Kinshasa, 12 décembre 2023 (ACP).- Le déroulement de la campagne électorale des candidates pour le scrutin du 20 décembre, a été évalué mardi, par une plate-forme de femmes, lors d’une journée organisée à Kinshasa, en République démocratique du Congo. « Évaluer le déroulement de la campagne électorale des candidates à neuf jours de sa fin, était l’objectif de la matinée d’échanges organisée aujourd’hui, par le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) », a déclaré Grace Lula Humba, coordonnatrice de cette plate-forme de femmes politiques et de la société civile.
Face à ce tableau sombre peint par les candidates sur terrain, le CAFCO lance un message particulier à la CENI, « Nous lançons un message à la Centrale électorale d’assouplir les mesures en ce qui concerne les témoins. Déjà, les femmes ont beaucoup de difficultés pour battre campagne, il ne faudra pas leur ajouter encore d’autres charges, s’agissant du déploiement des témoins sur terrain ».
« Aux partis politiques, de donner des moyens aux femmes, pour qu’elles battent la campagne au même titre que les hommes », a recommandé Grâce Lula, qui s’est interrogée : « comment voulez-vous gagner avec les femmes si vous ne voulez pas leurs donner les moyens afin qu’elles puissent battre la campagne au même titre que vous ».
Manque des moyens aux candidates pour battre campagne
De son coté, Georgette Biebie Songo, candidate à la députation provinciale de la conscription de Limete, a exprimé sa désolation par rapport à la réalité qu’elle est en train de vivre sur terrain. « Les responsables des partis politiques ne nous ont pas remis des moyens conséquents pour battre campagne. Sur terrain, il y a rien de gratuit. Même si tu veux organiser un petit rassemblement dans un espace, nous sommes obligées de payer. Même si nous nous sommes préparées depuis 5 ans ces moyens ne suffisent pas », a-t-elle déploré.
Il y a un grand travail à faire sur le changement des mentalités dans nos communautés, a reconnu cette candidate. « C’est vrai, il y a beaucoup de gens qui vivent dans la pauvreté extrême, il y a aussi un manque de confiance totale entre la base et les candidats », a-t-elle évoqué. Pour Maguy Ebeka, candidate à la circonscription de la Tshangu, a souligné que les difficultés sont énormes sur terrain, « Partout où vous passez les gens sont intéressés à l’argent. Les projets de société des candidats ne leurs concernent nullement », a-t-elle mentionné, ajoutant que le côté positif de cette campagne, c’est de découvrir tous les coins de Tshangu.
De son côté, Victorine Izuba Dimbu, député provinciale dans la province de Kenge et également candidate dans la même province, en mission à Kinshasa, a déploré le comportement des leaders de son parti politique qui font ombrage à la promotion de la femme.
« Nous accusons 6 mois d’arriérés de nos émoluments », a –t-elle déploré. « La situation est regrettable sur terrain. Les femmes mènent la campagne avec les moyens des bords », a conclu Victorine Izuba. Notez que cette matinée d’échange qui a été organisée par le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), avait pour objectif d’évaluer l’évolution de la campagne électorale des femmes candidates. ACP/