Elections : la nouvelle loi électorale favorise la participation massive des femmes (Mme Tanya Yeme Muamba) 

En République démocratique du Congo (RDC), les femmes constituent une majorité numérique. Mais sur le plan politique, elles restent une minorité réelle, alors qu’elles devraient être représentées à 30% au minimum au Parlement.

La représentation des femmes de manière paritaire dans la constitution des listes électorales n’est pas un cadeau, mais un droit, conformément à l’article 14 de la Constitution. Celui-ci stipule que « les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits ».

Et puis, la nouvelle loi électorale en son article 30 exempte du paiement de caution les partis politiques qui présenteront 50% de candidatures féminines aux élections législatives et municipales, de paiement de caution. Il appartient désormais aux femmes de capitaliser cette amélioration.

Mme Solange Bilonda, chargée d’étude et organisation au sein de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) /Ngaliema, également candidate aux élections municipales, a fait savoir que cette nouvelle loi est un moyen d’inciter la femme à s’assumer.  

« Les femmes doivent désormais s’engager. Les femmes sont d’abord et aussi des actrices du changement et lorsqu’elles en ont l’opportunité, elles apportent un appui considérable au développement du pays. Il est temps que les femmes agissent. Elles ne doivent plus être dans la passivité et subir les décisions des autres », a-t-elle ajouté.

Prendre conscience et s’engager

 Mme Suzanne Djoho Wengo, fondatrice de l’ONG « Alpha Omega » a, pour sa part, fait savoir que la nouvelle loi électorale n’est pas une faveur, mais plutôt un droit. Et qu’il est important que les femmes prennent conscience de cet atout.

« La paix ne peut être durable sans les femmes. C’est pourquoi il est temps de faire en sorte que cette question de la participation féminine soit systématiquement prise en compte par les femmes elles-mêmes », a-t-elle déclaré.

« La candidature féminine doit être appuyée au sein des partis politiques car la femme regorge plusieurs potentialités. Elle doit simplement sortir de son coquillage. Une maison est bien entretenue quand la femme est présente. La RDC est notre maison, que chacune apporte ce qu’elle a pour entretenir ce beau pays qui nous abrite », a affirmé Mme Djoho également secrétaire nationale de la Ligue des jeunes de l’Union populaire Républicaine (UPR).

 « Nous comptons beaucoup de femmes candidates et le parti encourage les femmes à participer massivement aux élections », a-t-elle dit.

« J’appelle les femmes à lutter contre l’inégalité Homme-Femme sur la scène politique. L’heure du changement est venue où chaque femme doit prendre conscience de sa place au sein des institutions. Le réveil, c’est maintenant et le changement ne viendra que par la volonté de chacune de nous », a-t-elle soutenu.

La CENI s’est engagée à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes aux élections

 La commission électorale nationale indépendante (CENI), à travers cette nouvelle loi électorale, s’est engagée à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes aux élections de 2023, a affirmé Mme Godée Ntanga, cadre à la CENI.

« La nouvelle loi électorale est un pas vers la parité. Cet instrument juridique accentue l’approche genre et/ou de la parité dans la mise en place des listes et dans l’attribution des sièges ».

Pour sa part, Me Marcel Mbumba, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe a soutenu que la femme, conformément à l’article 14 de la Constitution de la RDC, a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.

« Il convient donc aux femmes de se prendre en charge en vue d’éliminer les obstacles en définissant une stratégie qui leur permet d’atteindre l’objectif d’au moins 30% de femmes élues », a-t-il expliqué.

La femme est l’élément moteur du développement social. Il est temps qu’elle s’active et s’organise pour les élections, qui est la seule manière qui leur permet de se mettre en valeur et de prouver de quoi elle est capable. La loi électorale revisitée constitue un atout majeur pouvant les amener à des objectifs du développement du pays.

Notons que cette étude est rendue possible grâce à l’implication de l’ONG canadienne « Journalistes pour les Droits Humains (JDH), dans le cadre de son projet ; Canada-monde, la voix des femmes et des filles ».

ACP/ODM

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