Revanche du sol sur le sous-sol : mettre fin à l’insécurité alimentaire

Kinshasa, 05 octobre 2023 (ACP).- L’objectif des travaux de «DRC Agribusiness forum» portant sur «la revanche du sol sur le sous-sol» a consisté à trouver une stratégie d’urgence devant mettre fin à l’insécurité alimentaire en République démocratique du Congo, a appris l’ACP d’une source officielle.

«Notre objectif est de mettre fin à l’insécurité alimentaire en RDC, consolider notre souveraineté alimentaire et faire de ce secteur un facteur d’industrialisation de croissance économique, de création d’emplois dont la nécessité absolue est d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégie dont l’ambition est à la hauteur du potentiel du pays et de l’urgence de répondre au défi de l’insécurité alimentaire », a déclaré le Premier ministre, Jean-Michel  Sama Lukonde Kyenge.

Il a précisé que la stratégie décennale de transformation du secteur agricole se veut donc ambitieuse, axée sur une mise en œuvre commune des secteurs public et privé, avec un objectif double de développement social et économique.

Cette stratégie s’appuie sur le programme de transformation agricole dans le cadre de l’agenda de transformation agricole, consolidant ainsi la planification stratégique de transformation agricole de la RDC.

Son objectif est de réaliser la «revanche du sol sur le sous-sol», en sortant l’économie et la population congolaises de la dépendance envers le secteur minier et des importations de denrées alimentaires pouvant être produites localement.

Le Premier ministre a souligné que la stratégie prévoit de répondre directement aux défis auxquels le secteur agricole du pays fait face, à travers le renforcement de la productivité des exploitants agricoles, le développement des infrastructures énergétiques et de transport, l’amélioration du cadre de gouvernance du secteur, le renforcement du capital humain des acteurs du secteur.

La stratégie prévoit également une amélioration des sources d’eau potables améliorées en zone rurale de 32% à 60%, une amélioration de l’accès à l’électricité en zone rurale de 0,4% à 10%, une amélioration de la couverture de route de 0,9 km/1000 habitants à 1,8 km/1000 habitants.

Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a, par ailleurs, indiqué que l’organisation de ce forum dédié à l’agribusiness témoigne de l’importance continue que la RDC porte au secteur.  « Il est une occasion unique de réunir les opérateurs, investisseurs privés, bailleurs de fonds et acteurs publics de la RDC et du reste du monde, autour d’une priorité nationale : le développement du secteur agricole », a-t-il ajouté.

Le forum constitue une occasion pour construire des partenariats, découvrir des opportunités et échanger sur la stratégie pour développer l’agribusiness en RDC.

« En considération du potentiel agricole qu’a notre pays, c’est une opportunité unique pour les participants de mettre en place ou contribuer à des projets au potentiel économique considérable », a indiqué le ministre Kazadi.

L’assurance de la souveraineté alimentaire

Le ministre des Finances a expliqué que l’assurance de la souveraineté alimentaire est un enjeu social et économique auquel la RDC peut répondre par la mise en œuvre de notre stratégie de transformation du secteur agricole.

« L’assurance de la souveraineté alimentaire, c’est d’abord l’assurance de répondre à l’urgence de l’insécurité alimentaire, qui touche 26 millions de nos concitoyens, en développant notamment l’agriculture vivrière, qui les protège face à la hausse des prix sur les marchés internationaux», a-t-il ajouté.

Le ministre des Finances a indiqué que la transformation du secteur agricole va permettre l’accès à la prospérité de millions des Congolais.

« C’est aujourd’hui un secteur économique clé dont dépend 70% de la main d’œuvre du pays », a souligné M. Kazadi, avant de préciser : « qu’en développant ce secteur tout en facilitant l’accès aux intrants et en formant les agriculteurs, c’est leur prospérité que nous assurons. Aussi, en développant les infrastructures énergétiques et de transport nécessaires, nous désenclavons le pays et produisons des externalités positives pour le reste de l’économie ».

Evoquant le climat des affaires, le ministre des Finances a fait savoir que la loi agricole est en cours de révision pour assurer une plus grande attractivité du secteur pour les investisseurs. 

« Nous menons un effort plus large d’identification des réformes nécessaires à l’attraction des investissements dans le secteur, comme nous l’avons fait plus largement avec le Baromètre National du Climat des Affaires », a martelé l’argentier congolais.

De son côté, le ministre de l’Agriculture, José Mpanda Kabangu, a indiqué que la revanche du sol sur le sous-sol, vision présidentielle pour la transformation du secteur agricole, est un enjeu économique, social et environnemental.

Les ressources naturelles et humaines uniques de la RDC ont la responsabilité de donner au secteur agricole l’importance qu’il mérite dans l’économie et notre société.

« C’est l’objet de la stratégie gouvernementale que nous mettons en œuvre. Notre stratégie est portée par la conviction que cette transformation doit permettre de faire durer nos réussites dans le temps, c’est-à-dire que nous mettions en place un secteur agricole résilient et adaptable».», a-t-il rassuré.

Le ministre Mpanda devant son hôte

Cette stratégie repose sur quatre piliers, notamment le renforcement de la productivité des exploitants agricoles, le développement des infrastructures énergétiques et de transport, l’amélioration du cadre de gouvernance du secteur, le renforcement du capital humain des acteurs du secteur.

« Nous sommes en train de poser les premières pierres d’un cadre global favorable à l’essor du secteur agricole que nous savons nécessaire. Ces pierres serviront de socle à la mise en œuvre de nos engagements pour l’année 2024, année de l’agriculture, et des 10 prochaines années », a expliqué le ministre de l’Agriculture.

Par ailleurs, le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Solomane Kone, a fait savoir que pour atteindre les objectifs, son institution assume son engagement à accompagner cette détermination des autorités de la RDC.

« En plus de notre portefeuille multisectoriel en cours d’exécution de 1,5 milliard USD, le groupe de la banque a pris l’engagement de consacrer, à la demande de la RDC, une somme de plus de 650 millions USD de ressources additionnelles en réforme et projet d’investissements souverains dans le cas du 16ème cycle  du fond africain de développement pour l’année 2023 à 2025 en soutient aux opérations d’appui  de la transformation de l’agriculture », a-t-il souligné.

ACP/ODM

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