Kinshasa, 25 décembre 2023 (ACP).- Une activiste de droits de l’homme a dénoncé samedi, lors d’une interview accordée à la presse, l’exploitation sexuelle des filles travaillant dans des bistrots à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Je suis au courant de ce que traversent les filles dans les bars ou certains milieux incongrus. Ça fait mal de savoir que ces dernières ne savent pas que ce qu’elles font et subissent c’est de l’exploitation sexuelle. La plupart pensent malheureusement que ce sont les exigences liées à leur travail », a déclaré Caroline Norah Pindi, activiste des droits de l’homme.
Mme Pindi a fait savoir que ces filles font très souvent face aux discours manipulateurs. « Si tu es une serveuse, tu dois t’habiller de façon à exposer les parties intimes de ton corps pour attirer plus de clients. Ce sont des choses à dénoncer. Nous devons agir de façon efficace pour mettre fin à ça dans le but de protéger nos enfants », a indiqué Mme Pindi.
Selon elle, l’origine de cette mauvaise pratique est la misère, la recherche de l’argent facile car, aujourd’hui, les parents sont clochardisés et démissionnaires, c’est-à-dire, ils laissent libre cours aux bêtises de leurs enfants. « Et même quand ils veulent taper du poing sur la table, elles n’obéissent plus étant donné que certaines d’entre elles nourrissent leurs maisons avec l’argent obtenu de ce travail », a-t-elle révélé.
« C’est en partie la faute de la jeune fille, mais je pense que les responsabilités sont partagées entre la jeune fille, les parents et le gouvernement. C’est bien dommage qu’une jeune fille prenne en charge ses parents, car ces derniers n’auront pas l’aisance d’exercer leur pouvoir sur elle », a déploré Caroline Nora Pindu.
Dans le souci de mener des actions concrètes et apporter des solutions idoines, la société civile doit sensibiliser les jeunes et créer un programme d’encadrement. Pour y arriver, les structures de la société civile doivent être financées, travailler en franche collaboration avec les ministères étant donné que ce sont eux qui encadrent les jeunes filles en mettant à la disposition de la société civile des moyens financiers et logistiques.
« Si vous connaissez une boite de nuit où les jeunes filles sont exploitées, il faut dénoncer. Nous devons travailler avec la population toute entière pour arriver à mettre fin à ce fléau » a-t-elle conclu. ACP/ KHM/KKP