Kinshasa, 24 mars 2023 (ACP).- Les femmes des médias ont été invitées à informer avec objectivité pendant la période électorale afin de rechercher la paix et la cohésion nationale, lors de la 4ème édition de la foire des femmes des médias organisée vendredi à Kinshasa en RDC.
« C’est ici l’occasion d’inviter les femmes des médias à pouvoir travailler davantage non seulement dans le discours, mais aussi sur le comportement en campagne, parce que celle-ci donne l’opportunité à de mettre en avant ce qu’il sait faire de mieux. Le risque c’est de glisser vers des comportements qui peuvent mettre en danger l’unité et la cohésion nationale. Voilà pourquoi je vous lance cet appel de rechercher avant tout l’intérêt du pays», a déclaré le ministre du numérique, Désiré Cashmir Kolongele Eberande, lors de l’ouverture de cette foire.
Il a également fait savoir que les conséquences sont réelles qui font souvent objet à des poursuites judiciaires et le caractère très dissuasif de peine qu’encourent des personnes qui se livrent à ce genre d’activité, devrait les appeler à réfléchir et davantage à vulgariser ce nouveau cadre juridique qui les permet à travailler dans le souci d’amener le peuple dans la cohésion et pas dans la division.
« C’est de cette manière que vous allez participer comme des constructeurs, des personnes qui vont bâtir un Congo plus grand et plus beau qu’avant. Nous comptons sur notre responsabilité pour pouvoir vous ranger dans la vision du Président de la République en utilisant cet outil de manière responsable et surtout en faisant du numérique un véritable outil de travail à la disposition des journalistes et des femmes des médias que vous êtes », a souligné le ministre Cashmir Kolongele.
« C’est pour moi un immense honneur de prendre la parole à cette 4ème édition de la foire des femmes des médias qui est un cadre fédéral pour cette année pour pouvoir intervenir et dire un petit mot en rapport avec le thème que vous avez choisi et qui en lui-même, à savoir la participation des femmes des médias au processus de résolution des conflits de maintenance de la cohésion nationale pendant la période postélectorale apport des technologies de l’information », a-t-il relevé.
Le ministre Cashmir a, à cet effet expliqué que ce thème est non seulement stratégique mais il est surtout arrivé au bon moment parce que ‘’nous le savons tous, notre pays se trouve à l’année électorale et pendant le processus électoral, le besoin de gagner, l’envie de convaincre, de ratisser le plus grand nombre possible d’adhérant à son idéologie ou à sa thèse. Tous les différents acteurs utilisent des méthodes qui ne sont pas toujours loyal et parfois les journalistes, les hommes mais surtout les femmes des médias sont mis à profit pendant cette période pour pouvoir véhiculer l’information et transmettre différentes données’’.
« Nous allons noter que les femmes des médias sont comme les autres acteurs des médias l’avantage de disposer de quelque chose de très essentiel, c’est l’information (les données). Et donc, elles disposent de quelque chose de très essentiel qui en sois aujourd’hui a une valeur rénale et marchande. Et donc il y a une tentation très grande pour des gens qui détiennent l’information qui est celle de marchander l’information », a –t-il dit.
Ajoutant qu’il y aussi une tentation de voir les différents acteurs qui sont à la quête de cette information d’adopter des comportements pas correcte tels que des menaces et des chantages contre les gens qui possèdent cette information.
Face à cette situation, il est important que nous puissions nous interroger : ‘’comment est-ce que les femmes des médias doivent-elles participer à ce processus électoral ; comment doivent-elles aider à ce que ce processus se déroule dans les bonnes conditions et comment doivent-elles être des actrices constructives de ce processus électoral pour qu’on arrive à avoir des résultats satisfaisants ?
Par rapport à cette préoccupation, les réponses sont multiples. En tant que ministre en charge du numérique, nous avons une réponse qui est donnée par le politique mais également par le législateur. D’abord par le politique, ce que aujourd’hui dans notre pays, son excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a fait le choix de voir le numérique devenir un levier important d’intégration, de croissance, de développement et de vision, a renchéri le ministre Cashmir.
