Élections législatives : seules 65 femmes élues sur 477 députés proclamés par la Céni

Kinshasa, 15 janvier 2024 (ACP).- La publication des résultats provisoires des élections législatives nationales publiés tôt le matin du 14 janvier, a suscité la réaction d’une activiste des droits de l’homme concernant le nombre des femmes élues, soit 14% proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

« Seules 65 femmes sur les 477 députés, soit 14% proclamés par la Céni. Nous sommes un peu déçues  parce que nous pensions avoir une forte percée des femmes cette fois-ci. Toutefois, il y a une forte avancée comme on aurait pu l’espérer », a déclaré  Léonie Kandolo,  activiste des droits des femmes.

Elle a  regretté de voir qu’il n’y a pas eu une forte avancée concernant la représentativité de la femme à l’Assemblée nationale, indiquant que : «  Je crois que ce qui  m’a beaucoup plu dans cette élection est le fait que pour la première fois, nous avons des femmes ou députées les mieux élues, le cas de Mme Carole Agito. Je remarque aussi dans de très grandes villes où les grandes provinces,  les femmes percent plus notamment sur Kinshasa,  dans le Haut-Katanga. Je crois que quelque part ce sont des avancées que nous devons souligner ».  

Mme Kandolo a souligné  qu’il y a trois femmes parmi les meilleurs élus.  Cela veut dire quelque part que ces dernières  ont percé très fort.

D’après  elle, cette  faible représentativité des femmes aux élections est due au fait que ce processus  coûte  énormément d’argent et que les hommes sont plus nombreux dans les postes de responsabilité parce qu’ils gagnent de l’argent  et ont suffisamment le moyen de  financer leur campagne pour les élections telles qu’elles sont organisées en RDC.

Léonnie Kandolo est d’avis que si on veut un réel changement ou une amélioration de la participation de femmes aux processus électoral:  » nous serons  obligées  de modifier la loi pour passer soit au système de  quota  soit avec des réglementations très strictes sur le montant que chaque candidat peut dépenser l’élection’’. Ajoutant : « qu’il y a nécessité que les femmes occupent les postes de responsabilité tels qu’au niveau des ministères ou entreprises afin qu’elles puissent avoir les moyens conséquents pour leur permettre de battre campagne au même titre que les hommes ».

Cette activiste des droits des femmes n’a pas manqué d’exprimer sa déception du nombre des femmes qui se sont retrouvées sur la liste des 82 candidats accusés de fraude et corruption. 

Il sied de rappeler que sur 477 députés proclamés provisoirement par la Céni, seulement 65 femmes, soit 14% créant une forte inquiétude, car, il y a eu des provinces ou aucune femme n’est élue. Espérons que lorsque la Céni va reprendre les élections dans quelques circonscriptions électorales, le nombre des femmes élues va augmenter.

Avancée timide du taux de représentativité des femmes élues

La vice- présidente du RFLAP, Astrid Tshimanga

«  Nous avons constaté une faible avancée du taux de la représentativité des femmes élues sur l’étendue du territoire de la République, soit 4 % de plus qu’en 2018. A cet effet, nous exhortons les partis politiques à mettre en application les mesures incitatives de la loi électorale pour une meilleure pris en compte de la parité homme – Femme », a fait savoir  Mme Astrid Tshimanga, vice-présidente du  Réseau des Femmes Leaders pour l’Accès à la Parole(RFLAP). 

Elle a, en outre salué la victoire des femmes candidates élues, les félicitant d ‘être présentes dans la vie politique afin de travailler pour promouvoir l’égalité des sexes et renforcer leur participation dans la vie publique et politique. 

Pour les candidates n’ayant pas gagnés, a dit Mme Tshimanga , le RFLAP leur suggère de poursuivre le combat pour mieux se positionner en 2028.

« Nous croyons à  votre capacité de continuer à travailler pour l’attente de l’égalité des sexes et pour une meilleure représentation des femmes dans la vie politique », a-t-elle conclu.

Ituri : absence de la femme parmi les députés élus, une réduction accrue

Une vue de l’Assemblée nationale

Au terme du scrutin organisé le 20 décembre dernier, visant à élire le président de la République et les représentants du peuple, aucune femme n’a été élue sur les 28 sièges à pourvoir en province de l’Ituri.

Les femmes ituriennes, grandes absentes à des postes importants de l’Assemblée nationale. Déjà, Il n’y a jamais eu autant des femmes à l’hémicycle. Très souvent, elles ne détiennent pas trop les postes les plus prestigieux des institutions.

L’absence des femmes de la province de l’Ituri à l’hémicycle est un déséquilibre qui peut encore réduire sensiblement la voix de la femme iturienne. Vraisemblablement, les défis restent énormes à relever pour la valorisation de la femme. L’accès facile aux postes de prise des décisions, reste utopique.

Sur les vingt-huit députés élus pour représenter toute une province à l’Assemblée nationale, seize nouvelles personnalités font leur entrée. Cependant, aucune femme ne figure parmi eux, contrairement à la législature précédente où un siège avait été occupé par une femme.

La province de l’Ituri est sous l’activisme des groupes armés qui prennent pour leurs cibles premières, les femmes et les enfants.

Pour rappel, l’égalité du genre permet au secteur de sécurité d’adopter une approche pour répondre aux besoins de la population. ACP/ODM

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