Mais également assurer l’alignement avec les cadres stratégiques continentaux en matière d’emploi, d’éducation, de migration et de développement, et de valoriser les bonnes pratiques juridiques et institutionnelles dans la gouvernance du travail migrant.
Notons que la participation de la FEC à cette consultation illustre son engagement à promouvoir un environnement du travail juste, protecteur et propice à la croissance inclusive, en veillant à ce que la voix du secteur privé congolais soit entendue dans les forums régionaux et internationaux.
ACP/