Ituri : la corruption constitue un frein à l’instauration de l’Etat de droit (président de la Cour d’appel)

Bunia, 05 juillet 2023 (ACP).- La corruption constitue un frein à l’instauration de l’Etat de droit et au développement du pays, a déclaré le président de la Cour d’appel de la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo. « Il est tout à fait malheureux de constater que les pratiques corruptives se retrouvent dans le secteur de la justice qui, pourtant a pour mission de les décourager. Le code pénal congolais dans son titre quatrième prévoit et réprime toutes séries d’infractions contre l’ordre public et met à la disposition des praticiens du droit un instrument juridique de lutte contre la corruption », a fait savoir le président de la Cour d’appel d’Ituri, le magistrat Odon Kingansi Nzoku, lors du lancement officiel de l’atelier de ’’formation des agents des acteurs judiciaires sur la corruption et les infractions assimilées’’ organisé mercredi à Bunia, chef-lieu de cette province. « La cinquième section du Code pénal consacre un arsenal d’infractions parmi lesquelles nous retrouvons la corruption, les rémunérations illicites, le trafic d’influence. Les acteurs de la justice ont-ils la bonne distinction entre ces infractions ? Ont-ils aussi usage adéquat de cet instrument juridique pour endiguer ce malaise social qu’est la corruption ? », s’est-il interrogé, avant d’émettre le vœu de voir à l’issue de ces assises, les praticiens du droit améliorer leurs connaissances sur les infractions de corruption et les autres infractions qui sont assimilées.

Les causes, les conséquences et les enjeux de la corruption

Auparavant, la responsable du présent projet au sein de l’organisation RCN, Justice et démocratie/Ituri, Mme Emmanuella Burume a, dans son allocution, indiqué que pendant les quatre (4) jours de ces assises soit du 05 au 08 juillet, les participants vont réfléchir sur les causes, les conséquences et les enjeux de la corruption qui est aujourd’hui, systématisée et banalisée. « Vous conviendrez avec moi que notre justice aujourd’hui est fortement décriée un peu partout par rapport à la corruption qui gangrène le système. On a constaté que la corruption elle est systématisée et profondément banalisée et que celle-ci est justifiée de plusieurs personnes. On va voir pendant ces assises avec vous, les causes, les conséquences, et les enjeux de la corruption » a-t-elle relevé. 

Mme Emmanuella Burume a par ailleurs signifié que cette formation s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à la réforme de la justice (PARJ) 2 dans son troisième objectif qui est la lutte contre la corruption par l’appui des acteurs de la justice ainsi que les organisations de la société civile.

Cette séance de formation organisée par RNC, Justice et démocratie à travers PARJ(2) par  l’appui financier de l’Union européenne, a regroupé une trentaine de personnes parmi lesquelles, le président de la Cour d’appel de l’Ituri, les magistrats du parquet général de cette partie du pays, du tribunal de grande instance de Bunia, du tribunal pour enfants, du parquet de grande instance de Bunia, les avocats, les organisations de la société civile. Elle vise plusieurs objectifs notamment améliorer les connaissances des participants sur l’infraction de corruption et établir la différence entre cette infraction et les autres infractions qui lui sont assimilées, amener les participants à connaître les enjeux de la lutte contre la corruption dans le secteur de la justice.

ACP/

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