Kinshasa, 25 janvier 2022 (ACP).- Des Ongs de défense des droits de l’homme saluent la vision du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a chargé le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de mettre en place, avec la collaboration du gouvernement, un cadre de concertation pour définir les canaux destinés à rendre effectif le recrutement des magistrats civils et militaires.
M. Gabriel Tshiswaka de l’ONG ‘’Héritier de la justice’’ qui l’a dit lors d’un point de presse mardi dans la commune de la Gombe, a fait savoir que cette vision du chef de l’Etat procure de nombreux avantages notamment doter les différents parquets et tribunaux implantés dans les 26 provinces des magistrats compétents. Ce qui contribuera à désengorger les prisons, a-t-il ajouté.
A en croire, M. Tshiswaka, la RDC compte à ce jour, près de trois mille magistrats, un effectif insuffisant pour couvrir les 26 provinces. Il en faut plus de 10.000, selon les estimations de la ministre de la Justice.
Pour rappel, le dernier recrutement des magistrats remonte à 2009 quand le pays ne comptait que onze provinces avec seulement une dizaine des cours d’appels. Le passage de onze à vingt-six provinces en 2015 a favorisé l’augmentation du nombre des cours d’appel qui ont plus que doublé. Cela est venu aggraver la situation sans un nouveau recrutement. En 2017, une enquête de la commission spéciale du CSM a révélé que, sur les trois mille magistrats, deux-cents étaient des faussaires.
Une année après, en 2018, le président Joseph Kabila a signé plusieurs ordonnances « révoquant des magistrats, et portant sur des démissions volontaires ou d’office, de la mise à la retraite, la relève anticipée des fonctions ainsi que de la nomination de certains autres».
L’intérieur du pays étant abandonné. Plusieurs organisations font pression pour que de nouveaux magistrats soient nommés afin de rendre les tribunaux opérationnels.
Plusieurs magistrats refusent de travailler à l’intérieur du pays alors qu’ils y sont affectés. Ils sont concentrés dans les grandes agglomérations surtout à Kinshasa où l’on compte plus de trois-cents magistrats, selon le CSM. ACP/ZNG/OB/MNI/KMT