Kinshasa, 24 juin 2025 (ACP).- Nonante (90) filles victimes des violences basées sur le genre (VBG) à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), ont été certifiées dans le cadre du projet « Toyokana », lors d’une cérémonie organisée mardi par la division urbaine des Affaires sociales en collaboration avec l’appui technique financier de Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « Aujourd’hui nous célébrons le parcours de résilience, de courage et d’accomplissement. Les filles (90) que nous honorons aujourd’hui sont plus les victimes, elles sont de porteuses d’avenir prêtes à transformer leur vécu en force. Grâce au soutien de l’Unicef ainsi qu’à l’exécution diligentée par notre division urbaine des Affaires sociales, notre projet +Toyokana+ est constitué à un espace d’apprentissage et d’émancipation pour ces jeunes filles », a déclaré Florent Boto, spécialiste Unicef en protection de l’enfant. « Cet événement marque non seulement une étape significative dans la vie de ces jeunes filles mais constitue également un moment de réflexion sur notre engagement collectif à lutter contre les violences basées sur le genre qui touchent les jeunes filles dans la ville de Kinshasa », a-t-il dit. Pour M. Boto, les efforts visent à répondre au besoin spécifique de celles qui ont subi des violences basées sur le genre en leur offrant des compétences essentielles qui leur permettent d’intégrer le monde numérique. « L’information n’est pas seulement un domaine technique, elle est devenue un vecteur d’autonomisation et un tremplin vers les opportunités professionnelles futures », a-t-il dit. Florent Boto a fait savoir que des compétences acquises durant cette formation ouvrent des portes non seulement à ces jeunes filles mais aussi à leurs familles et leur communauté.
L’exclusion numérique est une forme d’injustice
Selon Prinscilia Muvudi, porte-parole de « Femmin Tech », dans un monde marqué par les avancées de l’intelligence artificielle, de la connectivité et l’autonomisation, l’exclusion numérique est une forme d’injustice.
« Souvent ce sont les filles et les communautés marginalisées qui en paient le prix. C’est pourquoi l’action de +Femmin Tec+ est essentielle et exemplaire. En RDC, +Femmin Tec+ s’engage à offrir aux filles et aux femmes un accès stable à la formation technologique, à renforcer leurs capacités, à développer leur leadership », a-t-elle dit. « A travers ce programme, +Femmin Tech+ participe effectivement à plusieurs objectifs de développement, notamment l’ODD4 pour l’éducation de qualité, l’ODD5 pour l’égalité de genre, l’ODD8 pour la croissance inclusive, l’ODD9 en faveur de l’innovation et la culture », a-t-elle dit. La porte-parole de « Femmin Tech » a, à cette occasion, lancé un appel pour soutenir sa structure dans le cadre d’un investissement des filles à travers une politique inclusive et une formation adéquate pour transformer des vies, des familles, des communautés entières, car « autonomiser une fille, c’est semé la résilience, former une femme, transformer un pays ».
Pour l’intensification des efforts en faveur les victimes des violences
En outre, le gouvernement de la RDC a été invité à intensifier ses efforts pour accompagner les filles victimes des violences basées sur le genre. « Le gouvernement de la RDC, les Ong internationales et locales ainsi que les acteurs impliqués dans la protection de l’enfance doivent intensifier leurs efforts pour accompagner toutes les filles victimes des violences basées sur le genre à Kinshasa », a indiqué Stéphanie Makiese, bénéficiaire de certification de 90 filles, formées par « Femmin Tech ». « Le projet +Toyokana+ financé par l’Unicef et mis en œuvre par la division urbaine des Affaires sociales a été un véritable point de départ. Dans l’espace +Toyokana+ de Kalamu, nous avons appris non seulement des compétences digitales essentielles pour notre avenir mais aussi à croire en nous-mêmes », a-t-elle renchéri. Cette cérémonie a été également marquée par plusieurs interventions, notamment celles du représentant du secrétaire général aux Affaires sociales, Lucie Kanku, cheffe de division urbaine des Affaires sociales de Kinshasa, les témoignages des victimes des violences, etc. ACP/