Kinshasa : « la masculinité militarisée », un nouveau concept du genre expliqué dans une matinée

Kinshasa, 24 janvier  2025 (ACP).- La « masculinité militarisée », a été évoquée vendredi, comme un nouveau concept du genre, lors d’une matinée de restitution de la deuxième phase d’une enquête réalisée à Kinshasa en République démocratique du Congo, par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF/RDC).

« Pour la deuxième phase de l’Enquête sur les approches de communication dans la compréhension du concept ‘’Masculinité Militarisée’’, nous sommes restés à Kinshasa, le résultat est qu’il s’agit d’un nouveau concept qui va prendre du temps pour que les gens puissent s’adapter à cela. C’est un nouvel adjectif qui est attaché à la masculinité », a déclaré Lisette Mavungu, présidente de WILPF/RDC.

« La masculinité militarisée est une force attribuée au contrôle, au pouvoir, à la violence qu’on peut trouver autant chez les hommes que les femmes. La connotation militarisée ne voudrait pas faire penser aux militaires ou policiers », a-t-elle expliqué.

« Nous avons voulu contribuer dans notre travail à côté d’autres masculinités qui existent. A travers cette étude, nous avons voulu contrecarrer non seulement le patriarcat mais tout ce qui est autour de ce que l’on donne comme prérogatives aux hommes c’est-à-dire, les hommes peuvent vivre autrement sans exercer leur masculinité de la mauvaise manière », a-t-elle affirmé.

Mme Mavungu a fait savoir que cette enquête d’une année constitue un outil précieux pour identifier le levier d’actions pertinentes et innovantes en vue de déconstruire les stéréotypes et promouvoir une paix durable fondée sur ses valeurs d’égalité et de justice.

« Cette enquête est issue d’un processus collaboratif rigoureux mettant en lumière les dynamiques complexes qui influencent nos perceptions sociales, nos politiques et nos pratiques communautaires. Elle constitue un outil précieux pour identifier le levier d’actions pertinentes et innovantes en vue de déconstruire les stéréotypes et promouvoir une paix durable fondée sur ses valeurs d’égalité et de justice », a-t-elle poursuivi.

Une étude pour identifier les voies de résistance

Par ailleurs, Mme Annie Matundu, représentante de la WILPF pour l’Afrique, ayant exposé sur la première phase de cette étude réalisée dans les provinces du Nord-Kivu, de l’Ituri et de Kinshasa a noté que l’objectif de cette enquête est d’identifier les voies de résistance en écoutant les besoins de ces communautés masculines, d’identifier la perception, l’expérience ainsi que les pratiques des hommes puissants, des militaires et des civils, vivant en RDC.

Ceci, a-t-il dit, est dans l’objectif de découvrir les résistances à la masculinité violente, tout en supportant la non-violence, en menant des plaidoyers pour développer des programmes, des interventions et des conseils politiques pour réduire les violences et conflits liés aux masculinités militarisées.

Cette matinée a connu la participation, notamment de la représentante du ministre du Genre famille et enfant, d’un expert en la matière, etc.

La première phase de l’Enquête sur les approches de communication dans la compréhension du concept « Masculinité Militarisée » a été menée dans 4 pays, à savoir : le Cameroun, la Colombie, l’Afghanistan et la RDC. Par contre, dans la deuxième phrase, deux pays ont été ajoutés dont le Yémen et le Nigéria.

ACP/C.L.

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