Kinshasa, 21 avril 2025 (ACP).- Des organisations féminines de la République démocratique du Congo (RDC) réunies autour d’une table des femmes engagées, des représentants de l’ONU Femme et du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) ont réfléchi sur la note de plaidoyer pour la paix dans le pays, lors d’une rencontre organisée lundi à Kinshasa.
« Cette rencontre a été dédiée à la réflexion sur la note de plaidoyer pour la paix, spécifiquement dans la région de l’Est de la RDC, une zone historiquement éprouvée par des conflits armés et des crises humanitaires », a déclaré Alain Likoota, Officier de l’information publique de la Monusco. Et d’ajouter : « Au cours de cet événement, les participantes ont eu l’opportunité d’échanger des idées et de consolider leurs aspirations collectives en matière de paix et de sécurité. La note de plaidoyer élaborée par ces femmes vise à aborder les défis spécifiques auxquels elles sont confrontées et à promouvoir leur rôle essentiel dans le processus de paix. Leurs perspectives uniques et vécues jouent un rôle crucial dans la construction d’un avenir pacifique pour la communauté ».
M. Likoota a rappelé les principes fondamentaux pour la rédaction d’un plaidoyer. « Le principe Quintilien du journalisme, communément désigné par les « 5W-H » ou le cinq questions de référence, auxquelles, on y ajoute une 6ème question « Who? (Qui?) What? (Quoi?), When? (Quand?), Where ? (Où?), Why? (Pourquoi?) et How? (Comment?) », a-t-il expliqué, avant de mettre l’accent sur la nécessité d’une documentation rigoureuse lors de l’élaboration d’un plaidoyer.
Et d’ajouter : « La RDC, en général et, en particulier sa région orientale, souffre des conséquences dévastatrices de violences prolongées, n’affectant pas seulement la stabilité du pays, mais également sa progression vers le développement socio-économique. Les femmes, souvent en première ligne des efforts de réconciliation et de reconstruction, sont pourtant sous-représentées dans les discussions formelles sur la paix ». Selon M. Likoota, les discussions lors de cet événement ont permis aux participants de mettre de la lumière sur plusieurs points clés que les femmes congolaises désirent voir inclus dans le plaidoyer.
Il s’agit, notamment de la mise en place des programmes de protection pour les victimes de violence, et l’élaboration de stratégies qui favorisent l’autonomisation économique des femmes en tant que vecteurs de paix a-t-il dit, avant d’enchérir : « À l’issue des sessions de réflexion, la note de plaidoyer sera adressée aux divers acteurs, y compris des responsables gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et des partenaires internationaux. Ce document est vu comme un appel urgent à l’action pour qu’une attention accrue soit portée aux besoins et aux droits des femmes dans les dynamiques de paix de la région ».
« Cette rencontre représente une étape clé dans la mobilisation des femmes congolaises pour la paix, déterminées à soutenir des organisations comme ONU Femmes et le PNUD, c’est possible de construire une société plus juste et pacifique, où les femmes jouent un rôle central dans la reconstruction et la réconciliation de leur pays », a-t-il dit.
Une présentation du contexte ayant servi de fondement à ce document de plaidoyer a été effectuée, notamment sur la situation dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri qui continue de se détériorer, marquée par une résurgence des affrontements entre les AFC/M23 soutenus par le Rwanda, les ADF, ainsi que d’autres groupes armés étrangers et locaux, sans oublier les forces gouvernementales. Ces violences ont entraîné le déplacement de plus de 6,9 millions de personnes, des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire, en plus de l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Ce document formule ainsi des recommandations stratégiques et concrètes à l’attention du gouvernement congolais, de l’AFC/M23 et d’autres groupes armés, du Rwanda, de l’Union Africaine et des organisations régionales telles que la SADC et la CIRGL, ainsi qu’aux Nations-Unies, à l’Union Européenne et à la communauté internationale, en vue d’établir une paix durable et de reconstruire cette région aux immenses potentialités économiques et agricoles. ACP/