Kinshasa : des jeunes sensibilisés à la lutte contre les injures publiques en RDC

Kinshasa 17 août 2024 (ACP)- Des jeunes ont été sensibilisés à la lutte contre les injures publiques, lors d’une journée d’éveil organisée samedi, au jardin botanique de Kinshasa en République Démocratique du Congo.

«Nous avons observé un moment de détérioration des mœurs de la jeunesse. Étant éducatrices sociales, nous avons conçu « la garnison des éducateurs congolais (GEC) », c’est ainsi qu’aujourd’hui, c’est une journée d’éveil, de conscientisation pour dire à tout le monde que nous refusons catégoriquement ce genre d’injures qui dérangent la société », a déclaré Francine Welanga, coordonnatrice de l’Associations «Femme accomplie».

« Nous allons également voir comment commencer une nouvelle campagne de proximité en faveur de la jeunesse « , a-t-elle ajouté.

De son côté, le professeur Adelbert Tekilazaya, docteur en lettres et civilisations latines à l’Université pédagogique nationale (UPN) à Kinshasa, a épinglé les objectifs fixés par la GEC, en termes de cette sensibilisation, celui d’obtenir la réparation et l’assainissement des mœurs sociales, l’harmonie des relations interpersonnelles ainsi que l’épanouissement de l’individu congolais.

« La pratique de ces valeurs va aider à redresser les bonnes mœurs sociales et à combattre contre les injures publiques« , a-t-il indiqué.

«Pour les jeunes qui sont respectueux, nous les encourageons à demeurer dans cette voie. Pour ceux qui sont violeurs de bonnes mœurs, nous les invitons à se ressaisir et se remettre sur les rails en évitant les injures publiques et toute autre antivaleur », a-t-il appelé.

Les injures publiques contribuent à la balkanisation de la RDC

D’après le pasteur Jean Paul Tshibanda, conseiller conjugal de formation, les injures contribue à l’agression de la RDC et à la balkanisation du pays.

« Rester silencieux et impuissant face à ce fléau, c’est contribuer à nos ennemis qui nous agressent dans l’Est. Ce comportement aide à la balkanisation de notre pays, parce que lorsqu’on reçoit des injures, on se sent diminué, et on ne peut pas être un bon militaire, un bon citoyen dans la société», a-t-il déclaré, avant de louer l’initiative d’une campagne de proximité contre les injures publiques.

«C’est une campagne louable et nous invitons le gouvernement, le parlement et toutes les personnes de bonne foi, les vrais patriotes à se lever parce que si nous restons impuissant face à cette situation, je crois que l’avenir du Congo sera hypothéqué. J’appelle les Eglises, les parents et la jeunesse à parler de ce sujet et d’en faire une grande sensibilisation et de rééduquer», a-t-il appelé.

Les autorités invitées à lutter contre la dépravation des mœurs 

Le pasteur Tshibanda a, par ailleurs, invité les autorités à mettre à contribution l’influence des artistes de tout genre pour lutter contre cette dépravation des mœurs sociales.

Selon lui, avec ce constat amer,  le Congo est en train de dégringoler à cause des mœurs anti sociales notamment les injures publiques, est une  réalité qui n’honore aucun congolais.

«Dans ce pays, ça saute au vu de tous dans les bus, avec les conducteurs des motards, les receveurs, alors des injures qui atteignent le summum, qui touchent à la mère, à la sexualité et jusqu’à toucher aux autorités. Sur les réseaux sociaux, on insulte même le chef de l’État, son épouse. Une société qui ne respecte pas ses autorités, je crois que c’est une société sans avenir», a déploré le pasteur Tshibanda.

«Lorsque le problème devient un phénomène, ça provient toujours des conséquences du passé. Actuellement, il y a des crises économiques, les enseignants ne sont pas bien payés, les parents sortent le matin et les enfants s’abandonnent à eux-mêmes. Il y a aussi l’impunité, la négligence de nos valeurs africaines», a-t-il martelé.

Pour des systèmes éducatifs adaptés aux réalités sociales

Le pasteur Tshibanda a, en outre, plaidé pour que le pays soit doté des systèmes éducatifs adaptés aux réalités sociales.

«Ouvrir des prisons, c’est bien bon, mais il faut d’abord commencer en aval, c’est-à-dire nos systèmes d’éducation doivent s’adapter à la mondialisation qui vient vraiment de façon effrénée en mettant l’enfant à la portée de tous», a-t-il préconisé.

«Dans le temps de retard que l’Afrique a déjà accumulé, je crois qu’il y a d’autres choses que nous devons verrouiller pour adopter une politique contre l’infiltration de n’importe quoi qui vient de l’extérieur», a renchéri le conseiller conjugal, avant de préciser : « à la jeunesse, nous pouvons dire que la discipline des parents est donnée pour que l’enfant puisse se tailler. La place dans la société, même lorsqu’on médite dans les églises, dans des associations, c’est pour que les personnes se taillent. Une personne sans valeur est tolérable mais sera difficilement acceptable».

La «Garnison des éducateurs du Congo» (GEC) a été initiée en RDC par Mme Francine Welanga comme étant une structure de défense et de protection de bonnes vie et mœurs dans plusieurs domaines de la société.

Cette sensibilisation à la lutte contre les injures publiques, en accord avec l’Association des « femmes accomplies », que coordonne également Mme Francine Welanga, s’est tenue en prélude d’une prochaine campagne de proximité en faveur des jeunes pour lutter contre ce fléau.

ACP/C.L.

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