Kinshasa, 11 mai 2024 (ACP).- La promotion de l’égalité homme-femme est l’une des stratégies favorisant l’emploi des jeunes, a déclaré le vice- président du Conseil national de la jeunesse (CNJ), lors d’une conférence réunissant cette catégorie de la population, samedi à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« La gouvernance favorisant l’emploi des jeunes en République démocratique du Congo doit se béquiller sur 12 stratégies qui sont, la promotion de l’égalité homme-femme c’est-à-dire que la gouvernance favorable à la création de l’emploi des jeunes en RDC doit intégrer les questions liées à l’égalité des hommes et des femmes, pour que ceci soit possible. Les jeunes hommes et femmes entrepreneurs doivent avoir un accès équitable aux finances et aux opportunités», a déclaré Nathanaël Atibu, vice- président du Conseil national de la jeunesse (CNJ).
«Elle doit reconnaitre l’hétérogénéité de la population jeune et la nécessité de promouvoir des approches ciblées c’est-à-dire que cette gouvernance doit prendre en compte la diversité des besoins de différents groupes des jeunes qui varient en fonction des caractéristiques individuelles de sexe, âge, contexte socioéconomique et familial, niveau d’éducation, milieu de résidence, etc.», a-t-il ajouté.
Une autre stratégie recommandée par M. Atibu est la création d’emplois décents et l’amélioration de la qualité du travail c’est-à-dire que la gouvernance favorisant la création d’emploi doit permettre au pays d’identifier les secteurs et les domaines porteurs d’emplois afin de donner des priorités des interventions audits secteurs. Ceci permettra alors d’atteindre le double objectif d’amélioration de la quantité et de la qualité des emplois des jeunes.
En outre, la promotion de l’accès des jeunes aux biens productifs c’est-à-dire l’accès aux ressources de production notamment aux terres, aux finances et à la technologie, a-t-il encore souligné, constitue un stimulus aux emplois indépendants des jeunes tant dans les milieux ruraux qu’urbains.
«Partant de l’avis des jeunes, le système actuel d’enseignement ne fournit pas les compétences pratiques qui leur sont nécessaires pour affronter le marché de l’emploi, c’est ainsi que beaucoup de jeunes n’ont pas ou ne reconnaissent pas la valeur des compétences non techniques. Un accès limité au coaching et au monitoring professionnel, peu d’occasions de participation communautaire et un manque d’accès au crédit pour les jeunes entrepreneurs, tels sont quelques obstacles liés à l’emploi épinglés», a-t-il fait savoir.
L’implication des organisations représentant les intérêts des jeunes qui doit se faire en amont lors des discussions avec les parties prenantes et en aval lors de l’évaluation quantitative et qualitative des emplois créés, est aussi l’une des stratégies proposées pour donner l’accès à l’emploi des jeunes.
Le président du CNJ a, également, fait savoir que le développement de la République démocratique du Congo est donc étroitement lié au bien-être des jeunes congolais. Les dernières statistiques du Programme des Nations Unies pour la Population indiquent que 33% des 100 millions d’habitants que comptait notre pays en 2020, se retrouvait dans la tranche des 10 à 24 ans. Le nombre des jeunes augmentera à 31,6 millions d’ici 2025 et 42,9 millions en 2050.

Les jeunes congolais appelés à surmonter les difficultés
L’un des intervenants, M. Jean-Claude Masangu, l’ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) a conseillé aux jeunes présents à cette conférence, de ne jamais lâcher, savoir que les difficultés il y en a toujours mais il faut les surmonter.
«Le blocage de cette jeunesse se situe au niveau de la formation, il faut informer, encadrer la jeunesse, et quand vous l’encadrer, il va faire de merveilles selon leurs propres objectifs, retenir que la formation, la compétence et le travail assidu payent toujours, il faut quantifier ses objectifs, mesurer ses réalisations, ne jamais rien lâcher en cas de difficulté, la vie est un combat, on cesse de combattre que quand on meurt», a-t-il insisté.
«Moi aussi j’étais jeune, c’est tout à fait normal de les comprendre, maintenant je suis à un âge où il faut faire la passation, l’âge de transmettre à la jeunesse le savoir-faire, l’expérience, l’intégrité », a-t-il ajouté.
Le vice-ministre de la Défense nationale et anciens combattants Samy Adubango a, pour sa part, fixé l’assistance sur la prise de conscience afin de s’affirmer dans le milieu professionnel et politique en République démocratique du Congo.
« La jeunesse doit mettre en tête pour qu’on arrive là où on est, c’est d’abord un engagement sincère, une détermination, parce que le combat est là, il est ouvert, moi-même j’en suis victime, j’ai toujours été l’objet des injures, l’objet des discriminations, vous devez être corrects vis-à-vis de votre propre vision, ne plus céder à ces manipulateurs qui veulent vous tirer vers le bas», a-t-il dit.
«Pour faire de cette République une République qu’il faut mais dans la plupart des cas, la jeunesse elle-même n’a pas confiance d’elle, c’est pourquoi elle est l’objet de manipulations, elle envie n’importe quoi, nous devons nous écarter des envies, j’ai dit une fois que vous avez votre diplôme, il faut que l’environnement vous témoigne, on vous cherchera pour n’importe quel poste, ça c’est mon expérience personnelle que je partage. En politique quand vous appliquer l’humilité en tout cas les choses sans difficulté», a-t-il conclu.
Le taux de chômage officiel est à hauteur de 32,2%, quasiment deux fois la moyenne nationale (17,8%) dans l’économie formelle. Toutefois, l’ampleur réelle du sous-emploi et du chômage des jeunes n’est pas connue. Certaines estimations planchent au-dessus des 70%. Alors que les employeurs ont souvent affirmé qu’ils ne s’attendent pas à une expérience professionnelle pour leurs emplois de premier échelon, les jeunes doivent lutter pour trouver un emploi formel.
Cette population de jeunes en pleine croissance a un énorme potentiel pour renforcer les objectifs nationaux dans les domaines de la gouvernance et du développement économique et social. Pour jouer pleinement ce rôle, les jeunes congolais doivent être mieux instruits, bien formés et mieux encadrés à travers des emplois décents, épanouissants et innovants.
En effet, Il y a une déconnexion entre les capacités des jeunes et les exigences des employeurs. Beaucoup de jeunes n’ont ou ne reconnaissent pas la valeur des compétences que recherche le secteur privé. Souvent mal formés et manquant généralement les compétences nécessaires pour soutenir la concurrence sur le marché de l’emploi, les jeunes trouvent peu de possibilités pour gagner un salaire décent.ACP/KHM