Kinshasa, 14 avril 2024 (ACP).- La femme a été immortalisée dans 80% des œuvres réalisées par Me Liyolo, car elle est le signe de la bravoure dans la société, lors de la journée porte ouverte organisée samedi à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Me Liyolo compte plus d’un millier d’œuvres réalisées de son vivant. Aujourd’hui la femme a été immortalisée dans 80 % dans ses œuvres, car il abordait souvent les sujets liés à la condition de la femme », a déclaré Mme Myoto Liyolo, directrice de la Fondation Liyolo, à l’occasion du cinquième anniversaire de la mort de ce grand sculpteur congolais.
« Le monument en hommage aux mamans maraichères au niveau du triangle Campus était sa façon d’immortaliser leur bravoure. L’idée était de montrer non seulement que la femme qui peut tenir le foyer, mais aussi c’est elle qui se bat tous les jours pour amener à manger à la maison », a-t-elle ajouté.
Pour ceux qui ne le savent pas, a-t-elle mentionné : « Me Liyolo était le directeur général de l’Académie des Beaux-Arts qui a permis aux femmes d’accéder à cet Institut. Jusqu’aux années 1980, l’entrée à cette l’Académie n’était que sur concours et seuls les hommes y participaient.
A son arrivée à la tête de cette Académie, il a estimé qu’on pouvait élargir l’accès à cet Institut aux filles à concours égal et réussite égale ».
Selon Mme Myoto, la vision de Me Liyolo était de mettre les filles au même pied d’égalité que les garçons. Si vous êtes fille, vous pouvez entrer à l’Académie des Beaux.
« Aujourd’hui, je suis fière de dire qu’il y a une majorité d’étudiantes à l’Académie des Beaux-Arts », a-t-elle précisé. Elle a fait savoir que le message essentiel de ce talentueux sculpteur en abordant la femme était pour encourager le sexe féminin qui doit toujours être résiliente, la femme forte qui se bat sur tous les fronts pour réussir dans sa vie et épauler sa famille. « Pour poursuivre cette œuvre, après sa mort, nous avons activé la Fondation qu’il avait créée depuis 2012.
Une partie de la programmation de la Fondation, c’est la formation des femmes en art plastique et dans l’apprentissage de soi », a relevé Mme Myoto. Elle a souligné que la préoccupation de la Fondation est d’élargir son champ d’action jusque dans les provinces pour faire rayonner le travail qu’a commencé son géniteur. Mais cela demande plus des moyens. Rappelons que la Fondation Liyolo travaille pour préserver les acquis de ce sculpteur mais également pour que l’histoire de cet artiste hors normes, ne soit pas oubliée et Me Liyolo a ouvert les portes de l’art plastique congolais au monde entier. ACP/