Mbujimayi, 28 mai 2024 (ACP). – Les cours d’éducation physique et de travail manuel, tendent à disparaitre dans les écoles de Mbujimayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, au centre de la République démocratique du Congo, a appris mardi l’ACP des sources pédagogiques.
« À un certain moment, on le faisait très bien sans professionnel du cours, mais aujourd’hui ces cours d’éducation physique et travail manuel disparaissent. D’abord ce sont les enseignants d’éducation physique formés et qualifiés qui manquent, il n’y en a pas, donc ce sont les branches de remplissage bouche trou, qu’on peut donner à n’importe qui. Aussi, les enfants n’aiment pas l’éducation physique, ils n’aiment pas les travaux manuels, sinon vous verrez les enfants sauter à l’occasion de rien. Donc il faut les spécialistes de l’éducation physique pour ça », a déploré le Pr Florimond Cimanga Mulangala, Secrétaire général académique de l’Institut supérieur pédagogique (ISP), de Mbujimayi.
Le chef du département de biologie, éducaton physique de la même institution d’enseignement supérieur, justifie cette disparition par le désintéressement total des étudiants à cette filière.
« Pour ce qui est de gymnastique, je crois que c’est le problème des spécialistes. Donc, nous avons l’option d’éducation physique où ce cours-là est programmé. Mais les étudiants de cette promotion sont très moins nombreux. Actuellement nous n’avons qu’un seul étudiant en L1, LMD, dans les autres promotions montantes il n’y a pas d’étudiants. Les jeunes gens ne s’orientent pas dans cette formation, or il faut qu’il y ait des éducateurs physiques. « , a déclaré Pierre Lungi, Chef du département de biologie et éducation physique à l’ISP/Mbujimayi.
» Il y a beaucoup d’écoles, mais très peu d’éducateurs physiques spécialistes dans le domaine. C’est ça le problème. Peut-être qu’on peut trouver une stratégie, qu’on arrive par exemple à ce que chaque école envoie quelqu’un et on essaie de donner une disponibilité pour la formation de manière générale. De manière à ce que chaque école dispose quand-même de quelqu’un qui a des notions de gymnastique », a-t-il ajouté.
Contacté à ce sujet, un responsable d’école reconnait l’importance du cours d’éducation physique et travail manuel, alléguant qu’ils permettent de renforcer la santé physique, intellectuelle et morale des élèves.
« L’éducation physique ne tend pas à disparaitre dans notre école. Etant une école de catégorie A, nous revalorisons l’éducation physique parce que ça donne la santé physique, la santé mentale et la santé même intellectuelle à nos élèves. Donc nous avons priorisé, surtout pour cette année scolaire, on a donné priorité à l’éducation physique. Nous avons même uniformisé la tenue de l’éducation physique, et moi-même j’en ai fait mon cheval de bataille. Si vous passez dans mon bureau, vous verrez que tout enfant qui n’a pas de tenue est tracassé jusqu’à la moelle épinière, c’est pour dire que nous avons accordé l’importance capitale à ce cours là« , a laissé entendre Mardochée Dianda, directeur de discipline à l’institut Mulemba.
Et d’ajouter,
« Pour le travail manuel, nous n’avons pas un cours intitulé travail manuel, mais nous avons des travaux manuels comme sanction à quelques dérapages pour les enfants qui ont violé tel ou tel autre règlement d’ordre. Selon notre règlement d’ordre intérieur, à son article 17 et 18 on a prévu quelques sanctions ayant trait à donner une rééducation, à débroussailler, à balayer, à arranger la cours scolaire sous forme des travaux manuels mais pas comme un cours à donner ». ACP/Kayu