Elections 2023 : des activistes condamnent des violences faites aux femmes

Kinshasa, 25 décembre 2023 (ACP).- Des activistes œuvrant sur les questions des droits de femmes ont condamné les violences perpétrées à l’endroit de la femme durant le processus électoral de 2023, lors d’un point de presse organisé samedi à Lingwala au  nord de Kinshasa en République démocratique du Congo.

« Nous nous sommes levées pour exprimer notre indignation et condamner les actes des violences contre la gent féminine. Nous avons vu au cours de ce processus électoral, les violences faites à la femme être exacerbées », a déclaré Anny Modi, activiste des droits des femmes.

« Nous savions que ces violences ont été faites dans les zones à conflits ce qui se justifiait par la présence de la guerre, mais cela n’a pas raison d’être dans les territoires sans  conflits armés, notamment Malemba Nkulu, Kananga, Kinshasa ou encore dans le Kasaï », a-t-elle ajouté.

Mme Mody a expliqué que ces actes trouvent son origine dans les différents messages de haine ou d’appartenance sociale distillés durant la campagne électorale.

« Le processus électoral doit garantir les droits politiques de chaque citoyenne et citoyen congolais, mais cela n’a pas été le cas  pour les femmes. Nous nous sommes vues être violentées, la nudité de la femme a été dans la rue et exposée sur les réseaux sociaux », a-t-elle déploré.

Et d’ajouter : « Nous demandons que la justice soit faite. Les procureurs doivent se saisir. Notre souhait est que chacun puisse faire son travail. Nous avons foi en notre système judiciaire bien qu’il soit débordé par d’autres dossiers. Raison pour laquelle, nous nous sommes rassemblées pour rappeler aux autorités de saisir leurs juridictions respectives notamment à Kananga, Luilu, Malemba Nkulu et Kinshasa »,  a conclu Anny Modi, avant d’émettre l’idée de saisir la justice au cas où les procureurs n’arrivent pas à faire leur travail.

Pour Denise Mvila Malanda, vice bourgmestre de la commune de Lingwala, la ministre du Genre et droits humains doit personnellement  s’impliquer afin  que les auteurs de ces forfaits soient punis.

Appel à la conscience citoyenne pour le maintien de la paix

Par ailleurs, puisque les questions des droits humains n’ont pas de couleurs politiques ni des limites, quelques représentantes de la jeunesse ont lancé un appel à la conscience citoyenne dans le but de maintenir la paix sur toute l’étendue de la RDC.

« Nous appelons la jeunesse à la conscience citoyenne, les élections sont passées nous resterons une famille, une nation, un pays. Nous avons longtemps été mis à l’écart de la table des décisions concernant les questions liées à la paix, nous devons prendre conscience afin de travailler pour la paix et non contribuer aux violences et à l’insécurité »,  a déclaré Nora Ipanga, activiste de droits humains.

Et de renchérir : « c’est avec beaucoup d’amertume et de tristesse que nous prenons la parole pour interpeller nos frères et sœurs à travers le pays que le travail sur les questions de paix et de sécurité dans nos communautés ne demande pas à ce que nous puissions être en avant plan dans la manipulation politique et des individus ».

« Ces femmes qui sont battues, molestées, humiliées sont nos mères, épouses. Nous devons les protéger, car nous aussi à leur place, aurions voulu aussi être protégées » a-t-elle interpellé.

Ces actes de violences perpétrés à l’endroit de la gent féminine qui s’étendent et s’amplifient en milieux sociaux, n’ont pas laissé indifférents les jeunes universitaires.

« Nous sommes jeunes aujourd’hui, mais futures cadres et parents. Donc, nous sommes tous invités à dire non aux violences faites à la femme en milieu estudiantin, qui se veut être un cadre d’apprentissage. Raison pour laquelle, nous organisons des activités au sein de notre université pour dénoncer ce genre de pratique »,  a déclaré Noëlla Masele, commissaire en cheffe de la dynamique ‘’femmes’’ au sein de l’université catholique du Congo (UCC).

« Nous  misons réunir nos forces afin de se lever contre ces formes de violences qui s’intensifient dans notre société. Nous appelons également les autorités académiques et politiques à  s’impliquer dans cette lutte pour endiguer ces fléaux», a-t-elle dit.

À l’origine, ce point de presse a été initié après l’enregistrement de différents actes des violences faites  à l’endroit des femmes, notamment le cas du lynchage observé au Kasaï et rendu public sur les réseaux sociaux lors des scrutins couplés du 20 décembre dernier.

Cette activité à la fois protestante et interpellatrice,  a pu réunir une cinquantaine de femmes activistes de droits humains, parmi elles, des médecins, juristes et maraîchères afin de manifester leur mécontentement face à l’augmentation  de ces actes commis durant le processus électoral.

ACP/ KHM/KKP

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