« Et pour cela, il a traduit cette vision en acte en dotant la RDC pour la première fois de son histoire d’un ministère du Numérique en 2021. Et pour donner corps à cette vision, il a impulsé que le programme du gouvernement puisse être fondé sur des projets qui assurent la transformation du numérique de notre pays, à savoir, le programme de transformation du numérique du pays. Ce programme est fondé sur des projets et un contre projet, nous avons un projet qui posent essentiellement ce qui est sur la formation aux métiers et à l’utilisation du numérique », a-t-il indiqué.
Le ministre Cashmir a, par ailleurs rappelé que le Président de la République vient de promulguer la première législation du domaine du numérique, à savoir ; le code du numérique. ‘’Ce texte est très important, voilà pourquoi j’en appelle à vous mesdames des médias de vous imprégner davantage de ce texte parce qu’il fixe non seulement les régimes juridiques des activités qui vous intéressent, mais aussi et surtout, il a l’avantage de déterminer un certain nombre de comportement qui sont dorénavant considérer comme étant des comportements infractionnels et qui loin de bruler la liberté de la presse bien au contraire, ces incriminations viennent protéger les acteurs concernés que vous êtes ».

Pour la présidente de l’Association congolaise des femmes de la presse écrite, (ACOFEPE), Grâce Israëlla Kangundu a expliqué que la foire des femmes des médias, qui est un centre de dialogue et de partage d’expérience, instauré depuis 2020 avec l’initiative d’Internews. Cette foire a permis aux femmes des médias à s’autoévaluer en terme de compétence et de reconnaissance du pouvoir de la femme des médias dans les instances de prise des décisions dans nos rédaction malgré jusqu’à présent, selon le dernier monitoring de l’ACOFEPE pour la période de septembre 20220, seuls 22% des femmes ont accès dans les postes de direction au sein des différentes rédaction de la ville de Kinshasa.
« Cette problématique n’a jamais handicapé notre lutte de défenseurs des droits des femmes dans la presse. Et de poursuivre, la thématique principale de cette 4e édition de la Foire des femmes des médias cadre avec le thème national du mois dédié aux droits des femmes, à savoir : Éducation numérique égalitaire pour la paix pour l’autonomisation des femmes et des filles en RDC », a-t-elle laissé entendre.
» Ce thème nous pousse à conscientiser la femme des médias du rôle essentiel qu’elle doit jouer par le biais du support numérique, surtout en cette année électorale qui se pointe à l’horizon » la présidente Kangundu.
» Pour l’ACOFEPE, l’apport de la femme des médias dans le numérique doit être celui de promouvoir le respect et la dignité humaine. Les numériques à travers des NTIC doivent être pour nous un milieu d’excellence pour promouvoir la paix et la cohésion sociale pendant cette année électorale« , a-t-elle renchéri.
Elle a par ailleurs appelé les femmes journalistes à saisir cette opportunité pour sensibiliser ensemble sur l’éducation numérique et pour s’attaquer sur les violences basées sur le genre en ligne et facilitée par le NTIC
« La 4ème édition de la foire des femmes des médias est l’occasion offerte à nous tous, de nous concentrer sur ces questions de l’égalité homme et femme, de procréation et des violences faites aux femmes. Cette année, le thème de la journée internationale de la femme qui s’inscrit dans le monde de l’égalité, occasion pour nous de construire un monde de demain plus égalitaire, tout en défendant l’égalité des chances dans le secteur des médias », a fait savoir Le directeur pays de la coopération suédoise, Joachim Bejing.
Il a soulevé qu’en RDC, le secteur des médias reste dominer par les hommes, or :’’nous savons donc qu’il reste encore beaucoup à faire pour éliminer les obstacles auxquels elles sont confrontées pour entrer dans ce secteur et réussir, à faire face aux problèmes qui les empêchent à émerger’’.
La 4ème édition de la foire des femmes des médias, axée sur le thème : « participation des femmes des médias au processus de résolution des conflits et maintien de la cohésion sociale pendant la période électorale : apport des technologies de l’information ». Organisée par l’ACOFEPE, à l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de la femme qui réunit non seulement les journalistes mais également les organisatrices de la défense et promotion de la liberté de la presse, des droits des femmes dans les médias mais aussi des institutions publiques. Mis en œuvre par l’Internews sur le financement de l’USAID et la coopération suédoise avec l’appui technique et financier du programme ‘’Media sector development activity (MSDA)’’. ACP/Kayu