La masculinité positive et la santé co-responsable, objet d’un atelier à Kinshasa

Kinshasa, 16 août 2024 (ACP).- La masculinité positive et la santé co-responsable a fait l’objet des échanges vendredi à Kinshasa en République démocratique du Congo, lors d’un atelier organisé du 15 au 16 août 2024 en faveur des enseignants, des motocyclistes et des prestataires de santé.

« Nous avons organisé ce deux journées d’échange et pratique sur la masculinité positive et la santé co-responsable en vue d’un apprentissage croisé entre le groupe cible de 25 participants, notamment des enseignants (pointfoca), des motocyclistes, des jeunes en formation et des prestataires de santé« , a déclaré Marie Grâce Neema, responsable des projets à « Si jeunesse savait« .

« Cette formation consiste à mettre en lumière et à réfléchir collectivement au sujet de pratique déjà expérimentée qui réponde à la masculinité positive et la santé Co responsable. La complémentarité de l’échange de pratique et de la formation et l’évaluation de changement de comportement également parmi les objectifs de cette activité« , a-t-elle ajouté.

Selon Mme Neema, les résultats entendus sont, entre autres, la rencontre réalisée entre les différentes cibles pour partager les échanges d’expérience sur les masculinités positive et la santé co-responsable responsabilité.

« A travers cet atelier, nous attendons également voir que les échanges et les discussions sur les bonnes pratiques de la masculinité positive et la santé co-responsabilité sont engagés et que les expériences et les bonnes pratiques pour un vrai changement sont capitalisées », a-t-elle indiqué.

Rappel sur les notions du genre et stéréotypes du genre

Par ailleurs, le sociologue Carlin Vese Pinzi, expert en genre, masculinité et féminité positives a rappelé les notions du genre, sexe, stéréotypes du genre dans le pouvoir et relations.

« Les droits des femmes sont systématiquement pris en compte dans les politiques publiques et institutions internationales, après la déclaration des Nations Unies pour l’élimination de la violence faite aux femmes en 1993 et l’adoption du Plan d’Action de Bejing en 1995″, a-t-il indiqué.

« En RD Congo, l’alignement aux stratégies d’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme, la protection et la promotion de ses droits est garanti par la constitution en son article 14. L’adhésion de la RDC au protocole de Maputo et la mise à jour de la Stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre constituent des bases solides pour la mise en œuvre des actions concrètes de protection des femmes et de promotion de leurs droits dans les communautés », a-t-il ajouté, avant de souligner que l’une des clés du succès réside dans l’engagement de toutes les parties prenantes, dont les hommes et les garçons, pour une offre des services de base de qualité.

« En effet, les attentes sociales de ce que les hommes et les garçons devraient et ne devraient pas être ou faire affectent directement les attitudes et les comportements relatifs aux problématiques de la santé. À titre d’illustration, la promotion du droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction des femmes et des jeunes filles au sein des structures sanitaires est fortement influencée par les normes sociales locales sur le genre (exemple : stéréotypes de supériorité de l’homme et infantilisation de la femme) », a dit M. Vese.

« Ces stéréotypes a pour conséquence, un nombre important des femmes et jeunes filles qui n’accèdent pas aux services de «la santé sexuelle et reproductive» de façon équitable. Ces dernières sont parfois confrontées à la stigmatisation et la discrimination des hommes, notamment les prestataires et membre des communautés, au moment de sollicitation de ces services », a-t-il enchéri.

La masculinité positive, favorable à l’élimination des stéréotypes du genre

L’expert en développement communautaire a, en outre, souligné que la promotion masculinité positive est favorable pour éliminer les stéréotypes du genre en RDC.

« Pour faire face aux stéréotypes du genre en RDC, il faudrait, entre autres, stimuler et promouvoir la masculinité positive. Celle-ci est favorable à l’élimination de ces attitudes et pratiques néfastes pour l’autonomisation de la femme », a-t-il soutenu.

« La masculinité et la féminité positives constituent le seul espoir pour lutter contre les pratiques et comportements encourageant les stéréotypes du genre, la discrimination et la stigmatisation. Nous devons tous nous engager dans la promotion des formes positives de la masculinité et féminité pour mettre fin aux VBG sous toutes ses facettes« , a-t-il martelé.

Organisé par « Si jeunesse savait », ce projet avait pour cibles les enseignants, les jeunes en cours de formation, les prestataires des soins, les motocyclistes et les usagers des soins dans les cinq communes de la ville-province de Kinshasa à savoir : Kimbanseke, Masina, N’djili, Kintambo et Bandalungwa.

Il vise à amener les précités à recourir de moins en moins à un comportement qui met la vie de leur entourage en danger y compris la violence (verbale ou physique), la violence basée sur le genre (VBG) et à refuser de s’y soumettre grâce au renforcement de leurs capacités et à la promotion d’un environnement favorable à la masculinité transformatrice. ACP/

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