« En ce 21ème siècle, la femme continue à être violée, tuée et exploitée » (Secrétaire général a.i au Genre)

 Kinshasa, 14 mars 2025 (ACP).- En ce 21ème siècle, la femme continue à être violée, tuée et exploitée parce qu’elle est femme, a déplorée vendredi, le secrétaire général a.i au ministère de Genre, lors d’une matinée d’information et de plaidoyer organisée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

« La femme congolaise dans la partie orientale de la RDC continue à vivre dans le calvaire suite à une agression barbare lui imposée par le Rwanda par le truchement des différentes forces négatives à l’instar du M23 et AFC qui occupent illégalement les deux capitales du Nord et du Sud Kivu, en violant l’intégrité nationale. En ce 21ème siècle, la femme continue à être violée, tuée, exploitée seulement parce qu’elle est femme », a déploré Paul Katalay, Secrétaire général a.i au ministère du Genre, famille et enfant.
M. Katalay a fait savoir que cette matinée avait pour objectif, de sensibiliser les femmes sur le thème national du mois dédié aux droits fondamentaux des femmes et exprimer la solidarité en l’endroit des femmes qui sont dans les zones occupées par les forces négatives et qui subissent des atrocités.

Il a remercié le Président de la République, Félix Tshisekedi pour ses efforts afin d’instaurer la paix durable dans la partie Est du pays, mais aussi à la Première ministre pour la concrétisation de la vision du Président, avant de saluer la présence de l’ambassadeur de Suède qui est un partenaire clé de la RDC.

Renforcer la participation des femmes dans le processus de paix

De son côté, Joackim Vaverka, ambassadeur de la Suède en RDC, a indiqué que son pays soutient les initiatives visant à renforcer la participation de la femme dans le processus de paix, de gouvernance et de développement durable.
«La Suède est un pays à forte engagement pour la paix, la promotion des droits humains et l’égalité des sexes depuis des nombreuses années. Nous soutenons des initiatives mondiales qui défendent les droits des femmes. Ici en RDC, nous soutenons les initiatives visant à renforcer la participation de la femme dans le processus de paix, de gouvernance et de développement durable », a-t-il dit.
Il a souligné que ce soutien se manifeste à travers des engagements politiques et diplomatiques, ainsi qu’à travers des partenariats des projets.
Selon M. Vaverka, la parité est un principe constitutionnel en RDC depuis 2006. Ce thème national intitulé : «La femme congolaise au centre des ambitions » montre la vision de la RDC à promouvoir la femme dans toutes les dimensions. La Suède a toujours soutenue les résolutions de l’ONU, notamment les résolutions 1325 et 2250 sur la jeunesse, la paix et la sécurité, a-t-il dit.
«Dans la situation actuelle, la Suède salut l’adoption de la résolution 2773 qui reconnaît clairement la violation du territoire congolais par le Rwanda et propose des actions concrètes pour la RDC», a-t-il relevé.

Appel à l’implication de la femme pour une paix durable

Mme Fifi Baka, porte-parole du mouvement « Rien sans les femmes (RSF)»,a appelé les parties prenantes à mettre la femme au centre des enjeux pour une paix durable dans le pays. « Sans l’implication de la femme, il sera impossible pour la RDC de parvenir à un développement et une paix durable», a-t-elle dit.
« L’activité de ce jour s’inscrit dans le cadre du projet « Tufaulu Pamoja », qui signifie « Réussir ensemble », dans sa phase 2, exécutée par «  le mouvement Rien sans les femmes », avec l’appui de notre partenaire CAFOD et l’appui financier de l’ambassade de Suède en RDC », a fait savoir Mme Fifi Baka.
Elle a signifié que ledit projet est mis en œuvre pour une durée de trois ans, dans les chefs-lieux de six provinces de la RDC dont Kinshasa, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika, Ituri et Tshopo, dont deux zones cibles sont affectés par la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Dans ce projet, une place importante est accordée à l’implication des femmes dans la prévention, résolution et consolidation de la paix conformément à la résolution 1324 du conseil de sécurité des Nations-Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, a-t-elle expliqué.
Le projet compte également mobiliser les communautés afin qu’elles jouent un rôle central pour atteindre la parité, promouvoir la bonne gouvernance et les sociétés plus égalitaires entre les sexes tout en favorisant une paix durable, a-t-elle conclu.

Des efforts pour restaurer l’autorité de l’État encouragés

Dans une déclaration conjointe entre RSF et ses partenaires lue à cette occasion, cette structure a encouragé le gouvernement congolais à poursuivre les efforts déjà amorcés pour restaurer l’autorité de l’État sur toute l’étendue de la République, afin de ramener la paix et sauver des vies humaines en péril.
Cette structure a recommandé à la communauté internationale d’imposer des sanctions concrètes et de maintenir une forte pression sur le Rwanda et ses supplétifs, afin qu’ils se retirent immédiatement des villes et territoires occupés sur le sol de la RDC, avant d’appeler les facilitateurs des processus de Nairobi et de Luanda de veiller à la participation des femmes aux processus.
«Aux troupes du M23 et de l’Alliance AFC, de créer un couloir humanitaire afin de favoriser l’acheminement de l’aide en faveur des populations civiles et respecter scrupuleusement les dispositions des Résolutions 1820, 1888, 1960, relatives à la protection des droits des civils, à la commission de violences sexuelles liées au conflit », a recommandé l’association.
Elle a conclu sa déclaration par appeler les Organisations de la société civile à mobiliser les communautés autour de l’inclusion et la cohésion sociale.
Le monde entier a célébré le 08 mars 2025 la journée internationale des droits des femmes. En RDC, cette journée a été célébrée sous le thème : « La congolaise au centre de toutes nos ambitions ».
ACP/C.L.

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