Kinshasa, 25 novembre 2023 (ACP).- Un appel à l’unité a été lancé, samedi, à Kinshasa, au gouvernement et à la société civile de la République démocratique du Congo, pour lutter contre les violences sexuelles, à l’ouverture de la campagne « 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles ».
Axée sous le thème : ‘’Tous unis, investir pour prévenir les violences à l’égard des femmes et filles, cette campagne invite le gouvernement, les acteurs de la société civile, les organisations des femmes et des jeunes, le secteur privé, les medias et l’ensemble du système des Nations Unies, à unir leur force pour lutter contre ce fléau», a déclaré Adama Moussa, représentant de l’ONU-Femmes en RDC.
« Cette campagne révèle d’une importance particulière. Le secrétaire général des Nations Unies a lancé, depuis plusieurs années, 16 ans maintenant, la première campagne ‘’Tous unis’’, pour galvaniser les efforts des organisations de la société civile visant à prévenir et à éliminer les violences faites aux femmes et aux filles dans le monde » a-t-il ajouté.
M. Moussa a indiqué que « Tous unis », est donc une campagne qui encourage les concitoyens à montrer, à quel point, ils sont de cœur pour mettre fin à la violence et surtout faire connaitre les actions qu’ils mènent pour que ce phénomène cesse.
Et d’ajouter : « elle invite les responsables gouvernementaux du monde à expliquer et à investir davantage pour que la prévention soit aussi un des moyens au centre de l’ensemble des stratégies ».
« En République démocratique du Congo, les avancées ont été certes, faites depuis plusieurs années notamment, la stratégie nationale révisée de la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre en 2020, la loi numéro 15013 du 1eraout 2015 portant modalité d’application des droits de la femme et de la parité, la campagne ‘’Tolérance zéro’’ qui a été lancée en 2021 et la mise en place du Fonds national de réparation des survivants des violences à travers la loi numéro 22065 du 26 décembre fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et réparation des violences sexuelles liées aux conflits », a expliqué le représentant.
Il a, par ailleurs, soutenu qu’en dépit de ces avancées, les violences sexuelles ou celles basées sur le genre (VSBG) continuent à se perpétuer. « Nous devons unir nos forces pour que cela cesse, car, aucune violence, sous aucune forme n’est acceptable », a martelé M. Moussa.
Pour sa part, Mireille Masangu, ministre du Genre, famille et enfant, représentée par son directeur du cabinet, M. Kyalu Jean d’Arc, la violence à l’égard des femmes et filles demeure une des violences des droits de l’homme la plus répandue dans le monde.
« Selon les Nations Unies, à l’échelle mondiale, plus 736 millions des femmes ont été victimes des violences physiques ou sexuelles de la part de leurs partenaires intimes, ou d’autres, au moins une fois dans leur vie », a affirmé la ministre.
Elle a noté que la violence à l’égard des femmes a été intensifiée dans différents contextes, y compris l’espace de travail, de commerce, les milieux associatifs et les différentes plateformes en ligne, systématiquement exacerbée par des conflits armés, la mauvaise gouvernance ainsi que le changement climatique, entraînant diverses vulnérabilités à l’endroit de la Femme et de la fille.
« Les VSBG traversent toutes les sociétés et classes sociales. A plusieurs endroits dans le monde, les droits des femmes reculent sous la pression de mouvement des forces et des groupes extrémistes, réactionnaires et radicales », a-t-elle dit.
Mme. Masangu a fait savoir qu’il est en plus, alarmant de constater que l’engagement des nations dans la lutte contre les violences faites aux femmes et filles reste timide pour ne pas dire extrêmement rare soulignant que les données disponibles illustrent que dans plusieurs pays, à peine 2% de l’aide de gouvernement est consacrée à la lutte contre ces violences et moins de 1% à leur prévention .
Elle a, en outre, évoqué, que la solution à cette situation réside dans l’investissement, dans la prévention avec une résiliation phénoménale des femmes du monde qui luttent pour des sociétés justes, égalitaires et démocratiques.
« Nous devons investir davantage dans des organisations des femmes, améliorer la législation, poursuivre le coupable, offrir davantage des services aux survivantes et former les responsables de l’application de la loi », a-t-elle conclu.
ACP/KHM