Irène Esambo plaide pour  la mise de la donne handicap parmi les priorités dans la lutte contre la COVID-19

Kinshasa, 03 Déc.2020(ACP).- La ministre déléguée aux Affaires sociales, en charge des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, Irène Esambo a plaidé, jeudi à Kinshasa,  pour que la donne handicap soit mise parmi les priorités  dans la lutte contre la Covid-19, à l’occasion du lancement des activités liées à la journée internationale des personnes vivant avec handicap  célébrée  le 03 décembre de chaque année.

Irène Esambo qui s’est exprimée la veille au Romeo Golf dans la commune de la Gombe, a rappelé  le thème retenu pour cette année, à savoir : «Reconstruire en mieux : vers un monde post COVID-19, inclusif, accessible et durable» et les différentes activités qui seront menées  dans le but de pousser l’humanité à réfléchir,  planifier et agir en plaçant  la donne handicap parmi les priorités dans la lutte contre la COVID-19.

Elle a, dans son message, indiqué  que la célébration de cette journée internationale revêt cette année, un caractère particulier du fait de la survenance de la COVID-19.

 «Nous savons que la date du 3 décembre a toujours été réservée à cette commémoration alors que cette année, nous sommes obligés de commencer la journée en date du 30 novembre 2020. Ceci est la conséquence directe de la COVID-19 sur la situation des personnes vulnérables spécialement les personnes avec handicap», a-t-elle  expliqué.

La ministre en charge des personnes vivants avec handicap  s’est dite convaincue des effets néfastes de cette pandémie sur cette catégorie des personnes, ajoutant que dans le souci d’amener les États à avoir une attention particulière sur ces  vulnérables, les Nations-Unies ont décidé que l’édition 2020 de cette  journée internationale  soit étalée sur 5 jours, soit du 30 novembre au 4 décembre 2020.

Elle a, à cet effet, déclaré :«La RDC n’a pas attendu cette interpellation des Nations-Unies pour rapprocher la lutte contre la pandémie de Covid-19 de l’urgence d’assurer une protection effective aux personnes vivant avec handicap. L’intégration des actions spécifiques aux personnes avec handicap et autres personnes vulnérables dans le programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la COVID-19 en RDC atteste bien de cette réalité».

Toutefois, Mme Esambo a reconnu que la survenance de cette maladie en RDC avait  pris à court tout le monde avant de noter qu’il   n’a pas été facile pour le gouvernement de répondre aux   besoins spécifiques de toutes les catégories sociales comme il aurait voulu, car l’essentiel était d’abord d’éviter à tout prix que la maladie ne se répande dans la population surtout dans le milieu des personnes vulnérables dont les personnes vivant avec handicap. Ce défi, la RDC l’a effectivement relevé, a-t-elle souligné.

«L’ampleur de cette pandémie en terme des personnes infectées, sa vitesse de propagation et ses conséquences sur le plan économique et social constituent une préoccupation majeure pour la communauté internationale et pour les différents gouvernements à cause des effets néfastes sur la population. Selon  les projections effectuées en 2019, par l’Institut national de la statistique, la population de notre pays est d’environ 99,9 millions d’habitants parmi lesquelles plus ou moins 15% sont des personnes vivant avec handicap. Ces personnes constituent un des groupes des populations les plus à risque face à cette pandémie en raison de leur vulnérabilité accrue», a-t-elle fait savoir.

Pour la ministre, la proposition de loi organique portant promotion et protection des droits des personnes vivant  avec handicap en RDC a finalement été adoptée par l’Assemblée nationale et envoyée pour  deuxième lecture au Sénat.

Les droits des personnes vivant avec handicap sont des droits humains, selon le BCNDH

Pour sa part, Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNDUH), a rappelé que les droits des personnes vivant avec handicap sont des droits humains.

Cette journée est donc, selon lui,  l’occasion idéale de réaffirmer certains principes de base trop souvent oubliés : «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits».

Le respect de cette dignité due à chaque personne, valide ou non, implique la reconnaissance de ses droits fondamentaux comme l’éducation, la santé, la protection sociale ou l’accès au travail, a poursuit le directeur conjoint du BCNDUH.

Le ministre de la Santé publique, Eteni Longondo qui était aussi présent à la rencontre, a pour sa part sensibilisé les participants au respect des gestes barrières afin de vaincre cette pandémie et éviter la deuxième vague des contaminations.

Il a également rassuré les Personnes Vivant avec Handicap (PVH) qu’un plan d’action qui tient compte de toutes les catégories sociales a été déjà élaboré et sera mis en œuvre incessamment.

Après un débat sur les droits des personnes avec handicap en RDC, il a été constaté que les PVH font face à d’énormes difficultés dans quasiment tous les domaines de leur vie. La plupart d’entre elles vivent en deçà du seuil de la pauvreté.

En dépit d’un accroissement d’efforts de sensibilisation à l’éducation spéciale le ministère de l’Education a estimé qu’il scolarise moins de 6.000 enfants handicapés. De ce fait, environ 90% des adultes handicapés n’ont pas atteint le niveau d’alphabétisation de base, d’après le représentant de BCNDUH.

Tous les participants à la rencontre ont demandé à l’Etat de veiller à l’inclusivité  des investissements pour favoriser des résultats tenant compte du handicap. Les pouvoirs publics, les donateurs, les organismes du système des Nations Unies et les autres acteurs ont été exhortés à mettre en place des mécanismes de suivi des investissements pour veiller à ce qu’ils bénéficient aux personnes en situation de handicap.  Pour cela, tout le monde a été unanime  que la ventilation des données par handicap est indispensable. ACP/Fng/Zng/Awa

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