La réforme de l’éducation de la jeunesse congolaise, objet d’un plaidoyer à Kinshasa

Kinshasa, 27 juin 2025 (ACP).- La réforme de l’éducation et de l’emploi en faveur de la jeunesse congolaise a fait l’objet d’un plaidoyer vendredi, à Kinshasa, capitale de République démocratique du Congo, lors d’un entretien avec une actrice sociale.

«La réforme de l’éducation et de l’emploi pour la jeunesse, l’une des causes profondes des crises récurrentes que connaît notre pays. Nous évoquons cette question  pour la refondation du contrat social congolais fondé sur la dignité, la justice et la solidarité», a déclaré Babeth Tshibola,  fondatrice de la  »Fondation Kalamu Lisanga ».

Et d’ajouter: «Aujourd’hui, la jeunesse, qui paie le prix fort du chômage et de l’absence d’avenir ; les femmes, souvent reléguées alors qu’elles portent la société».

Mme Tshibola, également coordonnatrice du mouvement  »Imposons le changement, a profité de l’occasion pour saluer l’initiative du dialogue national, tout en partageant sa vision, ses attentes et les conditions qu’elle estime essentielles pour que cette question ne soit pas une simple formalité, mais un véritable tournant pour la nation.

«Je prends la parole parce que le moment est crucial pour l’avenir de notre nation. J’ai salué l’initiative du dialogue national voulu par le chef de l’Etat, car elle peut constituer une réelle opportunité de mettre fin aux divisions et de construire un avenir commun. Mais cette opportunité ne sera féconde que si elle est sincère, inclusive et tournée vers le bien commun», a-t-elle dit, tout en exprimant des réserves.

«Mes réserves portent sur les risques de récupération politique ou de mise en scène sans impact réel. C’est donc par devoir de vigilance, mais aussi d’espoir, que je m’exprime aujourd’hui», a-t-elle expliqué.

Et de renchérir: «Un dialogue ne peut être national s’il ne reflète pas toutes les voix de la nation. Aujourd’hui, je crains que plusieurs groupes essentiels soient encore marginalisés : les communautés des zones en conflit, dont la souffrance est parfois instrumentalisée ; et les mouvements citoyens, porteurs d’un autre regard sur la gouvernance. Leur exclusion serait une erreur stratégique et morale».

Cette femme engagée en politique attends, en outre, des garanties concrètes auprès des autorités gouvernementales pour que ce dialogue soit transparent, équilibré et utile à la nation.

«Nous attendons d’abord une clarté sur les règles du jeu. Qui organise, qui arbitre, qui rend compte ? Ensuite, une représentation équitable et équilibrée de toutes les forces vives du pays, sans favoritisme politique. Il faut aussi des mécanismes de suivi et de mise en œuvre des recommandations, avec un calendrier clair et contraignant. Enfin, nous attendons un engagement public des autorités à respecter les conclusions issues du dialogue. Sans cela, ce processus perdrait tout son sens», a souligné Mme Tshibola.

Les enjeux prioritaires à aborder lors de ce dialogue évoqués

Par ailleurs, Babeth Tshibola a cité quelques enjeux prioritaires à aborder lors de ce dialogue, à savoir la gouvernance institutionnelle, avec un équilibre réel des pouvoirs, la justice sociale, ainsi que la redistribution équitable des richesses nationales, la sécurité dans l’Est du pays et la réconciliation nationale, qui suppose vérité, mémoire et pardon.

Elle a, enfin adressé un message à la population congolaise et aux partenaires du pays quant à leur rôle dans ce processus.

«Au peuple congolais, je dis ceci,  » ne soyez pas spectateurs, soyez les gardiens de ce processus. C’est votre avenir qui se joue. Engagez-vous, exprimez-vous, exigez la vérité et la justice ». Aux partenaires de la RDC, je rappelle que leur soutien doit être au service du peuple, non des intérêts de quelques-uns. Ce dialogue peut être un tournant, mais il ne le sera que si chacun, à son niveau, choisit le courage, l’écoute et la vérité», a-t-elle conclu.

ACP/ODM

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