Kinshasa, 08 octobre 2023 (ACP).- Un atelier s’est clôturé vendredi sur les modalités d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en République démocratique du Congo afin de renforcer les capacités de l’équipe dirigeante d’un établissement public chargé du suivi de cette opération, a-t-on appris dimanche des organisateurs.
« Cet atelier de 4 jours soit du 02 au 06 octobre sur les opérations d’indemnisation et réparation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC en voie d’être indemnisées a été organisé par le Fonds spécial de répartition d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC ( FRIVAO) afin de renforcer les capacités de l’équipe dirigeante de cet établissement public (Conseil d’administration et Comité de Gestion) à Venus village à Bibwa dans la commune de la Nsele », a déclaré la rapporteure de cette structure, Mimi Mopunga.
Elle a fait savoir qu’il y a entre autres l’installation de FRIVAO à Kisangani dans la province de la Tshopo pour le démarrage des activités proprement dites; le plan stratégique et opérationnel, le règlement Intérieur et le document administratif qui ont été élaborés pour le bon fonctionnement de cette structure.
Le comité de gestion de FRIVAO a recruté un cabinet ‘’Global Stratégies and Local Gouvernance’’, spécialisé dans le diagnostic organisationnel, la négociation transfrontalière et la gestion des conflits afin de bien mener cette lourde tâche.
« Pendant les quatre jours de travaux, il était question de fournir aux dirigeants du FRIVAO, le comité de gestion et le Conseil d’indemnisation, les compétences nécessaires pour assurer la supervision, le contrôle, l’orientation et l’évaluation pratiques des activités de l’établissement, ainsi que pour gérer les aspects administratifs et financiers », a martelé Mme Mopunga.
Objectifs poursuivis de cet atelier
Pour l’Abbé François Mwarabu : » le FRIVAO a pour objectif de garantir que les victimes et leurs ayants-droits obtiennent justice et réparation conformément à l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 février 2022″. En vertu de cet arrêt, l’Ouganda a été condamné à verser des indemnités d’un montant total de 325 millions de dollars à la RDC. Ces fonds seront alloués aux victimes et contribueront à compenser les dommages subis pendant cette période de conflit, a-t-il poursuivi.
L’abbé Mwarabu a, cependant souligné qu’il est essentiel que le FRIVAO dispose des capacités nécessaires en gestion administrative et financière pour garantir que ces fonds soient utilisés de manière adéquate et transparente, afin d’accomplir sa mission de réparation des victimes.
Il a laissé entendre que : » les fonds gérés par FRIVAO ne proviennent pas du trésor public de l’État congolais, mais sont le résultat d’un jugement rendu par une juridiction de droit international à l’encontre d’un État étranger. Le décret établissant et organisant notre institution prévoit la collaboration d’experts des Nations Unies et d’ONG internationales pour veiller à l’utilisation appropriée de ces fonds’’.
Et d’ajouter : « Nous sommes confiants que cette démarche d’habilitation et de renforcement des capacités nous permettra de répondre aux attentes de la communauté nationale et internationale quant à la réalisation de notre mission dans notre pays ».
« Nous remercions également le gouvernement, en commençant par son Chef, Jean-Michel Sama Lukonde, pour sa vigilance dans la mise en œuvre de la volonté politique du Chef de l’État. Nous sommes reconnaissants du soutien administratif et financier apporté par nos deux ministères de tutelle, le ministère de la Justice et des Finances », a-t-il conclu l’Abbé François Mwarabu.
Le coordonnateur de FRIVAO a, par ailleurs salué la volonté des autorités congolaises de bien mener le processus d’indemnisation des victimes des dégâts causés par l’Ouganda, avant d’exprimer sa gratitude au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi pour son engagement et implication.
Rappelons que le Chef de l’État avait signé en avril dernier, une Ordonnance portant nomination des animateurs de FRIVAO dirigé par l’Abbé François Mwarabu comme coordonnateur, M. Arthur Poka, coordonnateur adjoint et Mme Mimi Mopunga, rapporteure.
Au terme de ce séminaire, les dirigeants de FRIVAO vont descendre à Kisangani et ses environs pour faire le travail d’identification des victimes qui sont regroupés en trois catégories.
Le Fonds spécial de répartition d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC est créédans le but de gérer les sommes devant être versées par l’Ouganda pour réparer les préjudices causés par ses activités armées en RDC entre 1998 et 2003.
ACP/C.L.